Le PDG de la SGBL Antoun Sehnaoui remporte un procès en diffamation contre Le Monde

La 17e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris a reconnu mardi le journaliste Benjamin Barthe et le président du directoire du groupe Le Monde, Louis Dreyfus, coupables de "diffamation publique envers un particulier", dans l’affaire d'une plainte déposée par le Libanais Antoun Sehnaoui, PDG de la banque SGBL qui contestait la publication d'un article le mentionnant en 2019. 

Selon une copie du jugement que L'Orient-Le Jour a pu consulter, Louis Dreyfus a été déclaré "coupable du délit de diffamation publique envers un particulier, en l'espèce Antoun Sehnaoui". Benjamin Barthe a été déclaré pour sa part "coupable de complicité du délit de diffamation publique". 

Le tribunal a condamné M. Dreyfus à 2.000 euros d’amende et M. Barthe à 500 euros d’amende. Il les a également condamnés à payer solidairement la somme de 1.000 euros à titre de dommages et intérêts et à verser in solidum la somme de 2.000 euros.

Le Monde a l'intention de faire appel de ce jugement. 

La plainte d'Antoun Sehnaoui portait sur un article intitulé "Liban : dans les rouages de l’économie de l’ombre", paru sur le site du groupe Le Monde le 22 novembre 2019. Dans cet article, Benjamin Barthe avait évoqué le non-lieu dont avait bénéficié Antoun Sehnaoui dans l'affaire dite de la "Maison Blanche" comme un exemple de la corruption au sein de la justice libanaise. En février 2010, une fusillade avait eu lieu à "la Maison blanche", une boîte de nuit beyrouthine, impliquant l'un des gardes du corps d’Antoun Sehnaoui.

Contacté par L'Orient-Le Jour, Nizar Saghiyé, cité dans le texte du verdict comme avocat de Mazen Zein, , la victime dans l'affaire de la "Maison Blanche", a fait état de "fausses informations dans le jugement", soulignant notamment n'avoir jamais été l'avocat de Mazen Zein. "J'ai toujours eu un regard d'observateur impartial à l'égard de cette affaire", ajoute-t-il. Il indique avoir bien été convoqué comme témoin devant la justice française, mais avoir réceptionné la convocation un mois après l'audience, qui s'est tenue en février dernier. Le jugement indiquait qu'aucun des témoins convoqués, à savoir Nizar Saghiyé et Mazen Zein, n'avait comparu le 10 février.