La livre libanaise se dépréciait de nouveau sur le marché libre depuis lundi après-midi, le taux dollar/livre libanaise qui stagnait depuis plusieurs jours autour de 37.500 LL ayant chuté pour atteindre 38.900 LL en début de soirée et continuait sa chute mardi, s'échangeant en soirée à 40.000 LL.
Selon les différents sites et applications en ligne, le dollar vaut pour le moment 40.000 LL à l’achat et 39.950 LL à la vente, de quoi creuser un peu plus l’écart entre ce taux et celui de la plateforme Sayrafa, conçue par la Banque du Liban pour tenter de stabiliser le taux de change qui, depuis plus d’une semaine, est fixé à 30.100 LL le dollar. Mardi soir, le taux de Sayrafa est passé à 30.300 LL. La différence entre ces deux taux s'établit donc actuellement à 9.700 LL, tandis que la parité officielle entre le dollar et la monnaie nationale est toujours fixée à 1.507,5 livres.
Depuis plusieurs semaines, les autorités tentent de modifier officiellement cette parité illusoire, afin que la valeur du dollar soit de 15.000 LL, après avoir basé les calculs pour le budget 2022 sur ce taux. Ce budget a été adopté fin septembre, en retard de plusieurs mois par rapport aux délais constitutionnels, et devrait être publié au Journal officiel prochainement, actant dès lors son entrée en vigueur.
Alors qu’ils avaient annoncé l'application de ce nouveau taux officiel le 1er novembre, dans une tentative d'unifier progressivement les multiples taux en cours au Liban, les responsables libanais font finalement des va-et-vient quant à l’imposition de cette décision. Selon une source anonyme au ministère des Finances citée par l’agence Reuters, ce projet serait au moins momentanément enterré en raison de "désaccords politiques". La même source avait ajouté que "personne dans le pays ne voulait porter la responsabilité" de cette décision qui aurait d’importantes conséquences sur l’économie et la fiscalité du pays, en grave crise depuis 2019.
Les plus commentés
L’Iran joue avec le feu, au risque de brûler la région avec lui
Tarek Mitri : Israël mène aussi une guerre contre les Libanais, pas seulement contre le Hezbollah
Berry appelé à traduire ses concessions verbales en actes