Une femme se coupe les cheveux à Londres durant un événement de solidarité pour les femmes iraniennes, le 26 novembre 2022. Henry Nicholls/Reuters
Des manifestants, notamment des femmes, ont participé hier au Sistan-Baloutchistan aux manifestations déclenchées en Iran par la mort de la jeune Kurde Mahsa Amini il y a deux mois et demi, un fait rare dans cette province du Sud-Est très conservatrice, selon une ONG. Dans les rues de Zahedan, des dizaines de femmes ont brandi des banderoles sur lesquelles était écrit « Femme, vie, liberté », l’un des principaux slogans des manifestants, selon des vidéos en ligne. « Avec ou sans voile islamique, en avant la révolution ! » ont scandé des femmes vêtues de tchadors noirs, selon des images de vidéos publiées sur Twitter et vérifiées.
« C’est rare » de voir des femmes manifester à Zahedan, a déclaré Mahmood Amiry-Moghaddam, le directeur d’Iran Human Rights (IHR), une ONG basée à Oslo. Selon lui, les femmes au Sistan-
Baloutchistan sont parmi les « plus opprimées » d’Iran. « Grâce à ces manifestations, les femmes et les minorités (...) peuvent sortir dans la rue et revendiquer leurs droits humains fondamentaux », a encore dit M. Amiry-Moghaddam. Des dizaines d’hommes sont aussi descendus dans les rues vendredi à Zahedan en scandant « Nous ne voulons pas d’un gouvernement qui tue les enfants », selon d’autres images de militants publiées sur les réseaux sociaux.
Selon l’IHR, au moins 128 personnes ont été tuées au Sistan-
Baloutchistan depuis le début des manifestations à la mi-septembre, dont plus de 90 le 30 septembre à Zahedan, lors de manifestations contre le viol d’une adolescente imputé à un policier. Ces populations ont « fait les frais de la répression brutale des forces de sécurité lors du soulèvement qui a balayé l’Iran depuis septembre », a indiqué dans un communiqué Amnesty International.
Une vidéo publiée par IHR montre les forces de sécurité tirer avec des pistolets à grenaille et des grenades lacrymogènes sur des manifestants à Taftan, une autre ville du Sistan-
Baloutchistan. Cette région en grande partie sunnite, dans un Iran majoritairement chiite, est la plus pauvre du pays où l’ethnie baloutche, comme d’autres groupes tels que les Kurdes, fait l’objet de nombreuses discriminations, selon diverses ONG. « La minorité baloutche subit des discriminations pour l’accès à l’éducation, aux soins, à l’emploi, à des logements décents et à des responsabilités politiques », a souligné mardi Amnesty International.
Source : AFP
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