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Société - Crise

Deux actions armées contre des banques au Liban-Sud en une journée

À Nabatiyé, un déposant se livre à la police après avoir braqué sa banque, un autre ouvre le feu sur la Blom Bank à Saïda sans faire de victime.

Deux actions armées contre des banques au Liban-Sud en une journée

Un déposant armé (g) dans une branche de la Banque Libano-Française (BLF) à Nabatiyé au Liban-Sud, le 10 janvier 2023. Photo envoyée par notre correspondant Mountasser Abdallah

La journée de mardi a été marquée par deux actions armées de déposants contre des banques au Liban-Sud : un homme armé a fait irruption dans une branche de la Banque Libano-Française (BLF) à Nabatiyé pour réclamer une partie de son épargne, avant de se rendre aux autorités quelques heures plus tard ; un autre, également armé, a tiré sur une branche de la Blom Bank à Saïda, sans faire de victime, et a été rapidement arrêté.

Dans la même journée, l'Association des Banques au Liban (ABL) a démenti une information selon laquelle les établissements bancaires fermeraient leurs portes pendant trois jours suite à ces événements.

"Nous voulons juste le prix des médicaments"

Le déposant Mahmoud Abdallah a fait irruption mardi matin dans la BLF à Nabatiyé, arme à la main, pour réclamer 50.000 dollars de son épargne qui s'élève à 250.000 dollars, afin de payer le traitement nécessaire à ses deux enfants diabétiques, rapporte notre correspondant dans la région Mountasser Abdallah. "L'homme est entré en brandissant un pistolet (...) assurant qu'il ne s'en irait pas avant que cette somme ne lui soit restituée", précise la même source. Après quelques heures de négociations, il s'est livré aux forces de sécurité qui l'ont emmené au commissariat. Mais on ignore encore si un arrangement a été trouvé avec la banque ou non, et si Mahmoud Abdallah a pu récupérer son dû.

Récit

La banque, le braqueur et le déposant

Les autres déposants présents sur place avaient quitté la banque et laissé M. Abdallah négocier avec les employés. Des militaires avaient alors investi les lieux, où une foule s'était attroupée. Selon le fils du déposant armé, Hassan, âgé de 18 ans, son père réclame son épargne "pour nous soigner, ma sœur et moi, alors que ses dettes s'accumulent". Le jeune homme, qui se trouvait devant la banque, indique "avoir besoin de plus de 18 millions de livres libanaises par mois, sans compter nos dépenses quotidiennes (...) On ne demande que les prix des médicaments et des soins", dit-il.

Tirs contre la Blom Bank à Saïda

Dans la même matinée, un déposant armé d'un pistolet a tiré sur l'entrée de la Blom Bank près de la place Elia à Saïda (Liban-Sud), après une dispute avec l'un des employés de la banque, a indiqué une source policière à notre correspondant. Aucun blessé n'a été recensé. Une source à la Blom Bank indique à L'Orient-Le Jour que cette personne n'est pas un déposant de l'établissement.

Un déposant armé d'un pistolet, devant sa banque à Saïda, au Liban-Sud, le 10 janvier 2023. Photo envoyée par notre correspondant Mountasser Abdallah

L'homme en question, un soldat à la retraite, aurait récupéré l'arme dans sa voiture après s'être vu refuser les services de la banque. Il a ensuite tiré sur la porte vitrée de la banque alors qu'un agent de sécurité se tenait encore derrière, selon les images d'un téléphone portable envoyées par un témoin, puis a été appréhendé par les services de renseignements de l'armée libanaise.

Démenti de l'ABL

Dans la foulée de ces événements, une information a circulé selon laquelle l'Association des Banques au Liban (ABL) aurait tenu une réunion d'urgence et décidé de fermer les établissements bancaires pour les trois prochains jours. Mais cette information a été démentie à l'OLJ par le secrétaire général de l'ABL, Fadi Khalaf.

Pour mémoire

Nouveau braquage, nouveau drame : « Ma mère est en train de mourir sous nos yeux ! »

Les banques imposent des restrictions illégales aux clients depuis le début de la crise économique au Liban en 2019, limitant les retraits et les transferts. Ces derniers mois, le pays a connu une vague de braquages de banques au cours desquels des déposants, parfois armés, ont fait irruption dans des agences pour réclamer leurs propres fonds.

Ce phénomène a poussé les banques à fermer temporairement leurs portes à plusieurs reprises, avant de rouvrir avec des mesures de sécurité renforcées et des protocoles plus stricts sur la manière et le moment de recevoir les clients.

La journée de mardi a été marquée par deux actions armées de déposants contre des banques au Liban-Sud : un homme armé a fait irruption dans une branche de la Banque Libano-Française (BLF) à Nabatiyé pour réclamer une partie de son épargne, avant de se rendre aux autorités quelques heures plus tard ; un autre, également armé, a tiré sur une branche de la Blom Bank à Saïda, sans...

commentaires (1)

Quand les crapules bancaires refusent a un pere son epargne pour soigner ses enfants, ils revelent leur vraie nature de "salauds" qui peuplent l'ABL. Ce n'est pas sur leur agences et leurs employes qu'il faut tirer. Meme si certain employes se comportemnt mal selon l'adage " Kalb al mir, mir". Bientot la punition ....

Michel Trad

17 h 56, le 10 janvier 2023

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Commentaires (1)

  • Quand les crapules bancaires refusent a un pere son epargne pour soigner ses enfants, ils revelent leur vraie nature de "salauds" qui peuplent l'ABL. Ce n'est pas sur leur agences et leurs employes qu'il faut tirer. Meme si certain employes se comportemnt mal selon l'adage " Kalb al mir, mir". Bientot la punition ....

    Michel Trad

    17 h 56, le 10 janvier 2023

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