Tu me manques mon cher Liban. Tes odeurs, de la man’ouché au yesmin et au farrouj mechwé aal fahem. Tes promenades à Harissa, à Mar Charbel et à Naqoura. Ton courage et ta volonté qui persistent contre vents et marées.
Bass akh ya Lebnen, ils t’ont détruit. Ils ont détruit ta montagne. Ils ont souillé ta mer. Ils ont sali ton nom. Mais tu restes Lebnen. Dans mon cœur. Et dans le cœur de beaucoup de tes enfants. Au Liban et à l’étranger. Tu peux compter sur nous, tu sais ? Nous serons toujours là pour toi. Car ni les Arabes d’Arabie, ni les Européens de l’Occident, ni personne ne te sauvera de la gueule du loup. Nous sommes tes enfants et nous serons toujours là pour toi. Même si nous vivons à l’étranger.
Mais toi aussi tu dois faire un effort. Un effort dans tous les sens du terme. Tu ne peux pas changer tous les quatre matins. Bats-toi pour ce que tu veux être. Tu veux être une vraie nation pour tes enfants, non ?
Garde ton orgueil et ton identité et ressaisis-toi. Montre au monde entier que Lebnen peut renaître de ses cendres. Et sors de ces cendres dans lesquelles tu t’es mis.
Yalla, rassemble tes enfants autour de toi et relève-toi. Dis-leur que tu n’existerais pas sans eux tous réunis dans le respect l’un de l’autre.
Car tu nous manques. Tout de toi manque. Les chauffeurs de poids lourds et insistants qui claxonnent à la vue d’un piéton. Les chauffeurs de taxi qui nous racontent toutes les mondanités du pays le temps d’un trajet. Ta chaleur et ton humidité. Tout manque. Ta musique nous manque. La vraie. La libanaise. Celle chantée en libanais. Celle qui parle d’été, de fleurs, d’amour et de Lebnen. Ta générosité et ta chaleur humaine manquent beaucoup.
Yalla. Relève-toi. Et avance. Arrête d’aller à reculons. Oublie le passé et concentre-toi sur le futur de tes enfants qui sont en train de partir vers d’autres horizons. Qui sait s’ils reviendront. Tu n’as pas peur de les voir partir comme ça ?
Pourquoi ya Lebnen ? Qui t’impose ça ?
Yalla je te laisse en espérant te voir bientôt.
Fais attention à toi ya habibé ya Lebnen.
Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.
Heureusement que j’ai été en 2019 et je me demande quand j’irai ???
18 h 42, le 11 février 2023