La ministre française des Affaires étrangères débute sa visite avec l'environnement

La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a entamé mercredi une journée d'entretiens à Brasilia, destinée à "relancer le partenariat stratégique" entre les deux pays, par une rencontre avec la ministre de l'Environnement Marina Silva, égérie au Brésil de l'écologie.

Mme Colonna doit être reçue à 15HOO (18H00 GMT) par le nouveau président Luiz Inacio Lula da Silva, dont le retour au pouvoir en janvier a créé les conditions pour que Paris et Brasilia reprennent des relations nourries et de confiance après des crises aiguës sous le mandat de Jair Bolsonaro.

Auparavant, elle devait rencontrer à 11H00 (14H00 GMT) son homologue Mauro Vieira, avec lequel elle donnera ensuite une conférence de presse. "Ma venue au Brésil est une première étape pour relancer notre partenariat stratégique", a dit dans une interview par mail au quotidien Folha Mme Colonna, dont la visite prépare celle du président Emmanuel Macron au Brésil, à une date non encore annoncée. "Nous partageons des défis importants et de grandes ambitions pour un multilatéralisme efficace, la sécurité internationale et la protection de l'environnement", a dit Mme Colonna.

Elle a souhaité de même un "renforcement des liens économiques" avec le Brésil, "principal partenaire économique dans la région" de la France et exprimé l'appui de Paris à une entrée du Brésil dans l'OCDE. Ce dossier n'avait pas avancé sous Bolsonaro en raison des atteintes à l'environnement, déforestation de l'Amazonie en tête. 

Autre dossier au point mort, et pour les mêmes raisons: la ratification de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay). Mais dans son entretien à Folha, Mme Colonna a tenu à "saluer les ambitions du gouvernement Lula" en matière environnementale et a assuré que l'UE allait "analyser si l'accord avec le Mercosur fournit les garanties nécessaires" à ce sujet. Elle dit souhaiter une étroite collaboration avec le Brésil pour "identifier de nouveaux modèles pour la préservation de la forêt et le développement durable", estimant que le pays sud-américain "dispose de tous les instruments nécessaires (...) pour devenir une puissance verte".

Les relations politiques entre la France et le Brésil s'étaient fortement dégradées sous l'ère Bolsonaro (2019-2022), en particulier en 2019 quand, exaspéré par les critiques sur les gigantesques incendies en Amazonie, le chef d'Etat d'extrême droite et deux de ses ministres avaient insulté le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte.

Mme Colonna a rappelé le soutien de M. Macron, qui a téléphoné deux fois au président de gauche Lula depuis son élection, à la démocratie au Brésil, "l'un des grands acteurs internationaux" et dont "le retour sur la scène mondiale est fortement attendu". Mme Colonna se déplacera jeudi à Sao Paulo (sud-est), capitale économique et financière du Brésil. La France est le troisième investisseur étranger au Brésil, avec 32 milliards de dollars d'investissements. C'est aussi le premier employeur étranger avec 500.000 salariés brésiliens employés dans 1.100 entreprises françaises.