Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Irak

Un ex-responsable restitue une fraction des 2,5 milliards de dollars volés au fisc


Le juge Haider Hanoun, à la tête de l'Autorité gouvernementale anti-corruption lors d'une conférence de presse à Bagdad, le 3 janvier 2023. Photo Sabah ARAR / AFP

L'Irak a une nouvelle fois récupéré une fraction des 2,5 milliards de dollars frauduleusement retirés d'un compte bancaire du fisc, ont annoncé mardi les autorités

Médiatisée à la mi-octobre et impliquant d'anciens hauts responsables et des hommes d'affaires, l'affaire a provoqué une vive indignation dans un Irak riche en pétrole et gangréné par la corruption.

Un document de l'Administration générale des impôts expliquait que les 2,5 milliards de dollars ont été subtilisés entre septembre 2021 et août 2022, via 247 chèques encaissés par cinq entreprises. L'argent a ensuite été retiré en espèces des comptes de ces sociétés, dont les propriétaires sont en fuite pour la plupart.

"La somme restituée aujourd'hui (...) s'élève à quatre milliards de dinars irakiens" soit environ 2,6 millions de dollars, a annoncé en conférence de presse le juge Haider Hanoun, à la tête de l'Autorité gouvernementale anti-corruption.

"L'accusé qui a rendu cet argent comparaît devant la justice (...) son procès aura lieu le 12 janvier", a ajouté M. Hanoun, indiquant qu'un tribunal anti-corruption était saisi du dossier.

"Nous ne pouvons pas révéler son nom pour le moment car le verdict n'a pas été rendu", a-t-il justifié, précisant que ce suspect est soupçonné au total d'avoir détourné plus de 11 millions de dollars.

S'exprimant sous le couvert de l'anonymat en raison de la sensibilité du sujet, un responsable de l'Autorité anti-corruption a assuré à l'AFP que l'argent avait été restitué par un ancien conseiller de l'ex-Premier ministre Moustafa al-Kazimi-- Haitham al-Joubouri, actuellement détenu.

M. Joubouri était visé par l'enquête pour avoir réclamé par correspondance écrite "l'annulation" d'une procédure de contrôle effectuée par un organisme de surveillance financière, indiquait fin novembre le juge d'instruction Diaa Jaafar, cité par l'agence de presse étatique INA.

Le "vol du siècle", comme a été surnommée l'affaire, fait régulièrement l'objet d'annonces de la part du gouvernement, qui veut ainsi prouver sa détermination à lutter contre la corruption, une des priorités affichées par le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani.

Les autorités n'ont pas rendu publique l'identité des hauts fonctionnaires impliqués dans le scandale, mais M. Soudani avait appelé tous les accusés à rendre les fonds.

Un homme d'affaires a lui été arrêté puis remis en liberté sous caution après avoir rendu environ 211,6 millions de dollars, une fraction de la somme qu'il est accusé d'avoir détourné.

La corruption s'est infiltrée dans toutes les institutions étatiques et administrations publiques en Irak. Si les condamnations existent dans ce pays, elles visent souvent les échelons intermédiaires de l'Etat ou de simples exécutants, rarement le sommet de la pyramide.

ak/tgg/hj

© Agence France-Presse


L'Irak a une nouvelle fois récupéré une fraction des 2,5 milliards de dollars frauduleusement retirés d'un compte bancaire du fisc, ont annoncé mardi les autorités

Médiatisée à la mi-octobre et impliquant d'anciens hauts responsables et des hommes d'affaires, l'affaire a provoqué une vive indignation dans un Irak riche en pétrole et gangréné...