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Économie - Conjoncture

L’activité du commerce de détail broie toujours du noir

L’activité du commerce de détail broie toujours du noir

Des clients faisant les comptes au moment de payer l’addition au restaurant. La dépréciation spectaculaire de la livre s’est répercutée sur l’inflation. Photo P.H.B.

L’indice mesurant l’évolution du chiffre d’affaires des commerces de détail libanais élaboré par l’Association des commerçants de Beyrouth et Fransabank (ACB/Fransabank) a enchaîné un nouveau record de baisse la semaine dernière, sur fond de crise et d’inflation galopantes.

Avec 1,37 point, l’indice mesurant le niveau réel de l’activité en déduisant l’impact de l’inflation fait encore moins bien que le 1,52 point enregistré au trimestre précédent. En valeur nominale, l’indice affiche cependant 27,15 points, contre 22,68 points le mois précédent, ce qui veut dire que le chiffre d’affaires a artificiellement gonflé à cause de l’inflation au cours d’un été où de nombreux expatriés et touristes ont visité le pays, mais pendant lequel le taux de change a bondit de 10 000 livres (d’un peu plus de 28 000 livres pour un dollar le 1er juillet à plus de 38 000 livres le 30 septembre).

Les auteurs du rapport publié en même temps que l’indice soulignent que le tourisme a permis de rapporter environ 4 milliards de dollars à l’économie libanaise (en septembre, le ministre sortant du Tourisme Walid Nassar avait évoqué le chiffre de 4,5 milliards de dollars). Le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé a récemment considéré dans les médias que cette injection pourrait aider le Liban à renouer avec la croissance (il a tablé sur un PIB en hausse de 2 % en 2022). Mais la grande majorité des institutions qui observent le pays ne sont pas de cet avis, à l’image de la Banque mondiale, qui anticipe une contraction de 5,4 % sur le même exercice.

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Hausse des prix dans la restauration

Dans leur rapport, l’ACB et la Fransabank reviennent largement sur le détail de l’inflation, en prenant pour base l’indice des prix à la consommation (IPC) (calculé par l’Administration centrale des statistiques), relevant ainsi une hausse de 25,23 % de cet indice entre le deuxième et le troisième trimestre. Le secteur le plus touché par la variation des prix pour cette même période est celui des télécommunications (+215,10 % au même rythme), suite à l’augmentation des tarifs de la téléphonie et de l’internet, fixe et mobile, établis par le ministère de tutelle et entrée en vigueur le 1er juillet dernier. Il s’agit de la plus forte hausse trimestrielle devant les dépenses de santé qui ont bondi de 78,76 %, et celles de l’Horeca (hôtellerie et restauration) à 38,97 %, un phénomène déjà reconnu par les experts du secteur. À noter que l’ensemble des prix sont sensibles aux variations du coût global de l’énergie, qui est largement dépendant des prix des carburants (+0,5 % pour l’essence à 95 octane entre fin juin et fin septembre), de ceux des générateurs privés (+20,6 % entre fin juin et fin septembre pour le prix simple du kilowattheure en livres) et de la dépendance des Libanais à ce palliatif, qui a explosé avec la réduction à quasiment zéro de la production du fournisseur public, Électricité du Liban, pendant l’été.

À fin septembre, l’inflation avait augmenté de 162,47 % en rythme annuel.

L’indice mesurant l’évolution du chiffre d’affaires des commerces de détail libanais élaboré par l’Association des commerçants de Beyrouth et Fransabank (ACB/Fransabank) a enchaîné un nouveau record de baisse la semaine dernière, sur fond de crise et d’inflation galopantes.Avec 1,37 point, l’indice mesurant le niveau réel de l’activité en déduisant l’impact de...

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