Rechercher
Rechercher

Lifestyle - This is America

Pas de Noël à Big Apple sans les spectaculaires Rockettes

90 ans plus tard, dans un spectacle qui n’a pas pris une ride, elles ont toujours les jambes longues parfaitement galbées, le glamour irrésistible, la synchronisation dans le sang et jouissent de l’inconditionnelle admiration du public.

Pas de Noël à Big Apple sans les spectaculaires Rockettes

Le clou du show reste « La parade des soldats de bois ». Photo Creative Commons

New York, scintillant à Noël, ne serait pas Big Apple sans les Rockettes, ces danseuses qui se produisent chaque année dans une parfaite harmonie, devenue leur marque de fabrique, à l’iconique Radio City Music-Hall. Et ce, depuis 1932… Depuis cette soirée d’ouverture du New York Christmas Spectacular où elles ont été découvertes par le public, plus de 3 000 femmes se sont produites sous la bannière des Rockettes. Leur performance porte toujours ce nom et se déroule chaque année de la mi-novembre jusqu’au 2 janvier de l’année suivante, avec cinq représentations programmées tous les jours dans un théâtre de 6 000 places. C’est dire l’affluence permanente autour de ce show de 90 minutes, sans entracte, où défilent sur scène une cinquantaine de très belles danseuses qui semblent coulées dans le même moule, vêtues de fabuleux costumes et connues pour le « jeté » de leurs jambes. Le meilleur du showbiz, dans des chorégraphies et des mises en scène féériques, avec notamment, leur époustouflant numéro intitulé La Parade des soldats de bois, monté à l’époque de la Grande Dépression et que les spectateurs continuent à applaudir chaudement. On peut y voir les Rockettes vêtues de pantalons à taille haute et jambes larges, marchant et tournant pour exécuter des formations géométriques militaires. Au final, ces « soldates de charme », visées par un canon, culbutent en arrière au ralenti et s’écroulent comme des dominos. Les danseuses demeurent accrochées les unes aux autres par un solide bras dessus, bras dessous, une prouesse technique difficile à exécuter, toujours aussi surprenante, sans un faux pas, dans une parfaite synchronisation.

Les Rockettes entre tradition et modernité. Photo tirée de leur compte Instagram @therockettes

Imbattable Chorus line

Les Rockettes, qui n’ont pas pris une ride, font partie de la plus prestigieuse troupe de danse au monde. Elles représentent le glamour et la rutilance du Broadway de New York. Après 90 ans d’existence et la célèbre ressemblance des danseuses, elles cultivent leur force avec la Chorus Line dans cet art de ne pas déroger d’un millimètre à un ensemble. Selon le Washington Post, « ce processus, infiniment raffiné, a construit l’image des Rockettes, avec leurs chorégraphies de synchronisation qui se sont révélées intemporelles ». Mark Morris, un éminent chorégraphe de danse moderne et directeur du Mark Morris Dance Group basé à Brooklyn, avait découvert les Rockettes au début des années 1970 lors d’un premier voyage à New York. Venu de son Seattle natal, il en est vite devenu accro jusqu’à y retourner, sans se lasser, d’innombrables fois. « C’est ringard, mais aussi extrêmement touchant et excitant. La précision de leur jeu de jambes, leur dynamisme physique, leur unité et leur technique de la juste mesure, communiquent quelque chose de rassurant, dont on a parfois besoin », avait-il confié au Washington Post. Chaque saison inscrit une nouveauté au programme des Rockettes qui, pour 2022 ont débuté une nouvelle scénographie intitulée Dance of The Frost Fairies (La Danse des fées givrées). Pour l’occasion, le Radio City Hall a été transformé en un paradis hivernal où les danseuses, qui ont quelque chose d’un autre monde, d’irréel, deviennent presque naturellement des fées ailées, alors que des drones enchanteurs survolent le public.

Une synchronicité parfaite. Photo tirée de leur compte Instagram @therockettes

Julie Branam, qui a été Rockette pendant 14 ans et qui est aujourd’hui la chorégraphe de la troupe, révèle l’atmosphère et les contraintes qui règnent dans les coulisses. « Environ 250 personnes travaillent sur la production, y compris des équipes chargées des accessoires, des décors et des costumes, ainsi que deux castings géants tournants de danseurs, d’acteurs, d’animaux vivants et, bien sûr, du père Noël. Les 80 Rockettes sont divisées en deux compagnies différentes », précise-t-elle. La préparation du show requiert six jours de répétitions par semaine. Et les danseuses travaillent durant des mois pour se préparer à la soirée d’ouverture. « Elles sont réputées pour la précision de leur performance, mais même leurs changements de costumes sont chorégraphiés jusque dans les plus petits détails. Le public ne verra jamais ce qui se passe dans les coulisses, mais c’est un spectacle en lui-même », ajoute Julie Branam. Là, vingt-cinq professionnels de la garde-robe se consacrent uniquement à aider les danseuses à effectuer huit changements de costumes pendant le spectacle, en aussi peu que 90 secondes. Des transformations rapides réglées comme un ballet alors que circulent plus de 30 000 kilos d’accessoires dont un bus géant utilisé dans une scène intitulée New Y.

Julie Branam, qui a repris en main le spectacle en 2014, a relooké le spectacle qui fêtait alors ses 82 ans en créant de nouveaux décors et ajoutant quelques gadgets à la pointe de la technologie : des bulles de flocons de neige guidés par GPS qui s’envolent de la fosse d’orchestre et des lunettes 3D permettant au public de voir le traîneau du père Noël s’élever dans le ciel. « Il y en a pour tous les goûts, poursuit la chorégraphe, avec du moderne, de la technologie et du traditionnel. » L’aspect traditionnel est par exemple présent dans la scène de la Nativité, un must du spectacle, où l’accent, cette année, a été mis sur les magnifiques costumes des Rois mages.

Les Rockettes ont enregistré une seule entorse dans leur histoire lorsque la troupe a été conviée à participer, en 2016, aux festivités d’investiture du président Donald Trump. Une invitation qui avait créé la controverse, certaines danseuses ayant refusé de se produire dans ce cadre. La troupe avait finalement présenté un intermède lors du bal inaugural, qui avait eu lieu le 20 janvier de cette année-là.

New York, scintillant à Noël, ne serait pas Big Apple sans les Rockettes, ces danseuses qui se produisent chaque année dans une parfaite harmonie, devenue leur marque de fabrique, à l’iconique Radio City Music-Hall. Et ce, depuis 1932… Depuis cette soirée d’ouverture du New York Christmas Spectacular où elles ont été découvertes par le public, plus de 3 000 femmes...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut