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Économie - Coopération

Les Chambres de commerce franco-libanaises signent une alliance

Le partenariat conclu hier entre la CCFL et la CCI France Liban – Meref pourrait évoluer avec le temps.

Les Chambres de commerce franco-libanaises signent une alliance

L’alliance a été scellée hier, en présence de l’ambassadrice de France Anne Grillo, par le président français de la CCI France Liban, Maxence Duault (à g.) et Gaby Tamer, président de la CCFL.

La Chambre de commerce et d’industrie France Liban (CCI France Liban – Meref) et la Chambre de commerce franco-libanaise (CCFL) ont conclu hier une alliance visant à optimiser leur appui aux entreprises ainsi que leur rayonnement commun.

Ce projet de synergie a pris corps à travers la signature, à la Résidence des Pins à Beyrouth, d’un protocole de partenariat entre les deux associations d’entrepreneurs « aux périmètres d’action bien distincts, mais qui partagent les mêmes valeurs ». L’alliance a été scellée en présence de l’ambassadrice de France Anne Grillo, le président français de la CCI France Liban Maxence Duault, qui dirige également l’ESA Business School de Beyrouth, et l’entrepreneur libanais Gaby Tamer, président de la CCFL.

« J’ai la conviction que ce partenariat signé aujourd’hui va non seulement permettre de rapprocher davantage encore nos deux communautés d’affaires, mais qu’il peut aussi participer d’une vision et d’un usage plus stratégique de la relation économique et d’affaires franco-libanaise », a déclaré Anne Grillo, avant d’ajouter : « Il faut construire un nouveau modèle économique adapté à la réalité du Liban d’aujourd’hui et son insertion régionale et internationale. Un modèle qui contribue aussi à restaurer son image de marque et à restaurer la confiance. »

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Quelque 200 entreprises

L’alliance vise à coordonner autant que possible les deux Chambres en réunissant leurs conseils d’administration respectifs (deux fois par an pour l’instant), en lançant des actions communes et en mettant en place des canaux de communication. « Les deux organisations vont par exemple partager le même back-office (gestion et soutien des processus internes, l’objectif étant de mobiliser des moyens concrets pour obtenir des résultats qui le sont tout autant », a détaillé Maxence Duault à L’Orient-Le Jour.

« Nous nous complétons et cet accord va permettre de coordonner nos actions au service des entreprises libanaises qui veulent appréhender le marché français comme des entreprises françaises ou francophones qui souhaitent mettre un pied au Liban », renchérit Gaby Tamer. « C’est en tout quelque 200 sociétés de toutes tailles et dans de nombreux domaines qui vont bénéficier de cette alliance », ponctue Farid Aractingi, secrétaire général de la CCFL et ancien dirigeant de Renault-Nissan. Ce dernier souligne en outre que l’une des clauses du protocole signé est consacrée au développement des pratiques de bonne gouvernance.

Créé en 2008 sous le nom de Meref (Mouvement des entreprises et représentations économiques françaises au Liban), la CCI France Liban a acquis le statut de chambre en 2015 sous l’impulsion des autorités françaises. Son objectif est de favoriser l’implantation d’entreprises françaises au Liban et d’animer les réseaux d’affaires franco-libanais dans le pays. Elle est basée à Beyrouth et compte déjà plusieurs partenariats avec des organisations sectorielles libanaises. Rassemblant 125 membres, elle fait partie du réseau des 124 Chambres de la CCI France International présentes dans 95 pays (en comptant la France). La CCI France Liban fait aussi partie depuis 2020 du réseau TEAM France Export, et elle est donc habilitée par les pouvoirs publics français à accompagner le développement des entreprises françaises sur le territoire libanais.

Objectifs croisés

« C’est une jeune organisation dont les actions ont évolué du fait de la crise libanaise qui a démarré en 2019. Par le passé, la CCI France Liban organisait les pavillons français sur de nombreux événements au Liban. Elle structure aujourd’hui son action autour de trois piliers : donner les moyens à nos membres de s’adapter à la crise (notamment via des formations dédiées); les aider à exporter davantage en les mettant en relation avec des acteurs de marchés étrangers ; et enfin apporter un soutien à un des chaînons majeurs de l’entrepreneuriat, à savoir les femmes, à travers diverses initiatives », détaille encore Maxence Duault. Pour lui, l’alliance contribuera à renforcer l’action de la CCI France dans toutes ses attributions et missions.

La CCFL a, quant à elle, été créée en 1950 à Paris en tant qu’association de droit français par le premier ambassadeur du Liban à Paris Ahmad Daouk, avec pour mission de promouvoir les relations d’affaires entre la France et le Liban. « L’acte fondateur a été le premier de ce type signé par la France avec un pays arabe », se souvient Gaby Tamer. La CCFL a en outre été dirigée pendant près de 30 ans par Jacques Saadé, fondateur et ancien dirigeant du géant français du transport, CMA CGM.

L’instance a traversé les époques et s’est adaptée aux nouveaux défis. « Avec la crise, certains de nos membres se sont relocalisés dans le Golfe et ont choisi de s’éloigner du Liban, du moins pour le moment », reconnaît Gaby Tamer. « Aujourd’hui, la CCFL pourrait bénéficier de cette alliance en permettant à ses membres de nouer des partenariats avec des groupes français pour que ceux-ci fassent sous-traiter le conditionnement ou l’assemblage de certains de leurs produits au Liban pour ensuite les exporter vers les pays du Golfe, avec lesquels le Liban a signé un accord de libre-échange », développe-t-il.

L’alliance pourrait enfin être amenée à évoluer. « Nous allons avancer et ajuster le tir en fonction, bien qu’il n’y ait pas de limites dans le temps », assure Gaby Tamer. S’il n’est enfin pas question de fusion à court terme, ce scénario pourrait être envisagé à plus long terme si les résultats s’y prêtent et si les objectifs restent alignés. Un scénario qui s’est d’ailleurs déjà produit ailleurs, avec par exemple la fusion en 2021 du French Business Council Dubai & Northern Emirates et du French Business Group Abu Dhabi qui sont devenus la CCI France UAE, comme le rappelle Maxence Duault.

« Pour l’heure, l’objectif consiste d’abord à formaliser l’alliance », conclut-il.

La Chambre de commerce et d’industrie France Liban (CCI France Liban – Meref) et la Chambre de commerce franco-libanaise (CCFL) ont conclu hier une alliance visant à optimiser leur appui aux entreprises ainsi que leur rayonnement commun.Ce projet de synergie a pris corps à travers la signature, à la Résidence des Pins à Beyrouth, d’un protocole de partenariat entre les deux...

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