Bolsonaro sommé de s'expliquer sur les bijoux saoudiens

L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro a été sommé de fournir des explications au sujet de bijoux offerts par l'Arabie Saoudite entrés illégalement au Brésil, a annoncé vendredi la Cour des comptes, qui lui a également interdit de les porter ou de les vendre.

L'ancien chef de l'Etat d'extrême droite (2019-2022) est sous le feu des critiques depuis que le quotidien Estado de S. Paulo a révélé la semaine dernière qu'une parure de diamants d'une valeur de trois millions d'euros destinée à l'ex-Première Dame Michelle Bolsonaro avait été saisie par des douaniers à l'aéroport international de Sao Paulo en octobre 2021. Les bijoux, un collier, une bague, une montre et une paire de boucles d'oreilles de la marque suisse de luxe Chopard, avaient été trouvés dans le sac à dos d'un assistant du ministre des Mines et de l'Energie de l'époque, qui revenait d'un voyage officiel en Arabie Saoudite et ne les avait pas déclarés au préalable.

Le ministre en question, Bento Albuquerque, a déclaré au même journal qu'un autre lot, de bijoux masculins (une montre, des boutons de manchette et un stylo-plume de la même marque), avait été apportés au Brésil sans être interceptés.

La Cour des comptes du Brésil (TCU) a annoncé vendredi dans un communiqué avoir sommé Jair Bolsonaro et son ancien ministre de fournir des explications sur ces bijoux. L'ex-président, qui se trouve aux Etats-Unis depuis fin décembre, devra notamment décrire en détail le contenu des lots, expliquer quels bijoux sont réellement en sa possession et s'il s'agissait de cadeaux personnels ou de présents destinés à l'Etat brésilien.   Le TCU a par ailleurs ordonné que Jair Bolsonaro conserve les bijoux "intacts", sans "les porter ni les céder" à des tiers par le biais d'un don ou d'une vente.

Jair Bolsonaro a nié samedi avoir été dans "l'illégalité". "On m'accuse d'(avoir reçu) un cadeau que je n'ai ni demandé ni reçu", a déclaré l'ancien dirigeant d'extrême droite dans un entretien à CNN Brésil.

Des enquêtes ont été ouvertes par les autorités fiscales et par la Police fédérale.

Selon la loi brésilienne, toute marchandise d'une valeur supérieure à 1.000 dollars doit être déclarée au préalable avant de rentrer dans le pays, pour que les impôts prévus soient payés. Mais aucune taxe ne doit être payée s'il s'agit d'un cadeau d'un pays étranger pour l'Etat brésilien, et non pour la collection personnelle du président.

Selon l'Estado de S. Paulo, des hauts fonctionnaires du gouvernement Bolsonaro ont tenté au moins huit fois de récupérer la parure de diamants saisie à l'aéroport.