
Le Quai d'Orsay, siège de la diplomatie française. Photo d'illustration AFP
Le Quai d'Orsay a appelé vendredi les responsables libanais à accélérer l'élection présidentielle, la formation d'un nouveau gouvernement et la mise en place des réformes exigées par le Fonds monétaire international (FMI), en vue de débloquer une aide au Liban, et a mis en garde contre des "conséquences" pour tous ceux qui seraient responsables du blocage de cette trajectoire.
Lors du point de presse hebdomadaire à Paris du ministère des Affaires étrangères, la porte-parole Anne-Claire Legendre a évoqué une solution "de trois ordres : l’élection d’un président qui rassemble, l’entrée en fonctions d’un gouvernement qui travaille, et la mise en œuvre des réformes qui permettent au Fonds monétaire international d’intervenir en soutien de la situation économique libanaise".
Réuni jeudi, le Groupe international de soutien au Liban (GIS), formé de plusieurs pays dont la France, s'était dit "gravement préoccupé par les ramifications d'un vide présidentiel prolongé", selon un communiqué. Le GIS avait également "exhorté les dirigeants politiques et les membres du Parlement à assumer leurs responsabilités, à agir conformément à la Constitution et à respecter l'accord de Taëf en élisant un nouveau président sans plus tarder."
"Conséquences"
Réagissant aux déclarations du GIS, le Quai d'Orsay a rappelé que "la France est mobilisée avec ses partenaires, y compris dans le cadre de ce groupe de soutien, à Paris comme à Beyrouth, pour que les dirigeants libanais prennent enfin les responsabilités pour sortir de cette impasse".
"Aujourd’hui, l’urgence, c’est que les responsables libanais cessent de bloquer l’émergence de cette solution qui est bien connue de tous. (...) Il est clair que tous ceux qui font obstacle ou se rendent complices de l’effondrement de l’économie libanaise s’exposent à des conséquences", a poursuivi la porte-parole, sans préciser la nature de ces "conséquences".
Fin avril 2021, la France avait annoncé des sanctions contre des responsables libanais accusés de bloquer le processus politique, sans jamais nommer ces responsables ni la nature des sanctions.
L'Union européenne (UE) avait, pour sa part, manifesté sa volonté d’activer son régime des sanctions à l’encontre de tout responsable libanais qui porte atteinte à la démocratie et à l’État de droit au Liban, notamment à travers la corruption et le blocage des institutions.
Réformes "de toute urgence"
Interrogée sur la réunion des Cinq tenue le 6 février dernier à Paris par les ambassadeurs des Etats-Unis, de France, du Qatar et d'Egypte ainsi que le chargé d’affaires saoudien au Liban, Anne-Claire Legendre a rappelé que cette réunion faisait partie "de la totalité du travail que nous menons avec nos partenaires sur le Liban".
"Il est évident qu’il faut aujourd’hui conduire des réformes de toute urgence pour répondre aux attentes de la population libanaise. C’est le message que nous passons à tous les responsables libanais", a ajouté Mme Legendre, en réponse à une question sur la crise économique au Liban
"La France a été mobilisée au plan humanitaire pour soutenir la population libanaise, tout particulièrement depuis l’explosion du 4 août. Nous sommes également engagés avec les partenaires de la région pour trouver des moyens supplémentaires d’aide humanitaire auprès de la population libanaise. C’était encore l’objet des discussions que la ministre (française des Affaires étrangères, Catherine Colonna) a pu avoir à Riyad avec nos partenaires saoudiens. Cet engagement est constant et sera poursuivi par la France", a-t-elle encore dit.
Le Liban est en proie depuis 2019 à une crise économique et sociale inédite qui a poussé plus de 80 % de la population sous le seuil de pauvreté. La situation s'est aggravée avec la pandémie du coronavirus et l'explosion dévastatrice du 4 août 2020 au port de Beyrouth. Le pays est dans ce contexte sans président depuis fin octobre 2022, et sans gouvernement actif depuis mai dernier.
Les responsables politiques sont régulièrement appelés par la communauté internationale à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour obtenir une aide financière, mais ces réformes se font toujours attendre.
commentaires (14)
Plus personne n’a peur des menaces françaises. Il ont été les clowns parmi tous les intervenants puisqu’ils sont les seuls à avoir menacé ces pourris de sanctions et ce, d’une façon répétitive et récurrente sans jamais passer à l’acte. Les E.U bien que très limites dans leurs actions, ont au moins sanctionné le plus corrompu qui a causé des trous de plusieurs milliards de déficit dans le ministère de l’énergie pour lui clouer le bec sans se soucier de ce que les barbus ou imberbes penseraient d’eux. Pour nous c’est un acte d’héroïsme même si ce dernier est toujours libre et continue à donner son avis sur tout en jouant au plus vertueux en accusant les autres de corruption, alors que tout le monde sait ce qu’il est et ce qu’il vaut. A force de crier au loup plus personne ne vous prend au sérieux ni ne vous calcule, à commencer par le peuple libanais.
Sissi zayyat
13 h 17, le 04 mars 2023