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Campus - PARCOURS

Au Liban, une jeune réfugiée palestinienne met à profit son éducation pour servir sa communauté

Une étudiante, Manal Makkieh, a lancé une initiative intitulée Kayani afin de soutenir les femmes palestiniennes et de faire entendre leur voix.

Au Liban, une jeune réfugiée palestinienne met à profit son éducation pour servir sa communauté

Le centre de Kayani, grâce aux multiples organisations avec lesquelles il collabore et à ses volontaires, offre des formations adaptées aux besoins des femmes palestiniennes. Photo DR

Ayant grandi dans le camp de réfugiés de Mar Élias, Manal Makkieh connaît très bien les problèmes qui y surviennent. La jeune réfugiée palestinienne qui poursuit un master en travail social de l’Université de Gothenburg (Suède) a mis en place un centre dans le camp pour venir en aide aux femmes de sa communauté. « La nature de mon master me pousse à compléter chaque semestre dans un pays : Portugal, Norvège, Suède. Je profite de mon séjour dans ces différents pays pour observer leur système de protection sociale et m’en inspirer pour instaurer des programmes au camp », raconte-t-elle.

Mastérante diplômée en travail social et en développement communautaire de l’Université libano-américaine (LAU) en 2019, elle raconte : « Dans le cadre de ma licence à la LAU, on s’est penchés sur le sujet des anciennes détenues qui retournent en prison. J’ai travaillé avec des prisonnières et j’ai découvert que les femmes retournent en prison, entre autres, parce qu’il n’y a pas de réhabilitation ni de soutien pour faciliter leur réinsertion dans la société. Je me suis demandé ce qu’il en est des réfugiées qui vont en prison et j’ai découvert que cette communauté existe, et que ces femmes-là sont souvent maltraitées. » Inspirée par cette expérience, Manal se rend à l’Université de Georgetown aux États-Unis pour apprendre à gérer une ONG qui travaillerait auprès de ces personnes. « C’est comme ça que Kayani a vu le jour. » S’il s’agissait à l’origine d’une initiative destinée à assurer un soutien psychologique et un programme de réhabilitation aux femmes après la prison, Kayani a évolué pour devenir une initiative qui aide toutes les femmes palestiniennes, via des programmes de mentorat, d’éducation et de soutien psychologique. « J’ai vite réalisé que beaucoup de femmes ont besoin de soutien, pas uniquement celles qui ont commis un délit. »

Santé mentale, éducation, mentorat et bien plus

Le centre de Kayani, grâce aux multiples organisations avec lesquelles il collabore, propose des formations professionnelles, des formations en santé mentale, des cours d’éducation sexuelle, ainsi que des programmes d’éducation et d’alphabétisation. « Nous avons une équipe de suivi et d’évaluation qui évalue les problèmes auxquels ces femmes font face à travers des services et outils spécialisés, et nous créons des programmes à court terme qui répondent aux besoins de la communauté », explique la jeune fondatrice. C’est ainsi que le programme d’éducation actuellement en cours a été mis au point, un programme d’alphabétisation qui s’adresse à celles qui n’ont pas pu être scolarisées cette année, mais également à celles qui ne l’ont jamais été. » Kayani propose également des ateliers sur l’employabilité, ainsi que des cours de méditation, de soins personnels et de yoga.

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Un autre programme qui a connu du succès est celui du mentorat. Il s’agit d’un programme en ligne qui met en relation des jeunes filles du camp avec des mentors internationaux et des leaders émergents. Elles sont suivies sur une période de trois à six mois, se fixent des objectifs professionnels et éducatifs, et se lancent. « C’est un programme très réussi parce que ce n’est pas facile pour les femmes qui vivent dans les camps de réfugiés de trouver des opportunités de travail. En les mettant en contact avec des mentors internationaux, elles commencent à s’ouvrir sur leurs rêves dans tous les secteurs qui les intéressent et cela les motive à travailler sur elles-mêmes et à avancer », explique Manal Makkieh en faisant référence aux restrictions exercées dans certains secteurs quant à l’employabilité des Palestiniens au Liban. « Kayani comprend également un programme de gestion des soins de santé mentale, une première à l’intérieur du camp de Mar Élias », ajoute-t-elle.

Kayani participe au One Young World

Le projet que la jeune Manal Makkieh a monté a attiré l’attention de la communauté internationale. Invitée par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas, la mastérante a participé au sommet annuel de One Young World organisé début septembre à Manchester, auquel ont participé des leaders et acteurs de changement du monde. Ce sommet de cinq jours lui a permis d’obtenir une visibilité pour Kayani et de rencontrer des organisations mondiales de premier plan dans le domaine humanitaire. « J’ai eu l’occasion au cours de ce sommet de rencontrer le prince Harry et son épouse Meghan, ainsi que d’autres fondateurs d’ONG et réfugiés palestiniens », précise-t-elle.

La jeune étudiante espère actuellement inscrire Kayani en tant qu’ONG en Europe, dans l’impossibilité pour elle, en tant que réfugiée palestinienne, de l’inscrire au Liban. « Une fois enregistrée, je voudrais ouvrir des centres dans les autres camps de réfugiés, surtout dans les régions du Nord et du Sud car les services y arrivent rarement, étant souvent centrés sur Beyrouth », indique-t-elle en guise de conclusion.


Ayant grandi dans le camp de réfugiés de Mar Élias, Manal Makkieh connaît très bien les problèmes qui y surviennent. La jeune réfugiée palestinienne qui poursuit un master en travail social de l’Université de Gothenburg (Suède) a mis en place un centre dans le camp pour venir en aide aux femmes de sa communauté. « La nature de mon master me pousse à compléter chaque semestre...

commentaires (1)

une belle initiative, courageuse et intelligente, surtout et ce n’est pas facile d’arriver à réaliser un projet intelligent et sûrement pleins de sacrifice après avoir vécue dans un camps!! On est pas Palestinien pour rien .

Thérèse Salem

09 h 03, le 17 novembre 2022

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Commentaires (1)

  • une belle initiative, courageuse et intelligente, surtout et ce n’est pas facile d’arriver à réaliser un projet intelligent et sûrement pleins de sacrifice après avoir vécue dans un camps!! On est pas Palestinien pour rien .

    Thérèse Salem

    09 h 03, le 17 novembre 2022

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