Les députés de l'opposition libanaise ont tenu une réunion à la bibliothèque du Parlement mardi pour "briser le mur de l'obstruction" et discuter d'approches à adopter en vue de l'élection d'un nouveau président pour le pays, sans parvenir à un accord sur un candidat unique, a déclaré à L'Orient Today le député des Forces du changement, Marc Daou.
"Nous laisserons aux députés la liberté de choix en la matière pour l'instant", a-t-il ajouté précisant qu'il s'agit d'une "première réunion" et que d'autres suivront. Le Liban est entré dans une double vacance de l'exécutif lorsque le mandat de l'ancien président Michel Aoun a pris fin le 31 octobre. Aucun candidat n'a encore été élu pour lui succéder, tandis que le cabinet du Premier ministre Nagib Mikati est en situation d'intérim depuis les élections législatives de mai.
Rapprocher les points de vue
La réunion de l'opposition de mardi avait pour but de discuter de l'élection présidentielle avant la sixième session parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau président, qui doit avoir lieu jeudi.
Les députés ayant pris part à la rencontre relèvent des Kataëb, du groupe du Renouveau de Michel Moawad, ainsi que du bloc des députés de la contestation. M. Daou a souligné que 19 députés étaient présents à la réunion, dont des députés des Kataëb, du groupe du Renouveau de Michel Moawad – qui a obtenu 44 voix lors de la dernière session parlementaire – ainsi que du bloc des députés de la contestation.
Selon M. Daou, les députés des Forces du Changement qui ont participé à la réunion sont : Élias Jradé, Yassine Yassine, Rami Fenj, Michel Doueihy, Najat Saliba et Waddah Sadek. "Notre objectif n'est pas seulement de nous mettre d'accord sur un nom, mais de rapprocher les points de vue, que ce soit en ce qui concerne notre travail parlementaire ou l'élection d'un président", a ajouté M. Daou.
Le Courant patriotique libre (CPL) et ses alliés, le Hezbollah et le mouvement Amal, ont à plusieurs reprises déposé des bulletins blancs lors de la session électorale. Le Liban est entré dans la période de l'élection présidentielle le 1er septembre, mais le président de la Chambre Nabih Berry a attendu le 29 septembre pour convoquer la première session électorale. Face à un camp uni derrière le Hezbollah et qui continue de voter blanc faute d'accord sur un candidat unique, les groupes d'opposition restent noyés dans leurs différences, accentuées par le schisme au sein du bloc des Forces du changement.
"Nous avons discuté de la priorité d'élire un nouveau président et de l'importance de se coordonner", a ajouté M. Daou, soulignant que "malgré les diverses opinions opposées, les députés sont disposés à dialoguer et à accélérer le processus d'élection".
Briser le mur d'obstruction
Dans un communiqué publié à l'issue de la réunion, les députés ont déclaré que "les participants à cette réunion ont donné la priorité absolue à briser le mur d'obstruction et élire immédiatement un président de la République".
Les députés opposants ont dans ce cadre mis en garde contre la tenue de séances législatives dans la mesure où cela consacrerait le vide au niveau de la magistrature suprême. Ils ont aussi indiqué qu'ils ont "décidé de former un comité de suivi composé de représentants pour élever le niveau de coordination et de préparation de la prochaine étape."
La communauté internationale a appelé à plusieurs reprises le Liban à mettre fin au vide total au niveau de l'exécutif, plaidant pour l'élection d'un nouveau chef de l’État sans plus attendre.
Mieux sans président qu’un président comme Aoun
21 h 19, le 16 novembre 2022