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Moyen-Orient - ISRAËL

Les Américains mécontents d’un projet de résolution condamnant les colonies israéliennes

Une proposition de texte exigeant l’arrêt de la colonisation israélienne devrait être présentée au Conseil de sécurité de l’ONU lundi, faisant suite à la décision de l’État hébreu de légaliser neuf colonies dimanche dernier et d’en autoriser d’autres.

Les Américains mécontents d’un projet de résolution condamnant les colonies israéliennes

La colonie Asael, située dans le sud de la Cisjordanie occupée, le 13 février. Hazem Bader/AFP

Les États-Unis et Israël ont exprimé leur mécontentement jeudi soir face à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui réclame l’arrêt « immédiat des activités de colonisation » d’Israël dans les territoires palestiniens. Le projet de texte, que les Émirats arabes unis ont fait circuler avant une réunion lundi du Conseil sur le conflit israélo-palestinien, « réaffirme que l’établissement par Israël de colonies dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, y compris à Jérusalem-Est, n’a pas de validité légale et représente une violation du droit international ».

Il « condamne toutes les tentatives d’annexion, y compris les décisions et mesures d’Israël concernant les colonies », et « appelle à leur retrait immédiat ». Et réclame qu’Israël cesse « immédiatement et complètement ses activités de colonisation dans les territoires occupés, y compris à Jérusalem-Est ». Dimanche dernier, le cabinet de sécurité israélien avait annoncé qu’il allait légaliser neuf colonies en Cisjordanie occupée après une série d’attaques à Jérusalem-Est, dont une qui a fait trois morts l’avant-veille. Une décision dénoncée par Paris, Londres, Berlin, Rome, mais aussi par Washington. Les États-Unis sont « profondément consternés » par la décision d’Israël de légaliser ces neuf colonies et de construire de nouveaux logements dans les colonies existantes, a déclaré jeudi la porte-parole de Joe Biden Karine Jean-Pierre. « Les États-Unis s’opposent fermement à ces mesures unilatérales qui exacerbent les tensions et nuisent à la confiance entre les parties », a-t-elle estimé.

Droit de veto américain

Mais dans le même temps, le département d’État a été clair sur le fait que les États-Unis, qui ont un droit de veto au Conseil, ne soutiennent pas cette résolution. « Notre position est que l’introduction de la résolution est peu utile au regard du soutien nécessaire aux négociations sur la solution des deux États, tout comme nous pensons que les informations venant d’Israël (sur les neuf colonies) étaient peu utiles », a déclaré son porte-parole Vedant Patel. Il n’a toutefois pas indiqué si les États-Unis étaient prêts à utiliser leur veto. « Je ne vais pas spéculer ou faire des hypothèses sur le processus », a-t-il noté. Si le Conseil de sécurité doit se réunir lundi pour discuter du conflit israélo-palestinien, il n’est pas certain à ce stade que le texte soit présenté au vote à cette occasion, selon des diplomates.

Le ministère israélien des Affaires étrangères a de son côté fustigé le projet de résolution. « C’est une nouvelle tentative cynique des Palestiniens de se tourner vers les instances internationales au lieu de s’occuper de la vague de terreur et des incitations de la part de l’Autorité palestinienne », a-t-il indiqué. Les Israéliens avaient dénoncé le vote en décembre, par l’Assemblée générale de l’ONU, d’une résolution demandant l’avis de la Cour internationale de justice sur l’occupation israélienne de territoires palestiniens, prenant des mesures de représailles contre l’Autorité palestinienne. Dans une lettre envoyée mercredi au Conseil de sécurité de l’ONU, l’ambassadeur israélien à l’ONU Gilad Erdan appelait « la communauté internationale à condamner les dernières attaques terroristes contre des civils israéliens dans les termes les plus forts et sans équivoque », accusant l’Autorité palestinienne d’« applaudir » et de « soutenir » ces « crimes odieux ».

En décembre 2016, pour la première fois depuis 1979, dans une résolution permise par la décision des États-Unis de ne pas utiliser leur droit de veto, le Conseil de sécurité avait demandé à Israël de cesser la colonisation dans les territoires palestiniens. Les États-Unis s’étaient abstenus lors de ce vote, à quelques semaines de la passation des pouvoirs entre Barack Obama et Donald Trump, alors qu’ils avaient toujours soutenu Israël jusqu’alors sur ce dossier sensible. Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est dit « profondément préoccupé » par l’annonce israélienne de dimanche, avait indiqué son porte-parole Stéphane Dujarric le lendemain, répétant que « toutes les colonies sont illégales, au regard du droit international, et un obstacle important à la paix ».

Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS/AFP

Les États-Unis et Israël ont exprimé leur mécontentement jeudi soir face à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui réclame l’arrêt « immédiat des activités de colonisation » d’Israël dans les territoires palestiniens. Le projet de texte, que les Émirats arabes unis ont fait circuler avant une réunion lundi du Conseil sur le conflit...

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