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Sport - Justice

La CAF bannit l’un de ses collaborateurs pour « conduite indécente »

Le journaliste béninois Félix Sohounde Peperipé a été démis de ses fonctions d’attaché de presse après des accusations d’agressions sexuelles qu’il aurait commises sur deux fonctionnaires de l’instance du football africain.

La CAF bannit l’un de ses collaborateurs pour « conduite indécente »

Le trophée de la Ligue des champions africaine, organisée par la CAF, exposé à l’hôtel du Ritz Carlton du Caire en décembre 2018. Mohamed al-Shahed/AFP

Tandis que le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) se déroulait pour le mieux sur le terrain en Algérie, une sombre affaire faisant trembler les coulisses de la Confédération africaine de football (CAF) est venue rompre sa sérénité.

Comme l’a révélé ce mercredi le journal britannique The Guardian, la CAF a banni pour une durée de cinq ans Félix Sohounde Peperipé, un journaliste béninois employé par l’instance continentale en tant que membre de sa commission médias depuis plusieurs années.

Des responsabilités qu’il occupait encore en Algérie dans le cadre de ce tournoi réunissant 18 sélections nationales, uniquement composées des joueurs n’évoluant que dans des clubs africains.

Rendez-vous « dans sa chambre »
Comme précisé dans le compte rendu de la décision du jury disciplinaire de l’instance, qui s’est tenu lundi dernier à Alger et dont L’Orient-Le Jour a pu se procurer une copie, M. Peperipé a été renvoyé pour une « conduite indécente » qu’il aurait eue à l’égard de deux fonctionnaires de l’organisation africaine.

Une décision à effet immédiat, rendue à la suite d’un premier signalement formulé par l’une des deux victimes présumées, pour des faits qui se seraient déroulés en amont d’un match opposant le Ghana au Soudan. Celui-ci a eu lieu le jeudi 19 janvier à Constantine dans le cadre de la phase de poules du CHAN.

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L’ancien correspondant sport de Radio France internationale (RFI) au Bénin aurait invité l’une des deux victimes présumées à se rendre « dans sa chambre d’hôtel » pour récolter les accréditations nécessaires à l’entrée sur les lieux de la rencontre sportive.

Puis, après le refus de celle-ci de rester plus longtemps pour se désaltérer en sa compagnie, M. Peperipé l’aurait « attaquée » en essayant de « l’embrasser ». « Elle l’a poussé et a couru hors de la chambre », détaille encore le compte rendu.

Dans la foulée de cette première plainte ayant entraîné l’autosaisine du jury disciplinaire et l’annonce d’une suspension provisoire du Béninois, un second cas de « comportement indécent » est remonté à la surface.

La victime, « Y. », telle que désignée par le document officiel, aurait subi le même type d’agression alors qu’elle collaborait avec M. Peperipé dans le cadre de l’édition 2021 du CHAN, qui se déroulait alors au Cameroun. Il lui aurait également proposé de « venir à sa chambre » en lui assurant qu’il « paiera le montant nécessaire pour un tel acte », dit le rapport.

« Je ne sais pas de quoi on parle »
Démis de toutes ses fonctions au sein de la CAF depuis qu’il a été averti de sa mise à pied, l’intéressé nie en bloc toutes les accusations portées contre lui.

Joint par téléphone par L’OLJ, il se défend d’avoir commis de tels actes et affirme « ne pas connaître » l’identité de la personne ayant porté plainte contre lui. « Je ne sais pas de quoi on parle, assure-t-il. J’ai appris la nouvelle de ma suspension sans que l’on me donne la possibilité de me confronter avec celle qui a porté plainte. (...) Je n’ai jamais vu ça ! » s’indigne-t-il.

M. Peperipé prétend être la cible d’un « coup monté » qui aurait été fomenté par des membres de la Fédération marocaine de football (l’une des deux victimes présumées étant de nationalité marocaine) en réaction à sa prise de position en faveur d’une candidature algérienne pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN).

Une posture qu’il a fait connaître à l’occasion de la « faste célébration » de son anniversaire le 14 janvier, qu’aurait organisée la Fédération algérienne.

Départ précipité
Or, si M. Peperipé regrette de ne pas avoir eu la possibilité de donner sa version des faits devant le jury disciplinaire de l’instance africaine, il ne sera pas non plus en capacité de le faire devant les autorités algériennes.

L’une des deux plaignantes a en effet alerté la police algérienne sur les agissements de l’homme de médias dans la foulée de son signalement auprès de l’organisation footballistique. Une plainte contre M. Peperipé a depuis été déposée.

Toujours est-il que ce dernier a précipitamment quitté le territoire algérien pour rentrer au Bénin. Un départ anticipé précédant d’une semaine la date de son retour initialement prévu, prétend-il, qu’il aurait effectué contre son gré, puisque l’intéressé assure que c’est bien la CAF qui lui a « changé (s)on billet d’avion ».

Contacté à plusieurs reprises, le service de communication de l’instance n’a pas donné suite à nos sollicitations pour éclaircir les tenants et aboutissants de ce qui s’apparente à une exfiltration.

Tandis que le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) se déroulait pour le mieux sur le terrain en Algérie, une sombre affaire faisant trembler les coulisses de la Confédération africaine de football (CAF) est venue rompre sa sérénité.Comme l’a révélé ce mercredi le journal britannique The Guardian, la CAF a banni pour une durée de cinq ans Félix Sohounde Peperipé, un...

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