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Économie - Dans la presse

De quoi a parlé Riad Salamé lors de son passage à al-Qahera

De quoi a parlé Riad Salamé lors de son passage à al-Qahera

Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé. Photo AFP

Dans une interview accordée dimanche à la chaîne égyptienne al-Qahera, le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, est une nouvelle fois revenu sur les différents dossiers relatifs à la crise que traverse le Liban depuis 2019.

Le haut responsable a répété, comme il l’avait dit dix jours plus tôt lors d’un autre entretien accordé cette fois à al-Sharq News, qu’il ne comptait pas rempiler pour un sixième mandat à la tête de l’institution qu’il dirige depuis 1993. « Personne ne m’a demandé de continuer, mais même si c’était le cas, je pense que ça suffit », a-t-il notamment déclaré. Une réponse qui intervient deux jours après que le ministre sortant des Finances et accessoirement ancien cadre de la BDL Youssef Khalil a déclaré à Reuters qu’il serait « très difficile » de remplacer Riad Salamé. Il avait ensuite précisé au cours du week-end dans un communiqué qu’il n’avait pas sous-entendu que le mandat de l’intéressé serait renouvelé, mais uniquement constaté qu’il serait difficile de lui trouver un successeur, compte tenu du contexte économique et politique du pays.

De son côté, le gouverneur de la BDL a une nouvelle fois mis en avant sur al-Qahera le défaut de paiement sur les eurobonds comme étant l’une des causes principales de l’effondrement de la monnaie nationale, ajoutant que la crise politique que traverse le pays « n’avait pas aidé à trouver des solutions rapides » pour répondre aux enjeux. Il a souligné l’impact de la panique bancaire qui s’est intensifiée avec la fermeture des banques pendant presque un mois dans le sillage de la contestation du 17 octobre 2019.

À cette époque, alors que le taux de change avait déjà commencé à légèrement décrocher, beaucoup de Libanais ont commencé à massivement retirer leurs économies en dollar, avant que les banques ne commencent à limiter illégalement les retraits et les transferts à partir de ces comptes. Certains déposants auraient cependant bénéficié de passe-droits pour faire sortir leur argent du pays, tandis que d’autres, notamment des dirigeants de banque et des politiciens, sont soupçonnés de l’avoir fait en ayant connaissance d’éléments qui leur ont permis d’anticiper la crise de solvabilité du secteur.

En mode défense

Accusé à plusieurs reprises d’avoir eu connaissance de ces opérations, le gouverneur a de nouveau plaidé à al-Qahera qu’elles « ne passaient pas par la BDL », mettant également en avant la couverture assurée par la loi sur le secret bancaire (laquelle a été substantiellement amendée depuis octobre dernier). « En 2022, j’ai adressé une demande écrite aux responsables pour leur (demander) une réglementation des opérations de retrait depuis les banques (soit une loi instaurant un contrôle formel des capitaux, NDLR) », a indiqué le gouverneur, soulignant que sa missive n’avait pas été suivie d’effet.

Parmi les autres sujets abordés au cours de cette interview, le gouverneur a notamment rejeté l’idée selon laquelle le système financier du pays s’était effondré, tout en reconnaissant des « difficultés ». Il a affirmé que le même secteur avait pu rendre 35 milliards de dollars de dépôts en activant les différents mécanismes mis en place par la BDL – sans préciser que cela obligeait les déposants à subir d’importantes décotes sur leur valeur de base.

Considérant que la BDL faisait office de « bouc émissaire » dans la crise qui s’aggrave au Liban depuis 2019, Riad Salamé a estimé que l’institution ne pouvait être tenue responsable des dépassements de budget de l’État, de l’aspiration d’une partie des dollars injectés dans le marché par la « contrebande », ou encore des pertes accumulées lors de l’exploitation des infrastructures publiques, que ce soit l’électricité ou l’eau. Il a aussi indiqué que les réserves de devises de la BDL avoisinaient les 10 milliards de dollars, en dehors des 17 milliards de dollars correspondant aux réserves d’or. Il s’est en outre prononcé pour une unification des taux de change, qui constitue l’une des préconisations du Fonds monétaire international, à qui le Liban espère emprunter 3 milliards de dollars sur 4 ans pour financer une sortie de crise.

Selon la retranscription de l’entretien accordé à la chaîne égyptienne, le gouverneur n’a pas abordé l’enquête lancée par des procureurs européens pour blanchiment d’argent et enrichissement illicite dont son frère Raja Salamé et lui font l’objet. Dans une précédente interview, le gouverneur de la BDL s’était défendu de tout tort, estimant que ces affaires n’avaient « pas de fondement réel ».


Dans une interview accordée dimanche à la chaîne égyptienne al-Qahera, le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, est une nouvelle fois revenu sur les différents dossiers relatifs à la crise que traverse le Liban depuis 2019.Le haut responsable a répété, comme il l’avait dit dix jours plus tôt lors d’un autre entretien accordé cette fois à al-Sharq News, qu’il ne...

commentaires (6)

Tu es quand-même gonflé Riad. Je me souviens quand nous étions à Jamhour ensemble, tu devais avoir 10-12 ans, tu trichais tout le temps, et quand tu te faisais piquer, tu rejetais la faute sur les autres, systématiquement. Rien n'a hélas changé. Sauf que là, ton petit jeu, il risque de te perdre.

Ca va mieux en le disant

21 h 18, le 20 février 2023

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Commentaires (6)

  • Tu es quand-même gonflé Riad. Je me souviens quand nous étions à Jamhour ensemble, tu devais avoir 10-12 ans, tu trichais tout le temps, et quand tu te faisais piquer, tu rejetais la faute sur les autres, systématiquement. Rien n'a hélas changé. Sauf que là, ton petit jeu, il risque de te perdre.

    Ca va mieux en le disant

    21 h 18, le 20 février 2023

  • Il a été convaincant. Il a placé la responsabilité sur l’ineptie des politiciens et sur l’absence de gouvernements successifs. Il a accusé les idéologues de vouloir détruire le modèle économique libanais sans avoir de remplacement fonctionnel. Mais voilà, les moutons veulent qu’on leur serve un bouc émissaire…

    Mago1

    21 h 15, le 20 février 2023

  • Ce menteur affirme que le secteur financier a pu rembourser 35 milliards de $ de depots grace aux mecanismes de la BDL. Les proprietaires des banques et quelques privilegies ont peut etre vu la couleur de cet argent. Mais je ne connais pas un seul epargnant qui a pu recuperer autre chose que des miettes ces trois dernieres annees. Il est grand temps que cette canaille corrompue et arrogante s'en aille (sic). N'importe quel cretin quelque peu honnete ferait mieux a sa place.

    Michel Trad

    21 h 12, le 20 février 2023

  • JE PREFERE VOIR FRANKENSTEIN PLUTOT QUE CETTE FIGURE COMPLICE DE NOS MALHEURS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 06, le 20 février 2023

  • Le tort est fait, ça ne sert à rien de bavarder. Il fallait hausser le ton, et avoir plus d'ennemis que d'amis. Il a failli à son devoir de transparence, vis à vis des gens qui lui ont fait confiance. Rien qu'à imaginer le nombre des retraités qui ont perdu tout leur argent, et qui vivent dans la pauvreté extrême.

    Esber

    19 h 08, le 20 février 2023

  • "je pense que ça suffit", sur ce point nous sommes d'accord avec vous Monsieur Salamé. Ça suffit. En espérant que les différentes instances juridiques nationales et internationales de saisissent de votre dossier.

    K1000

    19 h 06, le 20 février 2023

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