"Je ferai usage de mon autorité pour avancer l'élection au 14 mai", a déclaré le chef de l'Etat, candidat à sa propre succession, lors de cette rencontre dont l'enregistrement vidéo a été fourni par la présidence. "Il ne s'agit pas d'élections anticipées (...) mais d'un ajustement pour tenir compte de (la date) des examens" a-t-il insisté. La campagne électorale débutera donc 60 jours avant, soit le "10 mars", a-t-il également indiqué.
M. Erdogan, d'abord Premier ministre depuis 2003, a modifié la Constitution afin de devenir président, directement élu au suffrage universel, en 2014.
Ce rendez-vous électoral crucial, pour son avenir et celui de la Turquie, était attendu initialement le 18 juin mais comme s'y attendaient les observateurs, M. Erdogan avait déjà avancé cette semaine la date du 14 mai, jour anniversaire du triomphe électoral du Parti démocrate (conservateur) en 1950. Sans annoncer clairement le jour du scrutin il avait indiqué mercredi qu'il se tiendrait "73 ans" après cette victoire. "Notre nation adressera sa réponse à la Table des Six (plateforme de l'opposition, ndlr) le même jour qu'il y a 73 ans", avait-il lancé devant les élus de son parti au parlement, l'AKP.
L'opposition, qui entend présenter un front uni des six principaux partis - moins le HDP (gauche démocratique pro-kurde), troisième force au Parlement - et surtout un candidat unique, doit annoncer le nom de celui-ci dans le courant du mois de février.
Le 14 mai 1950 marque la victoire d'Adnan Menderes, figure emblématique pour la droite conservatrice turque, qui a mis fin au règne du parti de Mustafa Kemal "Atatürk", père de la Turquie moderne. Menderes, fondateur en 1946 du Parti démocrate, avait été renversé par un coup d'Etat militaire en 1960 puis exécuté un an après et son parti a été dissous. Le choix de la date du 14 mai envoie ainsi un signal à la frange conservatrice de l'électorat alors que la popularité de M. Erdogan et de son parti est entamée par la grave crise économique que traverse le pays.
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