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Économie - Hydrocarbures

Le G7 demande une hausse de la production de pétrole, le marché reste volatil

La politique zéro Covid en Chine contribue à la remontée des cours mondiaux du brut.

Le G7 demande une hausse de la production de pétrole, le marché reste volatil

Le G7, qui regroupe les États-Unis, l’UE, l’Allemagne, le Canada, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni, a souhaité afficher un front uni à Münster. Bernd Lauter/AFP

Le groupe du G7 a appelé hier les pays producteurs de pétrole à augmenter leur production pour faire baisser les prix, un mois après la décision de l’OPEP+ de réduire drastiquement ses extractions d’or noir. Augmenter la production doit contribuer à « réduire la volatilité des marchés de l’énergie » dans le contexte de la guerre en Ukraine, indiquent dans un communiqué les ministres des Affaires étrangères du groupe réunis en Allemagne, à Münster.

L’organisation, qui regroupe les États-Unis, l’Union européenne, l’Allemagne, le Canada, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni, a souhaité afficher un front uni malgré des nuances sur la Chine notamment, assurant l’Ukraine de son soutien « inébranlable » face à la Russie, et dénonçant l’escalade en Corée du Nord et la répression des manifestations en Iran.

« Un degré remarquable d’unité sur virtuellement tous les sujets », se félicitait un diplomate américain de haut rang, sous couvert d’anonymat, peu avant l’adoption en séance plénière d’un communiqué final de cette réunion de deux jours des ministres des Affaires étrangères du groupe. Forte en symbole, la rencontre s’est tenue dans la même salle du Rathaus (hôtel de ville) à Münster, où furent naguère signés les traités de Westphalie en 1648 qui avaient redessiné l’Europe.

Dans leur déclaration, les chefs de la diplomatie du G7 ont notamment convenu de mettre en place « un mécanisme de coordination » afin d’aider l’Ukraine à « réparer et défendre » ses infrastructures indispensables d’électricité et d’approvisionnement en eau pilonnées ces dernières semaines par la Russie.

Réaction au camouflet de l’OPEP+

Concernant l’épineux sujet du pétrole, le G7 entend également finaliser « dans les semaines à venir » la mise en œuvre du mécanisme de plafonnement du prix du pétrole russe. Le but de ce mécanisme inédit, mis sur les rails cet été sous l’impulsion de Washington, est de limiter les revenus liés à la vente des hydrocarbures, qui financent l’offensive de Moscou en Ukraine. Pour finaliser le dispositif, vigoureusement critiqué par Moscou, les Occidentaux doivent notamment déterminer à quel niveau doit se situer le plafonnement, qui devra se situer au-dessus du coût de production, afin que la Russie garde un intérêt à vendre son pétrole sur le marché.

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La décision, prise début octobre par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), menés par l’Arabie saoudite, et leurs 10 partenaires incluant la Russie, de sabrer les quotas de production, au moment où les prix du brut étaient en train de baisser, avait constitué un camouflet pour Washington. L’administration américaine du président Joe Biden, qui espérait une baisse des prix à l’approche des élections de mi-mandat, avait reproché à Riyad de fournir à Moscou un « soutien économique » en l’aidant à financer sa guerre en Ukraine.

Avant la déclaration du G7, les cours du pétrole évoluaient à leurs plus hauts en près d’un mois, le brut américain prenant près de 5 %, profitant du resserrement de l’offre qui se profile comme de spéculations du marché autour d’un potentiel allègement de la politique zéro Covid en Chine.

En fin d’après-midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier 2023 prenait 3,60 % à 98,08 dollars, tandis que le baril du West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en décembre grimpait de 4,22 % à 91,89 dollars.

Les deux références mondiales du brut grimpaient « en raison de l’espoir que la Chine s’apprête à assouplir enfin les restrictions sanitaires », a expliqué Han Tan, d’Exinity. « Les investisseurs en énergie semblent convaincus que la Chine va alléger ses règles sanitaires » et guettent le moindre signe de relâchement de la politique zéro Covid, souligne Edward Moya, analyste chez Oanda, interrogé par l’AFP.

Interdiction britannique

Les spéculations sur des allègements se renforcent depuis une semaine, de quoi relancer la demande au sein du plus grand importateur mondial de brut même si elles n’ont pour l’instant pas été confirmées par le gouvernement. Une conférence de presse des autorités sanitaires chinoises doit avoir lieu aujourd’hui. La Chine est la dernière grande économie à appliquer une politique anti-Covid rigoureuse, qui implique des confinements à répétition, des tests de la population plusieurs fois par semaine et de longues quarantaines.

En parallèle, « le resserrement imminent de l’offre continue de soutenir les prix », affirment les analystes de Commerzbank. Outre la réduction de l’objectif de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (OPEP+) de 2 millions de barils par jour pour le mois de novembre, « l’embargo de l’UE et le plafonnement prévu du prix du pétrole russe ajoutent à la tension sur le marché », ont-ils ajouté.

Alors que les pays membres du G7 et l’Australie semblent s’être mis d’accord pour fixer un plafond fixe pour le prix du pétrole russe plutôt qu’un taux variable, le Royaume-Uni s’est pour sa part aligné sur l’Union européenne en interdisant jeudi aux navires et prestataires de services britanniques de contribuer au transport maritime de pétrole russe vendu au-dessus de ce prix plafond.

Les services visés par l’interdiction comprennent notamment l’assurance du transport de brut, un type d’assurance appelé protection et indemnisation (P&I) indispensable aux navires pétroliers couvrant des risques allant des guerres aux dommages environnementaux pour des montants qui peuvent être colossaux. Le Royaume-Uni détient 60 % de ce marché.

Le groupe du G7 a appelé hier les pays producteurs de pétrole à augmenter leur production pour faire baisser les prix, un mois après la décision de l’OPEP+ de réduire drastiquement ses extractions d’or noir. Augmenter la production doit contribuer à « réduire la volatilité des marchés de l’énergie » dans le contexte de la guerre en Ukraine, indiquent dans...

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