Une échauffourée a éclaté mardi dans une filiale de la banque du Crédit Libanais à Corniche el-Nahr, à Beyrouth, lors d'une action menée par un déposant, accompagné d'activistes, pour récupérer son épargne illégalement bloquée, a confirmé à L’Orient-Le Jour un membre de l’association Cri des déposants, selon lequel le déposant s'appelle Simon Barrad et n'était pas armé.
Le personnel de sécurité de la banque a autorisé quatre personnes à rentrer dans les lieux pour négocier, "mais soudainement, un membre de cette même sécurité a tenté d'agresser au couteau le président du Cri des déposants, Alaa' Khorchid (...) Il l’a blessé puis bousculé", ajoute-t-on de même source. Suite à cet incident, de nombreuses personnes ont quitté la banque pour transporter M. Khorchid dans un hôpital, provoquant l'interruption des négociations entre le déposant et la banque.
Quant au déposant, "sa femme est cancéreuse, et cela fait trois mois qu’il demande de l’aide à la banque, sans réponse", indique cette même source du Cri des déposants. Elle ajoute que Simon Barrad réclame 10.000 dollars sur les 100.000 de son épargne.
Poursuites et escalade
L'avocat et activiste Rami Olleik, fondateur du collectif Mouttahidoun, qui était également sur place, affirme à L'Orient-Le Jour que "des poursuites seront engagées" contre la banque en raison de l'incident et de l'agression qu'aurait subie Alaa' Khorchid. "Il y aura une escalade dans les prochaines actions", promet-il également.
Le Crédit Libanais n'a, pour l'instant, pas donné suite aux sollicitations de commentaire de L'Orient-Le Jour.
Fin novembre dernier, une autre branche du Crédit Libanais avait fait l'objet d'une action de déposants, à Chehim (Chouf) ; début novembre, une filiale de la même banque à Hazmieh avait été braquée. Quatre personnes - dont M. Olleik - avaient été alors arrêtées suite à cet incident, puis libérées une par une au cours des semaines suivantes.
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Si les banquiers avaient un soupçon d'amour propre leur association devrait refuser de rester sous la juridiction de la Banque du Liban qui est elle-même en faillite et dont le comportement a été la cause principale de leur déroute. Ils devraient demander leur mise en liquidation conformément aux stipulations du code de commerce et cesser de se nourrir sur les dépouilles de leurs établissements .
Moussalli Georges
15 h 17, le 21 décembre 2022