Le collectif Mouttahidoun appelle les déposants à s'en prendre aux maisons des propriétaires de banques

Le collectif d’avocats Mouttahidoun (Unis) a appelé, mardi, les déposants dont les droits sont spoliés à "diriger leur colère" vers les maisons des propriétaires de banques et à épargner les employés et les clients de ces établissements, alors que les banques commerciales ont repris une grève illimitée après une suspension de deux semaines.

Dans un communiqué, le collectif a demandé à "tous les déposants en colère de diriger leur colère vers les propriétaires des banques dans leurs résidences et là où ils pourraient se trouver". Cet appel intervient "dans un contexte de colère en raison des abus perpétrés par les propriétaires de banques et leur association pour s'opposer au pouvoir judiciaire", à l'heure où "les conditions de vie des déposants se sont détériorées", selon le texte.

La déclaration demande également d'"épargner toute pression supplémentaire aux employés des banques et à leurs clients", et "justifie l'action contre les propriétaires de banques "car ce sont eux qui ont la responsabilité la plus importante dans le blocage des dépôts".

À plusieurs reprises, les déposants ont exprimé leur colère contre les banques au cours des derniers mois - parfois en vandalisant les distributeurs automatiques de billets ou les façades des banques et, d'autres fois, en prenant d'assaut les agences bancaires - en réponse aux contrôles de capitaux de facto imposés sur les dépôts de la plupart des titulaires de comptes depuis octobre 2019.

Mouttahidoun est l'une des nombreuses organisations locales qui protestent contre les restrictions imposées par les banques libanaises sur l'accès aux dépôts en devises étrangères.

Mardi, les banques ont repris leur grève, à l'appel de l'Association des Banques du Liban (ABL), pour défendre les revendications du secteur et protester contre des procédures judiciaires lancées contre certains de ses membres, jugées injustifiées. Cette grève avait été suspendue après une décision annoncée le 24 février. La suspension initiale d’une semaine à partir du 27 février avait été renouvelée pour une durée similaire le 3 mars à un moment où une majorité d’employés des secteurs privés et publics retiraient leurs salaires.