"Vingt-deux députés peuvent conduire à l'élection d'un président", lance Geagea

Le chef des Forces Libanaises (FL) Samir Geagea a affirmé jeudi que "22 députés peuvent faire aboutir" l'élection présidentielle en faisant élire Michel Moawad, après une troisième séance du Parlement où les députés ont de nouveau échoué à élire un nouveau chef de l’État. Le mandat de l'actuel président, Michel Aoun, arrive à expiration le 31 octobre.

"Michel Moawad a obtenu 44 voix et 22 députés ont sacrifié leurs voix et ont bloqué la séance", a lancé M. Geagea lors d'un entretien télévisé à la chaîne locale MTV. Le député de Zghorta a remporté 42 voix lors de la séance de jeudi, mais le chef des FL comptabilise les voix de Chawki Daccache (FL) et Ihab Matar (indépendant), dont les votes étaient acquis pour M. Moawad et qui n'étaient pas présents à la séance. Ils avaient voté en sa faveur lors de la première séance.

Pour ce qui est des 22 élus, il faisait référence aux 17 députés qui ont voté "Le nouveau Liban", aux quatre dont les votes ont été annulés, et à celui qui a voté en faveur du candidat Milad Abou Malhab.

"Les 22 députés peuvent faire aboutir ce vote, et nous attendons leurs propositions", a insisté M. Geagea. Le chef des FL a prétendu que si l'on ajoute ces 22 votes aux 44 voix acquises à M. Moawad, celui-ci pourrait être élu avec 66 voix, soit une voix de plus que la majorité simple requise au second tour de cette élection. "Nous avons essayé de coordonner avec ces 22 députés, mais ils ne veulent aucun accord autour d'un nom", a assuré le leader des FL jeudi.

M. Geagea en a également profité pour tacler "le camp adverse", celui du Hezbollah et de son allié le Courant patriotique libre (CPL, aouniste). "Le camp du Hezbollah et du CPL veut le vide présidentiel, car ils n'ont aucun candidat prêt", a-t-il fustigé. "Le camp qui portera la responsabilité du vide présidentiel, c'est la moumanaa (camp du 8 Mars pro-syrien). Celui qui veut le consensus doit débuter ses négociations des mois à l'avance", a-t-il estimé.

Depuis longtemps, Samir Geagea appelle à l'élection d'un président qui tienne tête au Hezbollah. De l'autre côté, le Hezbollah et ses alliés du mouvement Amal et du CPL préconisent l'intronisation d'un "président de consensus". Si les députés échouent à élire un président au 31 octobre, le Liban se retrouvera pour la première fois de son histoire dans une vacance totale au niveau de l'Exécutif : sans président et avec un gouvernement démissionnaire, l'actuel cabinet étant chargé d'expédier les affaires courantes depuis mai dernier.