Deux passeurs présumés arrêtés près de la frontière algérienne

La police marocaine a arrêté deux passeurs présumés originaires d'Afrique subsaharienne, accusés de préparer une tentative d'entrée illégale dans l'enclave espagnole de Melilla, dans le nord du Maroc, a-t-on appris jeudi de source policière.

Les deux hommes, placés en garde à vue, ont été appréhendés mercredi soir à Oujda (nord-est), près de la frontière avec l'Algérie, selon un communiqué de la Direction générale de la sûreté Nationale (DGSN). Leur nationalité n'a pas été précisée. Leur arrestation est survenue quelques heures après l'interpellation de 55 migrants en situation irrégulière, dont 13 mineurs, originaires du Soudan, du Tchad et d'Algérie, entrés illégalement sur le territoire marocain, a ajouté le communiqué.

À la suite d'une perquisition à leur domicile, la police a saisi des passeports, un ordinateur portable, de l'argent en devises marocaine et étrangère et des récépissés de transferts monétaires, a précisé la DGSN. Elle a également découvert 274 crochets en fer destinés à être utilisés pour escalader des clôtures métalliques.

Les suspects sont "impliqués dans la planification et la préparation d'une opération d'immigration clandestine par le passage forcé à travers la clôture séparant (la ville marocaine de) Nador et Melilla". Dimanche, les autorités marocaines ont arrêté un groupe de 25 migrants clandestins soudanais et tchadiens dans les environs de Nador, selon une source judiciaire. Les autorités ont indiqué avoir démantelé en octobre et en août des réseaux de trafic de faux visas Schengen à Oujda.

Le 24 juin, près de 2.000 migrants originaires du Soudan avaient essayé d'entrer dans l'enclave espagnole via le poste-frontière de Nador. Vingt-trois migrants ont péri selon un bilan officiel marocain. Ce drame migratoire est le plus meurtrier jamais survenu lors des nombreuses tentatives de migrants subsahariens de pénétrer à Melilla et dans l'autre enclave espagnole de Ceuta, les seules frontières terrestres de l'Union européenne avec le continent africain.

Selon des organisations de défense des droits humains, il résulte de la reprise de la coopération migratoire entre Rabat et Madrid, prix de leur réconciliation scellée en mars après un an de brouille diplomatique.