Les Etats-Unis ont annoncé vendredi une nouvelle série de sanctions à l'encontre de six responsables russes, dont le ministre adjoint de la Justice, et des magistrats responsables de l'arrestation et de l'enquête visant l'opposant russe Vladimir Kara-Mourza, accusé d'avoir "propagé de fausses informations" sur le conflit en Ukraine.
Historien et défenseur des droits humains, M. Kara-Mourza, 41 ans, a été interpellé en avril dernier à Moscou, après avoir pris position contre l'attaque russe, et risque jusque 35 ans de prison.
Les autorités russes lui reprochent le contenu d'un discours prononcé devant des élus dans l'Arizona, durant lequel il avait "pris position contre le régime de (Vladimir) Poutine et les crimes de guerres perpétrés par les membres des forces armées russes", souligne le département du Trésor dans un communiqué.
Les personnes visées par les sanctions sont le ministre adjoint de la Justice Oleg Sviridenko, la juge en charge de l'enquête, Elena Lenskaya, l'enquêteur désigné par les autorités, Andrei Zadachin, ainsi que Danila Mikhiev, qui est intervenue en tant qu'experte durant l'audition de M. Kara-Mourza. Sont également visés deux autres magistrats Diana Mishchenko et Ilia Kozlov.
"Les tentatives du Kremlin pour imposer le silence aux personnes critiques comme Vladimir Kara-Murza ne réussiront pas à cacher la vérité sur sa guerre en Ukraine", a déclaré le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans un tweet, en appelant à sa "libération immédiate, ainsi que d'autres prisonniers de conscience".
Tous sont visés par les sanctions du fait de "leur implication dans la violation grave des droits humains contre Vladimir Kara-Mourza" dans le cadre de la loi Magnistki, qui permet aux Etats Unis de sanctionner les responsables de ce type de violation. Cette législation, adoptée en 2012 aux Etats-Unis et qui porte le nom d'un juriste russe mort en détention préventive après avoir mis au jour un scandale de corruption, permet à l'administration de mettre en place des sanctions contre toutes les personnes reconnues responsables de violation des droits humains, partout dans le monde.
Les sanctions prévoient le gel des avoirs aux Etats-Unis des personnes visées, ainsi que des entités dont elles pourraient être actionnaires majoritaires, directement ou indirectement. S'y ajoutent des sanctions émises par le département d'Etat, qui impliquent une interdiction d'entrée sur le territoire américain pour les six personnes et leurs proches.
Vladimir Kara-Mourza est le vice-président de l'ONG Russie ouverte, fondée par l'homme d'affaires Mikhail Khodorkovsky. Il avait notamment plaidé à plusieurs reprises pour l'adoption de sanctions visant des responsables de "graves violations des droits humains" dans différentes régions du monde, sur le modèle de la loi Magnitski. Ce type de législation a depuis été mise en place par l'Union européenne ainsi que le Royaume-Uni et le Canada.
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