Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Liban

Les employés d’EDL appellent à la grève pour défendre leurs tarifs préférentiels

Les employés d’EDL appellent à la grève pour défendre leurs tarifs préférentiels

Le siège d'Électricité du Liban à Beyrouth. Photo : João Sousa.

Le syndicat des employés d’Électricité du Liban (EDL) a appelé mardi ses membres à se mettre en grève du mercredi 12 au mardi 18 avril (vendredi et lundi sont fériés à l’occasion des Pâques orthodoxes).

Selon le communiqué publié, le syndicat proteste contre le refus du ministre sortant des Finances Youssef Khalil d’approuver une décision prise par son collègue à l’Énergie et l’Eau Walid Fayad, permettant aux employés et aux retraités d’EDL de payer leur électricité moins cher, alors que les tarifs ont été ajustés en novembre dernier pour la première fois en trente ans. La mesure ciblait également les membres de la direction des investissements au sein du ministère de l’Énergie.

Selon les informations relayées dans les médias et confirmées par le service de presse de son ministère, Youssef Khalil a justifié son refus en invoquant l’illégalité de la décision de Walid Fayad par rapport à l’article 75 de la loi de finances pour 2021 qui supprime tous les tarifs préférentiels d’électricité. Le syndicat conteste la validité juridique de cet argument en pointant une décision du Conseil constitutionnel datant du 23 novembre 1999, qui contesterait la validité de l’article invoqué. La décision, que nous avons consultée, énonce notamment que le législateur « ne peut (…) pas amender ou annuler les lois en vigueur qui garantissent certaines libertés sans les remplacer par des textes les garantissant de manière encore plus complète, ou du moins de la même manière », un passage cité par le syndicat.

Si la pilule passe aussi mal au sein des employés d’EDL, c’est surtout parce que les salaires et les indemnités de fin de service que perçoivent les employés du secteur public ont fondu avec la dépréciation de la livre qui a perdu plus de 98 % de sa valeur depuis le début de la crise en 2019, selon une source du syndicat.

La parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar a en effet été complètement dépassée par le taux de change réel qui gravite autour de 97 000 livres pour un dollar depuis quelques jours, un seuil qui est loin de son pic à 140 000 d’il y a trois semaines. Les rémunérations des fonctionnaires, toujours calculées selon l’ancienne parité, ont été triplées en novembre dernier, avec l’entrée en vigueur du budget de 2022, ce qui ne compense pas la perte de pouvoir d’achat subie. Les tarifs d’électricité, qui étaient figés depuis 1994, ont été majorés en novembre dernier et suivent désormais une tarification en dollar convertie en livre à un taux différé et majorée de 20 %, de la plateforme Sayrafa de la Banque du Liban.

Le fournisseur d’électricité ne distribue que quelques heures de courant par jour, une situation aussi bien liée à la crise qui a rogné ses moyens financiers qu’à l’insuffisance de ses capacités de production. Ses abonnés sont obligés de compter sur les producteurs de générateurs privés qui sont tolérés par les autorités et la majeure partie du temps protégés par les différents partis politiques qui se partagent le pouvoir.


Le syndicat des employés d’Électricité du Liban (EDL) a appelé mardi ses membres à se mettre en grève du mercredi 12 au mardi 18 avril (vendredi et lundi sont fériés à l’occasion des Pâques orthodoxes).Selon le communiqué publié, le syndicat proteste contre le refus du ministre sortant des Finances Youssef Khalil d’approuver une décision prise par son collègue à l’Énergie...