Manifestation d'une centaine de déposants au palais de justice de Beyrouth

Des déposants ont organisé un sit-in mardi matin devant le palais de justice de Beyrouth, répondant à un appel lancé dimanche par les collectifs Mouttahidoun et Le Cri des déposants. Cette mobilisation est en lien avec la visite de juges européens au Liban, qui doivent enquêter sur des malversations financières dans lesquelles le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé est suspecté d'être impliqué. Lundi, ils ont commencé à auditionner des témoins dans le cadre de ces investigations.

Selon notre journaliste sur place Mohammad Yassine, un peu plus d'une centaine de personnes sont présentes sur les lieux, dans une atmosphère pacifique pour le moment. "Banquiers, Salamé ! Rendez-nous notre pognon, ordures !" a lancé un manifestant mécontent. "Nous sommes venus pour faire entendre notre voix aux juges européens", explique un autre. "Le Liban est volé par une clique", a-t-il fustigé.

"N'est-ce pas là le minimum de dignité que les Libanais se mobilisent en un peuple uni, eux qui ont connu tous ces fléaux, afin de renverser la clique dirigeante criminelle ?", avait écrit dimanche le collectif Mouttahidoun (Unis, en arabe) pour annoncer la mobilisation. Il avait précisé que ce sit-in "est en lien avec la présence de juges européens qui doivent enquêter sur des causes déjà soulevées, qui sont devant la justice libanaise avec des preuves irréfutables".

Des juges français, allemands et luxembourgeois sont à Beyrouth pour auditionner Riad Salamé et son frère Raja, ainsi que des PDG et d'autres responsables de banques. Les enquêteurs doivent auditionner mardi d'autres responsables du secteur bancaire, mais le gouverneur de la BDL ne figure pas sur la liste des personnes convoquées, selon un responsable judiciaire s'exprimant à l'AFP.

La semaine dernière, les enquêteurs allemands s'étaient déjà réunis avec un juge libanais, mais s'étaient heurtés à des obstacles de la part du magistrat avant que l'affaire soit réglée.