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Économie - Justice

Riad Salamé sera entendu en février par des enquêteurs européens

Selon le Parquet de Cassation, la délégation européenne a achevé la première étape de sa mission à Beyrouth entamée lundi.

Riad Salamé sera entendu en février par des enquêteurs européens

Le siège de la Banque du Liban à Hamra. Photo d'archives Layal Dagher

Des enquêteurs européens doivent auditionner le gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé en février à Beyrouth dans le cadre d'investigations sur des mouvements de fonds vers l'étranger opérés par lui et son frère, a indiqué vendredi un responsable judiciaire à l'AFP.

Une annonce faite alors que le parquet de Cassation au Liban a annoncé, plus tôt vendredi, qu'une délégation judiciaire européenne, qui enquête sur des malversations financières présumées impliquant Riad Salamé, a achevé la première étape de sa mission, entamée lundi. Au cours de cette semaine, plusieurs responsables au sein de la BDL et des banquiers ont été auditionnés par cette délégation. 

"Les juges européens reviendront le mois prochain (au Liban) pour compléter leurs investigations avec 18 personnalités financières et bancaires, dont Salamé et ses proches", a déclaré à l'AFP le responsable judiciaire libanais sous couvert de l'anonymat.

Les investigations qu’entreprend l’équipe européenne à Beyrouth s’inscrivent dans le cadre d’enquêtes visant la fortune de Riad Salamé, notamment pour des crimes de blanchiment d’argent par le biais de l’acquisition de biens immobiliers en France, en Allemagne et au Luxembourg, mais aussi en Belgique et en Suisse. C’est le parquet suisse qui avait ouvert les investigations, enquêtant en 2020 sur des transferts suspects de plus de 330 millions de dollars réalisés d’un compte à la Banque du Liban dans le cadre d’un contrat de courtage signé en 2001 entre la BDL et Forry Associates Ltd, une société détenue par Raja Salamé. On ne sait pas pour quels motifs la justice suisse ne participe pas à l’enquête au Liban.

"Première partie"
En fin d'après-midi, le parquet de Cassation a publié un communiqué sur les "conclusions de la première partie de la mission de la délégation judiciaire européenne". Le Parquet a affirmé avoir "fini vendredi de fournir l'aide judiciaire réclamée par la France, l'Allemagne et le Luxembourg, dans le cadre d'une enquête sur des transferts monétaires vers ces pays".

Dans son communiqué, le Parquet revient ensuite sur les détails de cette coopération entre les systèmes judiciaires des trois pays européens et du Liban. Il explique qu'une première réunion regroupant le procureur général près la Cour de cassation Ghassan Oueidate, deux juges d'instruction français, Aude Burezi et Serge Tournaire, l'avocat général financier Quentin Dandoy, la juge d'instruction à Luxembourg Martine Kraus et d'autres magistrats s'était tenue lundi.

Vice-gouverneurs, directeurs, banquiers
Ensuite, l'avocate générale près la Cour de Cassation Émilie Mirna Kallas, chargée de cette mission par le procureur Oueidate, a entendu plusieurs témoins, dont deux vice-gouverneurs de la BDL, deux directeurs généraux au sein de la banque centrale, des banquiers travaillant dans le privé, ainsi qu'un auditeur. Les personnes auditionnées n'ont pas été citées nommément. Des sources judiciaires avaient précisé à L'Orient-Le Jour et à l'AFP ces derniers jours qu'ont notamment été auditionné Ahmad Jechi, ancien vice-gouverneur de la BDL, l’ancien ministre Marwan Kheireddine, PDG de la banque al-Mawared et Saad Andari, ancien vice-gouverneur de la Banque du Liban.

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Des informations de presse font également état d'auditions de Raëd Charafeddine, ancien premier vice-gouverneur de la Banque du Liban d'avril 2009 à mars 2019, Naaman Naddour, directeur du département des Opérations internationales de la BDL et Raya el-Hassan, présidente du conseil d’administration de BankMed et ancienne ministre de l'Intérieur. L'Orient-Le Jour n'a pas pu confirmer leur audition de manière indépendante. 

Quatre sources au fait du dossier ont affirmé à Reuters que les interrogatoires se sont concentrés sur l'identité des bénéficiaires de commissions suspectes. Les procureurs européens, qui n'ont pas encore déposé d'accusations formelles, soupçonnent la Banque centrale d'avoir perçu ces commissions en tant que frais auprès d'acheteurs d'obligations et d'avoir ensuite transféré les fonds à Forry Associates, propriété du frère du gouverneur, ont déclaré ces sources. Les banquiers et les fonctionnaires ont affirmé aux procureurs européens en visite qu'ils n'étaient pas au courant que les fonds étaient allés à Forry Associates.

Auditions à huis-clos 
Les auditions, auxquelles a participé l'avocat général près la Cour de cassation, Imad Kabalan, en plus de la délégation européenne, ont eu lieu à huis-clos en arabe en présence d'interprètes, a encore précisé le Parquet. Elles se sont étalées sur cinq jours et se sont déroulées dans la grande salle de la Cour de cassation. Deux auxiliaires de justice, Camélia Berbara et Fatima Mouad, étaient présentes pour compiler les procès verbaux. Ces documents seront envoyés par des canaux diplomatiques aux autorités concernées dans chaque pays impliqué. 

Dans le cadre de l’enquête sur des malversations financières impliquant Riad et Raja Salamé, les magistrats allemands, français et luxembourgeois ont également accédé durant la semaine écoulée à des relevés bancaires qui dévoilent des transferts d’argent effectués par le frère du gouverneur via des banques libanaises, avait rapporté l'agence Reuters cette semaine.

Des enquêteurs européens doivent auditionner le gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé en février à Beyrouth dans le cadre d'investigations sur des mouvements de fonds vers l'étranger opérés par lui et son frère, a indiqué vendredi un responsable judiciaire à l'AFP.Une annonce faite alors que le parquet de Cassation au Liban a annoncé, plus tôt vendredi, qu'une...
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