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Des ONG appellent à ne pas politiser l'aide en Turquie et Syrie


Des ONG appellent à ne pas politiser l'aide en Turquie et Syrie

Des membres des forces de sécurité kurdes près d'un convoi humanitaire dans la région d'Alep, en Syrie, le 9 février 2023. Photo REUTERS/Orhan Qereman

Des ONG internationales intervenant en Turquie et Syrie à la suite du séisme très meurtrier de lundi, ont appelé vendredi à Paris à ne pas politiser l'aide humanitaire dans ces deux pays.

"Quand il y a autant d'aides multiformes et internationale, ça peut devenir rapidement politique surtout en Turquie à l'approche des élections (législatives et présidentielle, ndlr) en mai, et il y a donc un vrai enjeu de coordination", a commenté Jean-François Corty, médecin, porte-parole de Médecins du Monde (MDM), joint par l'AFP à Paris.

L'ONG, déjà présente comme d'autres dans le Sud de la Turquie avant le tremblement de terre, a pu débuter ses opérations d'urgences dès les premiers jours. "Même s'il y a des controverses en Turquie", sur l'inorganisation des secours, "la plus grande inquiétude concerne la Syrie" sous le coup de sanctions, a estimé M. Corty, par ailleurs chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).

En Syrie, "la situation est très volatile du fait du contexte géopolitique et le système de soins est dévasté après 10 ans de guerre civile, l'aide est moins rapide et moins efficace", ajoute-t-il. Pour l'heure, l'essentiel de l'aide humanitaire destinée aux zones rebelles est acheminé depuis la Turquie par le point de passage de Bab al-Hawa, le seul actuellement garanti par l'ONU.

La destruction de routes depuis les séisme entrave par ailleurs l'approvisionnement et la chaîne de ravitaillement. "Nous avons d'énormes difficultés à acheminer le matériel. Il faut donc un corridor humanitaire sécurisé", plaide M. Corty. Il faut aussi faire en sorte que "l'exemption humanitaire soit assurée, pour faciliter l'acheminement de machines pour déblayer ou d'éléments pour purifier l'eau", estime pour sa part Jean Raphaël Poitou, responsable plaidoyer Moyen-Orient pour Action contre la Faim (ACF).

Le 9 décembre, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une résolution prévoyant une exemption humanitaire à l'application des régimes de sanctions, y compris celui visant Daech et Al-Qaida. Il en découle que le versement de fonds et la fourniture de services nécessaires à l'acheminement de l'aide humanitaire sont autorisés et ne constituent pas une violation des mesures de gel des avoirs.

"Cela doit faciliter le travail humanitaire et permettre que les entités financières ne bloquent pas les transferts. Nous avons déjà été entravés par le passé et espérons aujourd'hui pouvoir travailler de façon fluide", ajoute M. Poitou d'ACF qui comme d'autres ONG internationales est en train de lever des fonds, appelant aux dons de particuliers et de bailleurs institutionnels. Le séisme de lundi - l'une des pires catastrophes dans la région depuis un siècle - a tué près de 23.000 personnes en Turquie et Syrie.

Des ONG internationales intervenant en Turquie et Syrie à la suite du séisme très meurtrier de lundi, ont appelé vendredi à Paris à ne pas politiser l'aide humanitaire dans ces deux pays."Quand il y a autant d'aides multiformes et internationale, ça peut devenir rapidement politique surtout en Turquie à l'approche des élections (législatives et présidentielle, ndlr) en mai, et il y a...