Rechercher
Rechercher

Politique - Malversations financières

Riad Salamé entendu par des juges européens au palais de justice de Beyrouth

Une nouvelle audience est prévue vendredi.

Riad Salamé entendu par des juges européens au palais de justice de Beyrouth

Un convoi qui transporterait le gouverneur de la BDL, Riad Salamé, le 16 mars 2023 devant le Palais de justice de Beyrouth. Photo Hussam Chbaro

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a été auditionné jeudi pendant plusieurs heures au palais de justice de Beyrouth, par le premier juge d'instruction de Beyrouth Charbel Abou Samra dans le cadre d'enquêtes européennes lancée contre lui pour malversations financières. Des juges européens étaient présents à cette audience, selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle).

M. Salamé a été entendu en tant que témoin, a indiqué une source judiciaire à l'AFP, précisant qu'il pourrait être interrogé pendant plusieurs jours.

Déploiement policier

L'audience de jeudi a été marquée par un important déploiement sécuritaire dans les alentours du palais de justice.

Une centaine de questions ont été posées par les juges européens durant cette audition. M. Salamé a répondu à 100 questions, fournissant des réponses "détaillées" et "réfutant tous les soupçons de blanchiment d'argent", a indiqué une source judiciaire à l'AFP qui a précisé que l'audition avait duré plus de cinq heures.

D'après une source à l'intérieur du Palais de Justice interrogée par L'Orient-Le Jour, à un moment de l'audience le ton est monté entre les différentes parties, à l'intérieur de la salle. 

La séance a été levée vers 16h. L'audience se poursuivra vendredi en présence des juges européens, au cours de laquelle une centaine d'autres questions seront posées au patron de la BDL, a indiqué une source judiciaire à L'Orient-Le Jour. Selon l'Ani, l'audience de vendredi débutera à 10h.

Selon la source judiciaire interrogée par l'AFP, les juges européens quitteront Beyrouth samedi et reviendront à une date non précisée pour interroger le frère du gouverneur de la BDL, Raja Salamé, et son ancienne assistante Marianne Hoayek. Ces deux personnes ont également été convoquées dans le cadre d'une enquête au Liban portant sur plus de 300 millions de dollars de mouvements de fonds suspects opérés par le gouverneur et son frère.

Arrivé à la tête de la BDL en 1993, M. Salamé est accusé par de nombreux Libanais, comme une grande partie de la classe politique du pays, de corruption et d'être l'un des principaux responsables de la grave crise financière qui frappe le Liban.

Lire aussi

Pourquoi l’État libanais porte plainte contre Riad Salamé

Le gouverneur est l'objet d'une série d'enquêtes judiciaires aussi bien dans son pays qu'à l'étranger, portant sur des soupçons de blanchiment d'argent et d'"enrichissement illicite".

Convoqué de nombreuses fois après une série de plaintes et d'enquêtes, le gouverneur de la BDL nie catégoriquement toutes les accusations à son encontre.

Le juge Abou Samra avait programmé une audience le mois dernier après avoir lancé des poursuites contre Riad Salamé, son frère Raja et Marianne Hoayek. Ils sont accusés d'avoir détourné des fonds provenant de la vente d'actifs de la BDL - qui, selon les médias suisses, ont été placés dans une douzaine de banques en Suisse - par l'intermédiaire de la société de courtage Forry Associates Ltd, dont Raja Salamé est un bénéficiaire économique.

L'interrogatoire devait avoir lieu mercredi matin mais avait été reporté après que l'avocat de M. Salamé avait soumis un mémo à la Cour de cassation pour tenter d'empêcher les juges européens d'assister à l'audition. Ce mémo avait été rejeté par le juge Charbel Abou Samra.

Pas de démission

Plus tôt jeudi, une source au sein de la BDL avait démenti à L'Orient-Le Jour des informations de presse selon lesquelles Riad Salamé avait présenté une lettre de démission non-datée au Premier ministre sortant Nagib Mikati.

Lire aussi

Comment Riad Salamé pourrait survivre à 2023

L'audience de ce jeudi a eu lieu alors que mercredi, l'État libanais, représenté par la cheffe du service du contentieux de l'Etat, dépendant du ministère de la Justice, la juge Hélène Iskandar, avait déposé une plainte contre Riad Salamé et son frère Raja. Cette démarche de l'État intervient alors que le Liban s'inquiète du fait qu'un procès à l'étranger contre le directeur de la banque centrale, accusé de détournement de fonds, pourrait mettre en péril les actifs de l'État.

En janvier, des enquêteurs de France, d'Allemagne et du Luxembourg avaient interrogé à Beyrouth des responsables du secteur bancaire sur des mouvements de fonds vers plusieurs pays où Riad Salamé dispose d'un important patrimoine. En mars 2022, les trois pays avaient gelé 120 millions d'euros d'avoirs libanais à la suite d'une enquête visant cinq personnes dont le gouverneur de la BDL.

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, a été auditionné jeudi pendant plusieurs heures au palais de justice de Beyrouth, par le premier juge d'instruction de Beyrouth Charbel Abou Samra dans le cadre d'enquêtes européennes lancée contre lui pour malversations financières. Des juges européens étaient présents à cette audience, selon l'Agence nationale d'Information (Ani,...

commentaires (7)

Le comptable de la Mafia étatique.

TrucMuche

11 h 40, le 17 mars 2023

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • Le comptable de la Mafia étatique.

    TrucMuche

    11 h 40, le 17 mars 2023

  • 100 questions ? Le pauvre, c'est de la torture . Mais que font les associations des droits de l'homme :))

    Pandora

    20 h 04, le 16 mars 2023

  • L'article ne dit pas s'il y avait karabije et café servis, ou peut-être un knéfé pour décontracter l'atmosphère et ravir les magistrats étrangers ?

    IBN KHALDOUN

    16 h 30, le 16 mars 2023

  • Si Riad Salame, comme il faut s'y attendre, sors libre du palais de justice, ce sera la confirmation flagrante de l'incompetence et de l'irresponsabilite du corps judiciaire de ce pays. Sa place est a Roumieh, avec ses principaux adjoints des dernieres annees, accompagne des minitres des finances et des crapules bancaires.

    Michel Trad

    15 h 50, le 16 mars 2023

  • Non, ce n'est pas vrai, il a accepté de se rendre à une convocation judiciaire ! Quelle nouvelle. Il a du prendre trois Lexomil avant de partir. Pauvre homme. Hich Lébnén.

    Ca va mieux en le disant

    15 h 13, le 16 mars 2023

  • Encore un type qui montre le bon example.

    Mago1

    13 h 17, le 16 mars 2023

  • Ahurissant qu'un gouverneur d'une banque centrale soit toujours à son poste avec cette débâcle économique et juridique. Je me demande jusqu'où le cynisme peut aller, que ce soit de Salemeh ou de tous ceux qui le protègent.

    Raed Habib

    12 h 57, le 16 mars 2023

Retour en haut