Sit-in devant le palais de justice pour réclamer la restitution des dépôts des Libanais

Répondant à un appel lancé par le collectif "Le Cri des déposants", des manifestants ont tenu un sit-in mercredi matin devant le palais de justice de Beyrouth afin de réclamer la restitution des dépôts bancaires des Libanais, qui ne parviennent pas à retirer leur épargne en raison des restrictions illégales imposées par les banques.

"La justice au Liban est dans un état de coma" ; "Les circulaires illégales de la Banque centrale veulent dire humiliation et vol continus des déposants" ; "Soutien au pouvoir judiciaire libanais transparent" ; "Arrêtez les circulaires et la plateforme Sayrafa", pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les manifestants.

Une pancarte brandie par un manifestant lors d'un sit-in devant le palais de justice de Beyrouth, le 1er mars 2023. Photo Mohammad Yassine/L'Orient-Le Jour

S'exprimant lors du sit-in, un porte-parole de l'organisation, Ibrahim Abdallah, a affirmé qu'ils étaient prêts à "passer par toutes les étapes nécessaires, jusqu'à l'escalade, pour parvenir à leurs fins", à savoir poursuivre les banques et les "corrompus" afin de récupérer les dépôts. "Le désintérêt des responsables, des politiques et des banquiers par rapport à cette affaire nous pousse à internationaliser notre cause", a-t-il ajouté.  "Les dépôts bancaires ne se sont pas évaporés, ils ont été transférés vers d'autres comptes", a-t-il accusé, alors que, malgré les restrictions qui empêchent  la majorité des Libanais d'accéder à leur épargne, des responsables sont accusés d'avoir viré de larges sommes à l'étranger depuis le début de la crise. "Ce que nous voulons, c'est récupérer nos dépôts sur base d'un calendrier précis et clair, et non via une loi sur le contrôle des capitaux visant à voler les fonds des gens", a poursuivi M. Abdallah. 

Cette manifestation a été organisée alors que les banques imposent depuis 2019 des restrictions drastiques sur le retrait des dépôts, alors que la dévaluation de la monnaie nationale par les autorités début 2023 et sa dépréciation vertigineuse sur le marché parallèle a fait perdre aux dépôts bancaires en livres libanaises leur valeur. Le collectif "Le Cri des déposants" a déjà orchestré plusieurs sit-in et braquages contre des banques depuis fin 2022. Face à ces actions, l'Association des banques du Liban (ABL) avait lancé un appel à la grève suivi par les banques du pays qui ont fermé leurs portes à maintes reprises. Les établissements ont également renforcé les mesures de sécurité dans les agences.