Le procureur général près la Cour de cassation Ghassan Oueidate a indiqué mardi à Tarek Bitar, juge d'instruction près la Cour de Justice, que son enquête sur la double explosion meurtrière du port de Beyrouth reste suspendue, selon une correspondance consultée par l'agence Reuters, un jour seulement après que M. Bitar a repris son enquête sur ce drame qui a fauché plus de 220 vies et blessé 6.500 personnes.
L'enquête avait été interrompue pendant plus d'un an jusqu'à ce lundi, lorsque M. Bitar a engagé des poursuites contre plusieurs hauts fonctionnaires, dont M. Oueidate, sur base d’études juridiques qu’il a menées pendant plus d'un mois.
Ce lundi, jour où M. Bitar a repris son dossier en main, le porte-parole du département américain d’État Ned Price s'est également exprimé sur le sujet. Lors d'une conférence de presse, il a déclaré que "dans la communauté internationale, nous avons toujours clairement dit depuis l'explosion que nous soutenons une enquête rapide et transparente", ajoutant qu'il "exhorte les autorités libanaises" à aider à accomplir cette enquête.
"Les victimes de l'explosion du 4 août 2020 ont droit à la justice. Les responsables doivent rendre des comptes", a poursuivi Ned Price.
Au Liban, le traumatisme du 4 août reste prégnant dans les mémoires, et les proches des victimes de l'explosion appellent régulièrement à l'avancée de l'enquête du juge Bitar, obstruée par des nombreux recours déposés par des responsables politiques de tous bords.
Toutes les personnes précédemment poursuivies par le juge Bitar ont nié avoir commis tout acte répréhensible. La double explosion du 4 août 2020 avait été provoquée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées dans de mauvaises conditions des centaines de tonnes de nitrate d'ammonium, depuis leur déchargement dans le port de Beyrouth en 2013. Jusqu'à présent, aucun haut responsable n'a été tenu de rendre des comptes.
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