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Sport - Mondial

God Save Giroud !

Dominée, acculée mais sans jamais céder, l’équipe de France s’en est encore sortie face à l’Angleterre (2-1), grâce à un coup de tête inespéré de son autre buteur providentiel : Olivier Giroud. Face au Maroc mercredi, les Bleus auront l’occasion de s’offrir une nouvelle finale planétaire, dernière marche vers un improbable doublé.

God Save Giroud !

Olivier Giroud célébrant son but inscrit lors de la victoire 2-1 de l’équipe de France face à l’Angleterre en quart de finale du Mondial 2022, samedi sur la pelouse du stade al-Bayt à al-Khor, au nord de Doha. Gabriel Bouys/AFP

Il y avait comme un air de déjà-vu sur la pelouse du stade al-Bayt lorsque retentissaient les trois derniers coups de sifflet de Monsieur Sampaio, l’arbitre brésilien de cet ultime quart de finale. L’impression d’avoir assisté à un film dont on connaissait déjà le scénario et le dénouement, au terme duquel, à la fin, ce sont encore les Français qui gagnent.

On n’ira pas non plus jusqu’à dire que les Bleus se sont mués en Allemands, mais face à leur autre voisin qu’ils adorent détester, ils ont utilisé une recette dont on commence à bien connaître les ingrédients et qui, à la fin, laisse un goût particulièrement amer dans la bouche de l’adversaire.

Mais une chose est sûre, l’appétit des champions du monde en titre est sans limite. Et pour leur premier grand rendez-vous du tournoi, ils ont remis le couvert en dominant dans la douleur, mais comme ils savent si bien le faire, une Angleterre qui confirme elle aussi son statut : celui de grande maudite dès que la route s’élève dans les grandes compétitions.

Malgré leur apparente supériorité sur la durée de la rencontre, les Three Lions version Gareth Southgate ont encore fini par tout gâcher. Un peu comme s’ils étaient condamnés à emboîter le pas à leurs aînés qui ont fait de l’expression « perdre de trois fois rien » une tradition immuable de l’autre côté de la Manche.

« Ça me rappelle vraiment 2018 »

Tout le contraire des Bleus de Deschamps qui, depuis 2018, semblent toujours en mesure de trouver un moyen pour l’emporter, par habitude. Et cette nouvelle victoire n’aidera pas à déconstruire le parallèle avec l’escouade victorieuse il y a quatre ans en Russie. Dans un style bien moins flamboyant que celui adopté à l’occasion de leurs sorties précédentes, les Tricolores ont subi, contré, contre-attaqué, encaissé, quitte à parfois paraître acculés dans leurs cordes, pour finalement plier sans rompre avant de trouver la faille à deux reprises.

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Mais cette fois-ci le costume du sauveur n’est pas revenu au personnage attendu. Avec déjà cinq unités au compteur depuis le début du tournoi, Kylian Mbappé était annoncé comme la menace numéro un par toute la presse anglaise, qui n’avait pas manqué de féliciter le sélectionneur anglais pour avoir convoqué trois latéraux droits dans sa liste afin de le contenir.

Tandis que tous les projecteurs étaient braqués sur le jeune prodige de 23 ans, muselé par Kyle Walker et l’ensemble de l’arrière-garde britannique, la lumière est venue de l’autre buteur providentiel des Bleus dans ce Mondial : un certain Olivier Giroud. Un avant-centre que les Anglais connaissent mieux que personne pour l’avoir vu évoluer pendant près d’une décennie dans leur championnat.

Mais cela n’a pas empêché l’avant-centre de l’AC Milan de décocher un coup de casque dont il a le secret pour redonner l’avantage aux siens (2-1, 78e), à l’instant même où Marcus Thuram s’apprêtait à entrer en jeu au bord de la pelouse pour le remplacer. De quoi faire grimper son compteur à 53 unités sous la tunique bleue.

Un énième coup de pouce du destin, comme si quelque chose d’ineffable faisait toujours en sorte que la pièce tombe en faveur des hommes de Deschamps, semblant de mieux en mieux partis pour remettre ça : « L’état d’esprit me rappelle vraiment celui de 2018. Ces sourires, cette joie sur les visages, ça rappelle de belles choses, comme lors de cette victoire face à la Belgique (en demi-finale) », a savouré Giroud après la rencontre.

Toujours grâce à ce même alliage de solidarité défensive et d’efficacité redoutable devant les buts adverses, les Français enchaînent les succès dans les grands rendez-vous avec cette même impression de légèreté et d’insouciance. À l’image de celle ayant guidé les pas d’Aurélien Tchouaméni au moment de propulser sa frappe millimétrée de l’extérieur de la surface, faisant pour la première fois de la soirée trembler les filets de Jordan Pickford (1-0, 17e).

Kane, une mais pas deux

Le contraste est saisissant avec le manque de réussite répété des Three Lions ces dernières années. Vaincus (1-2) en prolongations par la Croatie en demi-finale de l’édition russe, ils étaient à nouveau passés à deux doigts de soulever leur premier titre majeur depuis leur sacre mondial de 1966 il y a 16 mois en finale de l’Euro 2021. Mais les penalties avaient déjà eu raison des espoirs britanniques, pourtant supérieurs dans le jeu à leurs adversaires italiens.

Face à Hugo Lloris, le gardien qu’il côtoie chaque jour depuis 9 ans à l’entraînement dans les rangs du club londonien de Tottenham, Harry Kane n’avait pourtant pas semblé hésitant au moment de se présenter par deux fois sur le petit point blanc trônant au milieu de la surface de réparation.

La première a été réussie sans encombre. À la suite d’un croc-en-jambe dans la surface sur le virevoltant Bukayo Saka commis par le même Tchouaméni, le capitaine catapulte sans trembler le ballon égalisateur d’un tir croisé surpuissant (1-1, 54e).

Mais quand il s’est agi de remettre à nouveau les siens à hauteur, après une nouvelle faute grossière dans la surface de Théo Hernandez sur l’entrant Mason Mount (84e), l’avant-centre force trop sa frappe qui s’envole dans les gradins remplis de supporters anglais médusés qui se prennent la tête à deux mains.

Les Three Lions ont encore laissé passer leur chance. Le soir de sa 143e sélection, le portier français, remonté par la campagne des tabloïds anglais le désignant comme le « talon d’Achille » de l’équipe de France, conclut sa nouvelle très grande prestation en captant les ultimes ballons aériens flottant dans sa surface.

Septième demi-finale

Peu importe la manière, cette France-là paraît insubmersible. Malgré l’avalanche de blessés en amont de la compétition, les déséquilibres défensifs et les deux penalties offerts à leurs adversaires du soir, l’équipe de Didier Deschamps poursuit sa route contre vents et marées et aborde la septième demi-finale mondiale de son histoire. Égalant au passage la performance des Bleus menés par Michel Platini, derniers représentants tricolore à s’être hissés deux fois de rang dans le dernier carré lors des éditions 1982 et 1986.

« La qualité ne suffit pas, il faut aussi le mental, peut-être un peu l’expérience », a souri le sélectionneur français, soulignant « une force collective qui se dégage ». Qui de mieux qu’Antoine Griezmann, double passeur décisif et encore formidable dans l’impact défensif, pour illustrer ce sentiment ?

Cette place dans le dernier carré, l’objectif fixé par la fédération, assurera sans doute une prolongation de contrat à Deschamps, mais ce n’est pas la priorité du moment. Les rêves d’un doublé inédit depuis le Brésil de Pelé en 1958 et 1962 s’approche à grands pas. Mais ce duel face aux Marocains, soutenus au Qatar par une marée de supporters, et de plus loin par l’Afrique et le monde arabe tout entier, offrira une opposition surprise et inédite en grande compétition.

L’occasion pour Mbappé de croiser son meilleur ami du Paris SG, Achraf Hakimi. Mais pour la star des Bleus, le défi sera surtout de se remettre la tête à l’endroit, après une prestation insignifiante, sa première dans le tournoi.

Dans le même stade al-Bayt d’al-Khor, mercredi soir, les Bleus auront leurs repères, mais aussi un lourd statut à porter avec en ligne de mire la finale du 18 décembre, contre l’Argentine de Lionel Messi ou la Croatie de Luka Modric, deux remakes potentiels de l’épopée russe de 2018. Le constat est clair, il y a comme un air de déjà-vu...

Il y avait comme un air de déjà-vu sur la pelouse du stade al-Bayt lorsque retentissaient les trois derniers coups de sifflet de Monsieur Sampaio, l’arbitre brésilien de cet ultime quart de finale. L’impression d’avoir assisté à un film dont on connaissait déjà le scénario et le dénouement, au terme duquel, à la fin, ce sont encore les Français qui gagnent. On n’ira pas non...

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Allez les Bleus ?

F. Oscar

18 h 33, le 12 décembre 2022

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Commentaires (1)

  • Allez les Bleus ?

    F. Oscar

    18 h 33, le 12 décembre 2022

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