Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a déclaré lundi que son parti boycotterait la session parlementaire de mardi, qui doit traiter de la proposition de reporter les élections municipales.
Lors d'une conférence de presse tenue après une réunion du groupe parlementaire FL, M. Geagea a affirmé le boycott était dû à la vacance présidentielle, pendant laquelle "le Parlement est un organe électoral et non législatif", comme le stipule l'article 75 de la Constitution, ajoutant que "la prorogation des mandats des conseils municipaux n'est pas du tout constitutionnelle".
M. Geagea a encore dit qu'il n'y avait pas de "raison justifiée empêchant le gouvernement de se réunir pour trouver les fonds nécessaires destinés à organiser les élections [municipales]", annonçant, dans ce cadre, que les FL engageraient un recours en invalidation devant le Conseil constitutionnel de toute loi adoptée lors de la séance de mardi.
Peu après la conférence de presse de Samir Geagea, le chef du CPL, Gebran Bassil, a critiqué sur Twitter les partis qui envisagent de boycotter la séance de mardi. "Pourquoi le CPL se sacrifie-t-il toujours pour le bien commun alors que les populistes et ceux qui font de la surenchère mentent et en profitent ?" "Que feront les FL, Mikati, son ministre de l'Intérieur si nous boycottons la séance, alors qu'il n'y a toujours pas de candidature déposée ? La voie la plus simple est de boycotter la session et de participer au mensonge".
Le Liban est sans président depuis la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre dernier. Un grand nombre de personnalités politiques et de députés soutiennent que, conformément à la Constitution, le Parlement ne peut servir que d'organe électoral jusqu'à l'élection d'un nouveau président, ce qui rend toutes les sessions législatives inconstitutionnelles. En février, 46 députés, dont des membres des FL, avaient déclaré qu'ils boycotteraient toutes les sessions législatives en raison du vide présidentiel, car de telles réunions "violeraient la Constitution".
Lors de sa conférence de presse, M. Geagea a par ailleurs imputé le report potentiel des élections municipales à "l'axe de la moumanaa", un terme utilisé pour désigner le Hezbollah pro-iranien et ses alliés, ainsi que - dans le cas du chef des FL - le Courant patriotique libre (CPL, aouniste). Il a également exprimé l'espoir que le Parti socialiste progressiste (PSP, de Walid Joumblatt) et le groupe parlementaire de la "Modération nationale", composé principalement d'anciens membres du Courant du Futur de Saad Hariri, "et d'autres blocs et députés indépendants" boycotteront la session du Parlement.
La semaine dernière, le Premier ministre sortant Nagib Mikati avait annoncé l'organisation d'un Conseil des ministres quelques heures après la séance parlementaire, afin de discuter de nombreux points, dont le financement des municipales. Ces deux réunions se tiendraient, le ces échéant, alors que, depuis des semaines, le législatif et l'exécutif se rejettent la responsabilité de toute décision sur le scrutin, qu'il s'agisse de son report ou de son financement.
Les plus commentés
Washington met le Liban face à une seule alternative : la reddition du Hezbollah ou l’invasion terrestre
Frangié : Berry continue de soutenir ma candidature
La guerre de Gaza marque la fin d’un monde