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Dernières Infos - Céréales ukrainiennes

L'ONU tente de tout faire pour sauver l'accord sur les céréales ukrainiennes

L'ONU tente de tout faire pour sauver l'accord sur les céréales ukrainiennes

Une moissonneuse-batteuse dans un champ de blé près du village de Krasnoïe, dans la région de Tchernihiv en Ukraine. Photo d'archives Anatolii Stepanov/AFP

L'avenir de l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes -qui a permis d'atténuer une crise alimentaire mondiale- reste incertain et l'ONU tente mardi de tout faire pour qu'il se poursuive au-delà de la date butoir du 18 mars.

La Russie -partie prenante avec l'Ukraine, la Turquie et l'ONU- a annoncé lundi qu'elle n'était pas opposée à ce que l'accord soit prolongé, mais seulement pour 60 jours, au lieu des 120 prévus par le texte initial.

Moscou se plaint amèrement qu'un accord parallèle destiné à faciliter ses exportations d'engrais soit bien moins fructueux que l'"Initiative des céréales en mer Noire", et accuse les alliés de l'Ukraine de faire blocage.

L'accord sur les céréales "prévoit un renouvellement de 120 jours mais, dans les circonstances actuelles, le Secrétaire général (de l'ONU) et son équipe s'attachent, en contact étroit avec toutes les parties, à tout mettre en oeuvre pour assurer la continuité de l'Initiative", a expliqué le porte-parole d'Antonio Guterres, Stephane Dujarric, mardi.

C'est au moins la troisième fois en moins de 24 heures que l'organisation internationale promet de tout faire pour sauver un mécanisme qui a permis de jeter des dizaines de millions de tonnes de céréales sur les marchés mondiaux et de calmer les prix, qui flambaient après l'invasion de l'Ukraine par Moscou le 24 février.

Dès lundi, Kiev avait critiqué l'annonce que les Russes présentent comme un geste de bonne volonté, soulignant que la proposition "contredit" le document signé par la Turquie et l'ONU. L'Ukraine juge que la balle est dans le camps des Nations unies et d'Ankara en tant que "garants de l'initiative".

Pour l'heure, personne ne semble être en mesure de dire ce qui se passera à l'expiration de cet accord samedi. Il avait été prolongé une première fois de 120 jours à l'automne après de fastidieuses négociations.

Et les engrais ?

Les Russes s'estiment lésés par les maigres résultats de l'accord conclu avec les Nations unies en même temps que l'Initiative. Il devait lever des obstacles sur leurs propres exportations de céréales et surtout d'engrais.

Bien que ces produits ne soient pas frappés par les sanctions imposées par les alliées de Kiev pour forcer Moscou à arrêter l'invasion de l'Ukraine, elles ont eu pour effet indirect de dissuader des opérations d'intermédiaires qui craignent de tomber sous le coup de mesures de rétorsion aux Etats-Unis et en Europe.

Mardi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a désigné ceux qui sont coupables à ses yeux : "Nous apprécions les efforts de l'ONU, de son secrétaire général en personne (...). Mais M. (Antonio) Guterres n'a pas réussi à percer le mur érigé par l'Occident collectif".

Les principaux points d'achoppement pour Moscou comprennent : les paiements bancaires, la logistique du transport, les assurances, le dégel des activités financières et l'approvisionnement en ammoniac via l'oléoduc Togliatti-Odessa, selon un négociateur russe. M. Dujarric reconnaît que malgré "des progrès significatifs" il reste certains obstacles "notamment en ce qui concerne les systèmes de paiement". "Nos efforts pour surmonter ces obstacles se poursuivront sans relâche", a-t-il promis. "Rebeca Grynspan, la directrice de la CNUCED, et son équipe, ainsi que le secrétaire général lui-même, n'ont ménagé aucun effort pour faciliter ce commerce", affirme t-il.

Crise alimentaire

L'accord sur les céréales a permis d'atténuer la crise alimentaire mondiale provoquée par la guerre en Ukraine, un des principaux producteurs au monde. Il a permis de sortir quelque 24,3 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens.

En revanche seule une toute petite partie des 260.000 tonnes d'engrais russes et qui sont stockés dans des ports européens depuis le début de la guerre a pu être débloquée.

Ainsi le Programme alimentaire mondial est en train d'affréter un navire pour transporter plus de 34.000 tonnes de produits utilisés dans la production des engrais du géant russe Uralchem-Uralkali, de la Lettonie au Kenya, à la demande de ce dernier, a indiqué une porte-parole du PAM à l'AFP.

Le PAM avait déjà transporté 20.000 tonnes de produits offerts par Uralchem-Uralkali au gouvernement du Malawi.

"L'accord concernant l'Initiative de céréales de la mer Noire, ainsi que le protocole d'accord sur l'exportation de nourriture et d'engrais russes, sont tous deux essentiels pour la sécurité alimentaire mondiale, en particulier dans les pays en développement", a insisté M. Dujarric, pour ne pas laisser perdre de vue qui seraient les principales victimes si l'accord devait expirer.

L'avenir de l'accord sur l'exportation des céréales ukrainiennes -qui a permis d'atténuer une crise alimentaire mondiale- reste incertain et l'ONU tente mardi de tout faire pour qu'il se poursuive au-delà de la date butoir du 18 mars.La Russie -partie prenante avec l'Ukraine, la Turquie et l'ONU- a annoncé lundi qu'elle n'était pas opposée à ce que l'accord soit prolongé, mais seulement...