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Culture - Liban

L’auteur-compositeur Roméo Lahoud s’est éteint à 92 ans

La comédie musicale libanaise doit ses lettres de noblesse à cet auteur, compositeur et metteur en scène.

L’auteur-compositeur Roméo Lahoud s’est éteint à 92 ans

L’auteur, compositeur et metteur en scène de comédies musicales, Roméo Lahoud. Photo ANI

Roméo Lahoud a quitté la scène en ce jour national de l’indépendance du Liban, ce pays qu’il chérissait tant et auquel il a tant donné. Il est parti celui dont le nom s’est apparenté à l’âge d’or de Beyrouth, à l’époque de la joie de vivre, de la culture, la musique, de l’art en somme. L’art qui guérit et illumine. Le compositeur et homme de scène avait dit un jour : "Un pays qui n’a pas de patrimoine n’a pas d’avenir. Je veux ramener les jeunes au théâtre, leur faire découvrir notre patrimoine, le vrai visage du Liban".

Ce compositeur, metteur en scène et professeur a consacré toute sa vie à édifier une œuvre touchant monsieur et madame Tout-le-monde, et à transmettre son savoir. Cette vie qui n’a pas été très rose puisque jalonnée de séparations douloureuses et de disparitions d’êtres chers. Aujourd’hui, avec son départ, c’est un certain visage du Liban qui s’en va aussi. L’artiste laisse toutefois un legs considérable construit avec générosité, sincérité et amour.

Les dizaines de spectacles qui portent sa signature ont été présentés dans de prestigieux festivals à travers le monde, à Baalbeck, Jarash, Jbeil, dont il avait contribué à la création en 1997, mais aussi à l'Opéra impérial de Téhéran, à L'Olympia à Paris, au Palais Royal des Beaux-arts à Bruxelles...

Né le 22 janvier 1931 à Amchit, sur la côte du Mont-Liban, Roméo Lahoud a grandi au sein d’une famille politique. Le petit Roméo rêvait d’autre chose. La voie artistique l’interpelle, il la suit, et ses frères et sœurs suivent ses pas dans l’art. Il commence par s’initier à la peinture avec le célèbre peintre libanais César Gemayel. À 21 ans, il quitte la maison paternelle et part étudier la peinture en France. A l’Ecole des beaux-arts, il entame des études d’architecture d’intérieur et achève sa formation d’architecte. Le théâtre viendra par la suite. Il épouse la Française Liliane Poulain qui lui donne deux filles. Mais la disparition de sa femme et de sa fille Dominique le font revenir à Beyrouth. Il est attiré par la comédie musicale. Salwa Saïd, chargée à l'époque des Nuits Libanaises du Festival de Baalbeck, lui donne, en 1963, l’opportunité de monter un spectacle. C’est le début d’un long voyage dans le monde de la musique, des décors, des habits de scène.

En janvier 1970, et pendant deux soirées, Roméo Lahoud se produit à l’Olympia dans "Les Nuits libanaises", avec Sabah, les chanteurs Issam Raggi, Joseph Azar et Samir Yazbeck, et plus de 30 danseurs, danseuses, choristes, accompagnés de 18 musiciens dirigés par le chef Abboud Abdel-Aal. Il continue sur sa lancée en ouvrant son premier théâtre musical à Beyrouth à l’hôtel Phoenicia.

C’est l’histoire avec un grand H qu’il aborde dans ses comédies musicales, et il se fera entourer par des découvertes artistiques comme le célèbre Abdel Halim Caracalla et le directeur du Conservatoire national, Walid Gholmié, disparu en 2011. Mais il fait également la connaissance d’Alexandra, qu’il épousera, et de sa sœur Salwa Katrib, l’étoile montante de la chanson. C’est un nouveau départ pour lui et il signera avec elle quinze comédies musicales.

1974 est une période faste pour le fondateur du Festival international de Byblos, qui participe aussi aux grandes soirées du Festival de Baalbeck. Mais un autre coup dur l’attend. Sa femme Alexandra décède à la suite d’une maladie. Et c’est en hommage à elle qu’il renoue avec le théâtre, après une longue absence. Il présente en 2014 Tariq Al-Chams (la route du soleil) suivie, en 2015, par Bent Al-Jabal, une pièce qu’il avait écrite initialement pour Salwa Katrib et qui a été reprise par sa nièce (fille de Salwa), la vedette Aline Lahoud. Son esprit est foisonnant de nouveau. Son dernier spectacle "Caricature" n’était pas en fait le dernier car celui qui a réussi à donner à la comédie libanaise ses lettres de noblesse poursuivait encore son rêve... dans sa tête. 

Roméo Lahoud a quitté la scène en ce jour national de l’indépendance du Liban, ce pays qu’il chérissait tant et auquel il a tant donné. Il est parti celui dont le nom s’est apparenté à l’âge d’or de Beyrouth, à l’époque de la joie de vivre, de la culture, la musique, de l’art en somme. L’art qui guérit et illumine. Le compositeur et homme de scène avait dit un jour :...

commentaires (4)

QUE SON AME REPOSE EN PAIS. DANS CE PAYS NOUS PERDONS LES LIBANAIS ET IL NE NOUS RESTE QUE LES VENDUS ET LA PEGRE DES INCOMPETENTS, VOLEURS ET MAFIEUX ET LES QUADRUPEDES QUI LES PROPULSENT CHAQUE FOIS DE NOUVEAU SUR LEURS POSTES. DOMMAGE !

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 50, le 23 novembre 2022

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Commentaires (4)

  • QUE SON AME REPOSE EN PAIS. DANS CE PAYS NOUS PERDONS LES LIBANAIS ET IL NE NOUS RESTE QUE LES VENDUS ET LA PEGRE DES INCOMPETENTS, VOLEURS ET MAFIEUX ET LES QUADRUPEDES QUI LES PROPULSENT CHAQUE FOIS DE NOUVEAU SUR LEURS POSTES. DOMMAGE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 50, le 23 novembre 2022

  • Nos condoleances a sa famille and a la grande famille Libanaise. Ce geant est une grande perte! RIP

    Sabri

    04 h 42, le 23 novembre 2022

  • M ROMEO LAHOUD est un monument et un des grands symboles du Liban artistique . RIP M LAHOUD et sincères condoléances à ses proches.

    LE FRANCOPHONE

    16 h 07, le 22 novembre 2022

  • Un grand qui incarne le folklore et qui a osé à faire son entrée dans la théâtre libanaise musicale qui était monopolisée par les Rahbani Merci Roméo lahoud بكرا بتشرق شمس العيد وبتبشر بنهار جديد . عيش اليوم حب اليوم . اليوم بإيدك بكرا بعيد ….

    william semaan

    14 h 14, le 22 novembre 2022

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