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Poursuite de la grève chez TotalEnergies à l'amorce d'une semaine cruciale

Poursuite de la grève chez TotalEnergies à l'amorce d'une semaine cruciale

Un manifestant tenant une pancarte lors d'une manifestation contre TotalEnergies, le 16 octobre 2022 à Paris. Photo JULIEN DE ROSA / AFP

Le gouvernement français a haussé le ton lundi et réquisitionné deux nouveaux dépôts de carburant alors que la grève se poursuit dans certaines raffineries et que s'ouvre une semaine à haut risque marquée par l'élargissement du mouvement social mardi et des départs en vacances vendredi.

Il faut "libérer les dépôts de carburants, libérer les raffineries qui sont bloquées et utiliser les moyens de la réquisition", a déclaré le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire. "Le temps de la négociation est passé. Il y a eu une négociation, il y a eu un accord, cela veut dire qu'il faut que force reste à la voix majoritaire", a ajouté le ministre au micro de BFMTV, en référence à l'accord conclu la semaine dernière entre TotalEnergies et deux syndicats majoritaires, mais que le syndicat CGT rejette. "C'est inacceptable et c'est illégitime", a-t-il martelé. Le président Emmanuel Macron a dit de son côté vouloir que la crise du carburant "se règle le plus vite possible", promettant de "faire le maximum" et se disant "aux côtés de tous nos compatriotes qui galèrent et qui en ont assez de cette situation".

Alors que 30% des stations-service sont perturbées en France, avec souvent des queues interminables pour les automobilistes pour faire le plein, M. Macron va réunir dans l'après-midi au palais de l'Elysée la Première ministre Elisabeth Borne et les membres du gouvernement concernés. Lundi, l'exécutif a lancé de nouvelles réquisitions de personnel dans deux dépôts de carburant, alors que la grève dans les raffineries françaises de TotalEnergies a été reconduite sur cinq sites, selon le coordinateur CGT pour le groupe, Eric Sellini.

La semaine dernière, le gouvernement avait déjà réquisitionné des salariés de plusieurs dépôts de carburants pour soulager la pression sur les stations-service.

"Nous le faisons pour les Français, nous ne le faisons pas contre les grévistes, (les réquisitions) sont absolument nécessaires pour que les gens puissent continuer d'aller au travail et subvenir à leurs besoins basiques", a déclaré la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, lors d'une visite matinale sur le port de Gennevilliers (région parisienne), pour vérifier le ravitaillement en cours des camions citernes.

Le gouvernement tente de faire preuve de fermeté alors que la CGT et d'autres syndicats appellent les salariés de tous les secteurs à faire grève et manifester mardi pour les salaires et les libertés syndicales. La grève touchera en particulier les entreprises ferroviaire SNCF et de transports publics parisiens RATP.

"Impact sur l'économie"

Les réquisitions interviennent au lendemain de la "Marche contre la vie chère", organisée par des partis de gauche dont La France Insoumise (LFI), à Paris. Les organisateurs ont revendiqué 140.000 participants, mais de source policière, on en a dénombré 30.000, et 29.500 selon un comptage du cabinet Occurrence pour un collectif de médias, dont l'AFP.

Difficultés à se rendre au travail, inquiétude en zones rurales en pleine période de récoltes et semis, crainte de perturbations des départs en vacances et d'annulations: les conséquences sur de nombreux secteurs se font sentir. "Y'en a marre des grévistes", rouspète Dominique Dubois, 61 ans, qui a une entreprise de BTP de 150 salariés. Malgré tout, il savoure sa "chance" d'avoir trouvé du gazole dans une station-service de la banlieue parisienne.

Le président du Medef, le patronat français, Geoffroy Roux de Bézieux, a réclamé dimanche des réquisitions, car une semaine de pénurie supplémentaire "ça risque vraiment d'avoir un impact sur l'économie".

Alors que la grève a fait drastiquement monter les prix à la pompe, la Première ministre Elisabeth Borne a annoncé dimanche la prolongation de la ristourne de 30 centimes par litre, et TotalEnergies a confirmé la prolongation de sa remise de 20 centimes jusqu'à la mi-novembre. L'aide financée par l'Etat devait baisser à 10 centimes à partir du 1er novembre. 

Le gouvernement français a haussé le ton lundi et réquisitionné deux nouveaux dépôts de carburant alors que la grève se poursuit dans certaines raffineries et que s'ouvre une semaine à haut risque marquée par l'élargissement du mouvement social mardi et des départs en vacances vendredi.Il faut "libérer les dépôts de carburants, libérer les raffineries qui sont bloquées et utiliser...