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Quadruple féminicide d’Ansar : tensions lors du procès, deux proches des victimes brièvement arrêtés

Quadruple féminicide d’Ansar : tensions lors du procès, deux proches des victimes brièvement arrêtés

Bassima Abbas et ses trois filles Rima (22 ans), Tala (20 ans) et Manal (15 ans). Photo fournie par Mountasser Abdallah.

La séance d’interrogatoire du principal suspect du quadruple féminicide d’Ansar, au Liban-Sud, devant le tribunal pénal de Beyrouth, a été marquée par de fortes tensions lundi après l'annonce du report du procès au 10 mai 2023. Deux proches des victimes ont ainsi été brièvement mis aux arrêts par le juge après avoir contesté cette décision, rapporte notre journaliste sur place Caroline Hayek. 

Le 25 mars 2022, les corps de Bassima Abbas et ses trois filles, âgées de 15 à 22 ans, avaient été retrouvés dans une grotte près du village d’Ansar, au Liban-Sud. Un Libanais et son complice syrien avaient été alors arrêtés pour ce crime et avaient avoué, lors de leur interrogatoire, avoir tué la mère et ses filles. Selon l'acte d'accusation, les deux hommes sont jugés pour homicide volontaire, un crime passible de la peine capitale selon l’article 549 du code pénal. 

Mais la séance de ce lundi au Palais de justice de Beyrouth a tourné court. "La séance était prévue pour interroger les criminels. Mais le juge a décidé de la reporter jusqu’en mai pour répondre à une demande du suspect de nommer un psychiatre", a indiqué Marianne Nakhlé, avocate de la mère de Bassima Abbas. "Les proches des victimes ont protesté contre cette décision, ils ne comprenaient pas les raisons d'un report de plusieurs mois, et le juge a décidé de les mettre aux arrêts", ajoute-t-elle. Ces deux personnes, l'ex-époux et la sœur de Bassima, ont ensuite été rapidement relâchées, selon notre journaliste.

"Ils ont demandé s'ils n'étaient pas possible d'avancer la nouvelle séance et ont été arrêtés juste parce qu'ils ont critiqué un ordre de la justice", a renchéri Maher Jaber, avocat de Zakaria Safawi, père des trois jeunes filles. 

La peine capitale est prévue par la loi libanaise, mais un moratoire sur les exécutions est en vigueur depuis 2004. La justice continue toutefois de prononcer des peines de mort, et un consensus national est toujours attendu pour l'abolir officiellement.  

La séance d’interrogatoire du principal suspect du quadruple féminicide d’Ansar, au Liban-Sud, devant le tribunal pénal de Beyrouth, a été marquée par de fortes tensions lundi après l'annonce du report du procès au 10 mai 2023. Deux proches des victimes ont ainsi été brièvement mis aux arrêts par le juge après avoir contesté cette décision, rapporte notre journaliste sur place...