Le ministre sortant de l’Environnement Nasser Yassine a supervisé hier matin l’expédition gratuite de déchets médicaux du port de Beyrouth vers la France pour y être traités. La démarche a eu lieu en présence du directeur général de la société de développement durable Treveria, Abdel Hamid Mikati, et d’un représentant de la société de transport maritime CMA CGM.
« Nous envoyons aujourd’hui trois conteneurs de 15 tonnes de déchets médicaux dangereux vers l’Europe pour traitement. Ces déchets renferment du matériel utilisé pour le cancer », a indiqué le ministre au cours d’une conférence de presse au port de Beyrouth. « Le coût de l’expédition est pris en charge par Treveria et les entreprises médicales productrices (des déchets) », a-t-il ajouté.
M. Yassine a révélé que « le Liban produit environ 70 tonnes de ce type de déchets par an ». « Ce genre de produits doit être traité dans un incinérateur aux spécifications internationales et à une température de plus de 1 400 degrés Celsius. Le Liban ne dispose pas d’un tel incinérateur. L’exportation de ces déchets est donc la seule solution », a-t-il expliqué.
Le ministre a révélé que cette opération a été préparée pendant trois ans, en coordination et avec le soutien de la compagnie CMA CGM. Les déchets traverseront les eaux territoriales de huit pays différents avant d’atteindre la France. « S’ils ne sont pas transportés à l’étranger, leur impact environnemental sera catastrophique pour le Liban, en particulier pour la santé des citoyens et la pollution des eaux souterraines », a souligné M. Yassine. Le ministre a précisé que c’était la première fois que ces déchets, qui sont très infectieux, sont exportés vers un pays où ils peuvent être traités. Il a souligné que cette opération n’a rien coûté à l’État libanais, puisque le budget a été assuré par Treveria et par les sociétés productrices de ces traitements, suivant le principe du pollueur payeur. Ces déchets ont été collectés auprès de neuf établissements situés dans différentes régions, a-t-il ajouté, précisant qu’ils ont été « emballés de manière sûre et professionnelle, leur transport étant très délicat ». La compagnie qui assure leur transport a reçu l’autorisation du ministère de l’Environnement en novembre 2021, puis a dû obtenir des autorisations des huit autres pays que doit traverser la cargaison. Les déchets hospitaliers dangereux (infectieux et autres) représentent un réel risque de pollution s’ils se retrouvent non traités et laissés dans la nature.
Where have we been throwing this dangerous waste previously? in local landfills? What about the other 55 tons? Is this one off or will this process be implemented going forward?
23 h 00, le 07 décembre 2022