
L'un des agresseurs tirant une femme par les cheveux. Capture d'écran de la vidéo qui a circulé sur Twitter
Quatre malabars vêtus de noir font irruption dans une petite pièce où se trouvent trois personnes autour d’un bureau, visiblement des employés d’une entreprise qui sirotaient un café. Avec arrogance et à visage découvert, ils s’adressent d’abord à l’homme assis en face d’eux qui répond avec calme. Ni une ni deux, ils renversent le bureau et tabassent violemment les trois personnes, à coups de poing et de pied. Parmi les agressés une femme, qui tente vainement de se protéger des coups. Les quatre attaquants font ensuite mine de sortir. Mais l’un d’eux se ravise, fait demi-tour et s’en prend de nouveau à la femme avec une violence inouïe, lui assénant des coups de pied dans le ventre et la tirant par les cheveux. La scène ne dure pas plus d’une minute. Filmée par une caméra de surveillance, elle a fait le buzz pendant le week-end écoulé sur les réseaux sociaux. La vidéo a été diffusée par Tony Boulos qui se présente comme un journaliste indépendant. « Des miliciens ont pris d’assaut l’hôtel Phoenicia et ont agressé les administrateurs pour avoir renvoyé une employée de la banlieue sud », écrit ce dernier, dans un tweet de présentation, laissant entendre qu’il s’agit de miliciens du Hezbollah. Mais les deux parties citées par M. Boulos réfutent toute implication dans l’affaire.
L’hôtel Phoenicia n'a rien à voir avec l’incident
Contactée par L’Orient-Le Jour, la direction de l’hôtel Phoenicia annonce qu’elle s’exprimera officiellement lundi dans le cadre d’une conférence de presse. Si elle refuse en attendant de commenter la vidéo, elle fait comprendre que la scène ne s’est pas déroulée dans ses locaux et que les personnes agressées ne font pas partie de son personnel, pas plus que l’employée qui aurait été remerciée. Autrement dit, l’établissement n’a rien à voir avec l’incident, et nul ne peut y entrer de la sorte, car le service de sécurité est vigilant et soucieux de la sécurité de la clientèle. L’hôtel Phoenicia a rouvert ses portes en octobre 2022, après une fermeture de plus de deux ans suite à la double explosion au port de Beyrouth en août 2020. L’établissement, qui exploite actuellement 200 chambres, affiche déjà un taux de réservation de 75 % (146 chambres sur 200) et se prépare pour les fêtes de Noël et de fin d’année.
L’Orient-Le Jour a ensuite appris d'un responsable de l'hôtel qui a souhaité garder l'anonymat que l’incident véhiculé sur Twitter se serait déroulé à proximité de l’établissement, au sein des locaux Expo Beirut appartenant à l’entreprise Liban Park de gestion de parkings et de location immobilière. Dans ce parking, l’hôtel Phoenicia gare les voitures de sa clientèle. Les personnes tabassées seraient donc des employés de Liban Park. Nous avons tenté sans succès d'entrer en contact avec la direction de l'entreprise. Quant à la raison de l’incident, elle n’est pas encore claire. Elle pourrait être liée au licenciement d’une employée qui serait originaire de la banlieue sud ou tout bonnement à une remarque adressée à cette même employée.
« Le Hezbollah ne se permettrait pas de lever la main sur une femme »
Quant à l’implication de militants du Hezbollah dans l’incident, elle est formellement rejetée par le service de communication du parti chiite. « Non seulement le Hezbollah ne se mêle pas d’incidents à caractère personnel, mais il n’a rien à voir avec cette histoire », assure à L’OLJ Rana Sahili, une porte-parole du Hezbollah. « Ce genre de pratiques n’est d’ailleurs pas dans les habitudes du parti, ni dans la forme, ni dans le fond, ni dans le style. Les membres du parti ne se permettraient jamais de lever la main sur une femme », précise-t-elle.
Le président de la Fédération des syndicats touristiques et du syndicat des hôteliers, Pierre Achkar, a dénoncé l’agression. « Ces actes barbares portent atteinte non seulement au secteur touristique mais au prestige des services de sécurité », a-t-il lancé, appelant les forces de l'ordre à réagir sans tarder afin que les personnes impliquées, « qui ont agi à visage découvert », soient traduites en justice et sanctionnées.
Quatre malabars vêtus de noir font irruption dans une petite pièce où se trouvent trois personnes autour d’un bureau, visiblement des employés d’une entreprise qui sirotaient un café. Avec arrogance et à visage découvert, ils s’adressent d’abord à l’homme assis en face d’eux qui répond avec calme. Ni une ni deux, ils renversent le bureau et tabassent violemment les trois...
commentaires (10)
Tiens je devrais republier les photos d'octobre 2019, ou les "saints" du Hezbollah frappent avec acharnement les femmes avec de grands batons. Ils mentent comme ils respirent. Pas de surprises, ils suivent leur Gourou enturbanné!
Marwan Takchi
18 h 34, le 01 décembre 2022