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Société - Liban

Biens mal acquis de la famille Salamé : la cour d'appel de Paris débat mardi des saisies françaises de biens

La décision sur ces biens, dont la valeur se chiffre en dizaines de millions d'euros, sera mise en délibéré, et devrait être connue d'ici quelques semaines.

Le patron de la Banque du Liban, Riad Salamé, lors d'une interview avec l'agence Reuters à Beyrouth, le 23 novembre 2021. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

La cour d'appel de Paris débat mardi de la validité d'un grand nombre de saisies opérées sur le patrimoine immobilier et bancaire en Europe du gouverneur de la banque centrale du Liban, Riad Salamé, suspecté de l'avoir acquis via un détournement massif de fonds publics libanais.

Entendu mi-mars à Beyrouth par plusieurs juges européens enquêtant sur lui, dont la juge d'instruction française Aude Buresi, Riad Salamé, 72 ans, a maintenu son innocence, comme il le fait depuis l'ouverture du dossier.

Fin mars 2022, la France, l'Allemagne et le Luxembourg avaient annoncé geler 120 millions d'euros d'avoirs libanais liés à celui qui dirige la "BDL" depuis 1993 et quatre personnes.

Mardi, à partir de 14H00, la chambre de l'instruction parisienne débattra des demandes faites par le camp Salamé de restitution de plus d'une dizaine de saisies différentes opérées par la France: appartements dans le XVIe arrondissement parisien ou sur les Champs-Elysées, au Royaume-Uni, en Belgique, comptes bancaires, etc.

La décision sur ces biens, dont la valeur se chiffre en dizaines de millions d'euros, sera mise en délibéré, et devrait être connue d'ici quelques semaines.

Le parquet général a demandé confirmation des saisies, s'inquiétant de priver la France, en cas d'éventuelle condamnation judiciaire un jour, "de toute perspective de confiscation" des biens.

L'enjeu est majeur, lance une source proche du dossier: "Taper au portefeuille" Riad Salamé, "c'est la principale action concrète possible dans ce dossier", vu que le Liban refuse d'extrader ses ressortissants et les juge sur son sol s'ils sont condamnés à l'étranger.

Me William Bourdon, avocat de deux parties civiles, l'ONG Sherpa et le Collectif des victimes des pratiques frauduleuses et criminelles au Liban (CPVCL), demande aussi la confirmation de ces saisies, "fondées sur des éléments de preuves très puissants. Les demandes faites de mainlevée sont autant une bataille d'arrière-garde qu'une opération de communication".

Société aux Iles Vierges

L'information judiciaire française, dont l'existence avait été révélée par l'AFP, court depuis juillet 2021, en parallèle d'enquêtes européennes ou libanaise.

Selon des documents d'enquête dont l'AFP a eu connaissance, le schéma de détournement mis en cause reposerait principalement sur une société enregistrée aux Iles Vierges, créée en 2001 par le cabinet Mossack Fonseca, mis en cause dans les Panama Papers.

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Forry Associates Ltd, dont le bénéficiaire économique serait Raja Salamé, frère du gouverneur, aurait été autorisée par la Banque du Liban dirigée par M. Salamé à négocier des bons du Trésor libanais et des euro-obligations moyennant une commission.

Cette commission aurait ensuite été virée sur des comptes bancaires suisses appartenant à Raja Salamé, qui par la suite aurait renvoyé "plus de 220 millions de dollars vers plusieurs comptes personnels au Liban", dont certains appartenant à Riad Salamé.

M. Salamé avait indiqué à la justice libanaise en août 2021 qu'il avait reçu de l'argent de son frère afin de rembourser une dette de 15 millions de dollars remontant aux années 1990.

Encore récemment, la justice française s'est inquiétée d'obstacles "difficiles voire impossibles": c'est Riad Salamé qui, en tant que gouverneur de la BDL, préside la CSI, la commission libanaise chargée de la levée du secret bancaire à qui il est demandé d'autoriser la divulgation à la justice des relevés d'opérations des comptes bancaires libanais... de Raja Salamé et de Riad Salamé.

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A ce stade, en France, il n'est pas formellement mis en cause, contrairement à une de ses très proches, Anna K., une Ukrainienne de 46 ans mise en examen en juin 2022, suspectée d'avoir contribué à "des montages financiers complexes permettant de dissimuler l'origine des fonds détournés par Riad Salamé au préjudice de la banque du Liban (...) et le bénéficiaire effectif final des fonds".

Selon plusieurs sources, Mme Buresi souhaiterait interroger M. Salamé mi-mai en France, mais il n'est pas sûr que le Liban l'autorise à prendre l'avion.

Son avocat, Me Pierre-Olivier Sur, avance lui que l'enquête française pourrait s'effondrer pour cause d'irrégularités: il pointe l'audition comme "témoin simple" de Riad Salamé mi-mars au Liban alors que le code pénal français "interdit strictement d'entendre" sous ce statut "une personne contre laquelle pèsent des +indices graves ou concordants+ de participation à l'infraction" visée.

La cour d'appel de Paris débat mardi de la validité d'un grand nombre de saisies opérées sur le patrimoine immobilier et bancaire en Europe du gouverneur de la banque centrale du Liban, Riad Salamé, suspecté de l'avoir acquis via un détournement massif de fonds publics libanais.Entendu mi-mars à Beyrouth par plusieurs juges européens enquêtant sur lui, dont la juge d'instruction...

commentaires (7)

Honte il faut prendre cet argent est le donner aux pauvres du Liban

Eleni Caridopoulou

19 h 17, le 02 avril 2023

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Commentaires (7)

  • Honte il faut prendre cet argent est le donner aux pauvres du Liban

    Eleni Caridopoulou

    19 h 17, le 02 avril 2023

  • QUE LE BARBU AIT L,APPARTENANCE ETRANGERE, IL LE CRIE LUI-MEME SUR TOUS LES TOITS. QU,IL TIENT LE PAYS ET LE PEUPLE EN OTAGE, EDITORIAUX ET ARTICLES DE L,OLJ LE DISENT SANS CESSE. QU,IL NOMME LUI ET LE BERRIOTE LES TROIS PRESIDEMCES EST UN SECRET DE POLICHINELLE. QUE LES CHRETIENS VEULENT NOMMER LEUR PRESIDENT, ILS LE DECLARENTN TOUS LES JOURS. QUE DES VOIX PROPOSENT LA PARTITION, ON L,A LU MAINTES FOIS DANS L,OLJ. QUE JE DIS QUE SI IL Y AURAIT DIVORCE IL FAUT QUE CA SOIT A L,UNANIMITE EST LA LOGIQUE MEME. - POURQUOI LA CENSURE ? PRIERE DE PUBLIER.

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 28, le 02 avril 2023

  • - MES COMMENTAIRES SONT SUJETS A LA CENSURE, - QUAND EDITORIAUX ET ARTICLES DU JOURNAL, - SANS OTER LES DISCOURS DES LEADERS, SANS MESURE, - QUI CRIENT SUR TOUS LES TOITS CE QUE JE DIS SANS MAL. = - ET S,ENTRE-ACCUSENT TOUS, ET LE JOURNAL REPORTE, - DE LEURS MEFAITS DONT MES TIRADES SONT L,ECHO. - LE JOURNAL PUBLIE, DEMOCRATIE OUVERTE, - AUX CORROMPUS MAFIEUX, NON A MON FRANC FLAMBEAU.

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 06, le 02 avril 2023

  • Mon commentaire, pourtant mesuré, a aussi été censuré ! Cela devient un sport chez OLJ...

    Ca va mieux en le disant

    15 h 24, le 02 avril 2023

  • MON COMMENTAIRE EST CENSURE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 44, le 02 avril 2023

  • Cette procédure de confiscation de "biens mal acquis", certes séduisante sur le papier, est une usine à gaz, qui confine à la fumisterie : 1) il n'est possible de liquider ces biens qu'après épuisement de tous les recours, donc jusqu'à 10-15 ans dans le cas de la France 2) la question de la restitution est complexe et se heurte souvent au fait que le régime/système dans le pays concerné n'a pas changé 3) au final, il s'agit d'un dispositif qui s'attaque à des pays qui disposent de peu de leviers et/ou des lampistes "accessibles". C'est bien ce dont il s'agit dans le cas Salamé (et loin de moi l'idée de l'exonérer de son rôle central au service de l'oligarchie), en faire une victime expiatoire qui ferait oublier l'essentiel...

    IBN KHALDOUN

    13 h 12, le 02 avril 2023

  • Ce ne sont pas uniquement les quelques millions de Salamé qui intéressent, ce sont plutôt les dizaines de milliards pillés dans les caisses de notre pays qui couchent dans les banques du monde. C’est de la poudre aux yeux pour calmer le peuple libanais et lui dire qu’ils sont de son bord alors que les faits sont autres

    Sissi zayyat

    11 h 37, le 02 avril 2023

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