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Sport - Groupe B

L’Iran l’emporte sur le gong

Les joueurs de la Team Melli, qui ont cette fois murmuré les paroles de leur hymne national, ont renversé (2-0) le pays de Galles vendredi en toute fin de match, et se relancent dans la course aux huitièmes de finale.

L’Iran l’emporte sur le gong

L’effectif iranien célébrant l’un des deux buts inscrits en toute fin de rencontre lors de son succès (2-0) acquis aux dépens du pays de Galles sur la pelouse du stade Ahmad ben Ali d’al-Rayyan, à l’ouest de Doha. Fadel Senna/AFP

Un murmure avant la clameur. Muets lundi dernier en amont de leur entrée en lice contre l’Angleterre, geste perçu comme un signe de soutien aux victimes de la répression du régime iranien, Mehdi Taremi, Sardar Azmoun et leurs coéquipiers ont cette fois-ci chanté « l’hymne de la République islamique ». Ou plutôt fredonné, tant le manque de conviction des onze interprètes était palpable, y compris dans leurs regards fuyants ou pointés vers le sol.

Au centre de toutes les attentions en Iran, alors que la révolte populaire a déjà dépassé son troisième mois d’existence en Iran, la Team Melli jouait également sa survie dans la compétition après la gifle reçue en ouverture par les Three Lions (6-2).

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Mais, malgré toute la pression qui pèse sur leurs épaules, les hommes de Carlos Queiroz ont renversé la formation galloise de Gareth Bale en inscrivant deux buts inespérés au bout du bout du temps additionnel (2-0) ce vendredi sur la pelouse du stade Ahmed ben Ali. « On se bat pour le peuple et on essaye de le rendre heureux », a déclaré le défenseur Morteza Pouraliganji. La veille, juste après l’annonce de l’arrestation d’un ancien joueur international originaire du Kurdistan iranien, Voria Ghafouri, pour « propagande » contre l’État, l’attaquant Mehdi Taremi avait assuré que lui et ses coéquipiers n’avaient subi « aucune pression » après leur refus de chanter l’hymne face à l’Angleterre.

Forcément mêlé à tout ce contexte explosif, le sélectionneur portugais de l’équipe perse, Carlos Queiroz, avait décidé de jouer la carte de l’offensive avec la titularisation de la vedette iranienne Sardar Azmoun, qui s’était distinguée au début du mouvement par ses messages en faveur des manifestants.

Avec désormais trois points au compteur, les Perses se replacent provisoirement à la deuxième place du groupe et dans la course aux huitièmes de finale avant d’affronter les États-Unis dès mardi. Une rencontre qui promet encore d’être haute en couleur d’un point de vue politique et qui devrait prendre des allures de revanche du match historique du Mondial 1998, remporté par l’Iran (2-1).

« Mes joueurs méritent le respect »

Malgré ce nouvel épisode extrasportif d’avant-match, les fans de la Team Melli (dont certains se sont fait confisquer leurs drapeaux « Femme Vie Liberté », le slogan de la contestation, par le service d’ordre du stade) ont tout de même donné de la voix. Leurs « Iran, Iran » ont bruyamment résonné tout au long de la rencontre.

De quoi galvaniser une équipe au potentiel offensif incontestable et dominatrice lors de la rencontre. Mais alors que les 40 000 spectateurs du stade Ahmad ben Ali, situé à l’ouest de Doha dans la localité d’al-Rayyan, s’apprêtaient à quitter les tribunes sur un score nul et vierge, les Iraniens ont finalement trouvé la faille par deux fois dans les tout derniers instants de la rencontre.

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Après une première estocade décisive portée par Roozbeh Cheshmi, auteur d’une frappe magnifique de l’extérieur de la surface (90e+8), Ramin Rezaeian (90e+11) a achevé les Dragons gallois à la conclusion d’un contre rondement mené, et parachevé d’un subtil ballon piqué au-dessus du gardien remplaçant Danny Ward.

« Il faut remercier nos joueurs, ils méritent le respect. Nous jouons pour les supporters », a affirmé le sélectionneur portugais de l’Iran, Carlos Queiroz.

Troisième victoire en Coupe de monde

L’exclusion, la première du Mondial, du gardien gallois Wayne Hennessey (86e) pour une sortie dangereuse devant Mehdi Taremi a bien aidé l’Iran, tout comme le retour en tant que titulaire de son attaquant vedette Sardar Azmoun.

C’est bien lui qui s’est montré le plus dangereux, notamment quand, lancé en profondeur, il a frappé sur un poteau avant de reprendre de la tête une frappe d’Ali Gholizadeh qui avait heurté... l’autre poteau (51e).

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Avant cela, il lui avait manqué un demi-crampon pour reprendre un centre à bout portant (45e+2), et avait donné une passe décisive pour Ali Gholizadeh (15e), avant que le but ne soit refusé pour une position de hors-jeu.

Il s’agissait alors d’un avertissement pour le pays de Galles, qui n’a jamais su inverser le cours du match, avant donc l’explosion de joie iranienne.

Avec un seul point, les Gallois sont en danger avant d’affronter mardi l’Angleterre, qui pourrait déjà se qualifier en cas de victoire contre les Américains. De leur côté, les Iraniens, grâce à cette troisième victoire de leur histoire en Coupe du monde après celle acquise en 2018 contre le Maroc (1-0) et en 1998 contre les États-Unis (2-1), peuvent à nouveau rêver de qualifications.

Un murmure avant la clameur. Muets lundi dernier en amont de leur entrée en lice contre l’Angleterre, geste perçu comme un signe de soutien aux victimes de la répression du régime iranien, Mehdi Taremi, Sardar Azmoun et leurs coéquipiers ont cette fois-ci chanté « l’hymne de la République islamique ». Ou plutôt fredonné, tant le manque de conviction des onze interprètes...

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