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Sport - Ligue des champions

Drapeau blanc chez les Reds

Grâce notamment aux doublés de Vinicius Jr et de Karim Benzema, le Real Madrid a décroché une victoire historique à Liverpool, renversé (5-2) après avoir mené 2-0, au terme d’un match spectaculaire mardi à Anfield.

Drapeau blanc chez les Reds

Vinicius Junior célébrant son second but de la soirée lors de la victoire écrasante du Real Madrid face à Liverpool (5-2), mardi soir à Anfield en huitième de finale aller de la Ligue des champions. Phil Noble/Reuters

Dès l’entrée des deux équipes sur la pelouse, il était écrit que le match qui allait se jouer devant nos yeux n’aurait rien d’ordinaire. Au-delà de la constellation de stars et de la vingtaine de titres continentaux alignés mardi soir sur les rives de la Mersey, l’électricité dont était chargée l’air d’Anfield présageait une opposition des plus survoltées.

Six mois à peine après la précédente joute entre les deux formations, il ne pouvait de toute façon en être autrement. Les graves incidents survenus le 28 mai dernier en marge de la dernière finale de la compétition sont encore loin d’avoir été digérés par les fans des Reds, victimes d’agressions en tout genre aux abords du Stade de France.

« UEFA menteurs »

Toujours révoltés par l’attitude des autorités françaises, qui leur ont rejeté la responsabilité des événements, les supporters liverpuldiens ont ainsi profité de cet avant-match pour régler quelques comptes. Plus particulièrement avec les ministres français de l’Intérieur Gérard Darmanin, et des Sports Amélie Oudéa-Castera, caricaturés avec des nez de Pinocchio sur l’une des nombreuses banderoles déployées dans les travées du stade.

L’UEFA, la confédération européenne de football, en a aussi pris pour son grade. En plus des « UEFA, menteurs ! » et des autres messages hostiles, dans des termes plus fleuris, brandis ici et là par les spectateurs, ceux-ci ont allègrement couvert les notes de l’hymne officiel de la compétition, passé à faible volume sur la sono du stade, par une bronca aussi longue qu’assourdissante (obligeant les téléspectateurs à faire usage de leurs télécommandes pour le bien de leur audition).

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Portés par cette énergie hors du commun provenant des tribunes, les joueurs de Liverpool avaient, eux aussi, décidé de régler leurs comptes sportifs avec un Real Madrid qui s’est mué en briseur de leurs rêves européens. Avant la rencontre, les Merengues étaient sur une série de sept matchs sans défaite face aux Reds, dont les deux finales victorieuses de 2019 et de 2022.

Concours de bourdes

Plus déterminés que jamais à inverser cette tendance, les hommes de Jurgen Klopp ont entamé la rencontre tambour battant, au point de faire plier la défense madrilène dès les premières minutes de la partie.

Démarqué sur son aile droite, Mohammad Salah a parfaitement ouvert les hostilités d’un centre millimétré à destination de Darwin Nunez, reprenant le ballon d’une « madjer » (une talonnade derrière la jambe d’appui) tout aussi géniale (1-0, 4e). Le tout avant de doubler la mise en profitant d’une bourde inhabituelle de Thibault Courtois, qui avait écœuré les attaquants des Reds au Stade de France (2-0, 14e).

Grâce à ce but tombé du ciel, l’Égyptien est devenu le joueur africain le plus prolifique en C1 avec Didier Drogba (44 réalisations) mais aussi le meilleur réalisateur des Reds en compétition européenne de l’histoire (42).

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Mais Liverpool n’est pas huitième de Premier League pour rien cette saison, et son incapacité chronique à faire preuve de régularité sur l’ensemble d’une rencontre s’est une nouvelle fois manifestée.

Une tare qui ne pardonne pas face à l’équipe aux 14 coupes aux grandes oreilles, surtout celle portant le sceau de Carlo Ancelotti. Dos au mur au bout d’un quart d’heure de jeu, les Madrilènes n’ont, comme à leur habitude, jamais paniqué. Sûr de sa force, le Real a fait le dos rond en laissant passer l’orage, avant de peu à peu reprendre la main sur le cours des choses.

Comme ils savent si bien le faire, leur épopée victorieuse de la saison passée en témoigne, les coéquipiers de Vinicius Junior sont revenus de nulle part, en faisant étalage de leur réalisme impitoyable. Cette fois, ils l’ont juste fait un peu plus tôt que d’habitude.

C’est justement l’attaquant brésilien qui a remis les siens à l’endroit. Profitant du léger manque d’agressivité de Joe Gomez, « Vini » a d’abord enroulé une frappe puissante du droit (2-1, 21e), avant d’une autre grossière faute de concentration de son compatriote Alisson. En voulant dégager bien trop hâtivement, le portier de la Seleção n’a fait que propulser sa passe sur la jambe de Vinicius, répondant de superbe manière à la boulette commise par son homologue belge vingt minutes auparavant (2-2, 36e).

Le réveil de Benzema

Sans un sauvetage héroïque d’Andy Robertson devant Rodrygo, au deuxième poteau, juste avant la pause, le Real aurait même pu rentrer au vestiaire en repassant devant au score.

Mais la seconde période n’a fait que confirmer cette impression que les mouches avaient changé d’âne. Dès la 47e, sur un coup franc provoqué par Vinicius, Luka Modric a déposé le ballon sur la tête d’Eder Militao, étonnamment seul aux six mètres (2-3).

Meilleur buteur de la C1 l’an dernier avec 15 réalisations, Karim Benzema s’est à son tour invité à la fête, voyant sa frappe déviée par le malheureux Gomez, prenant Alisson à contre-pied (2-4, 55e).

Le Ballon d’or a ensuite tué quasiment tout suspense avec sa lucidité et sa maîtrise technique habituelles, en concluant un contre à grande vitesse d’une subtile feinte de frappe faisant trébucher toute l’arrière-garde anglaise (2-5, 67e).

Sonnés par l’impressionnante réaction madrilène, les Reds finiront la rencontre sans parvenir à se procurer d’occasions franches pour, au moins, réduire un peu l’écart. Cette débâcle fera en tout cas date dans l’histoire de Liverpool : jamais le club anglais n’avait encaissé plus de trois buts sur ses terres sur la scène continentale.

Forts de cette nouvelle prestation épatante, certes face à des Reds qui ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes cette saison, les Madrilènes ont envoyé un message très clair à toute l’Europe : ils comptent bien soulever leur quinzième Ligue des champions dès cette année.

Dès l’entrée des deux équipes sur la pelouse, il était écrit que le match qui allait se jouer devant nos yeux n’aurait rien d’ordinaire. Au-delà de la constellation de stars et de la vingtaine de titres continentaux alignés mardi soir sur les rives de la Mersey, l’électricité dont était chargée l’air d’Anfield présageait une opposition des plus survoltées. Six mois à...

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