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Dernières Infos - Emigration clandestine

La communauté internationale "pourrait changer" de position sur le retour des réfugiés, affirme Abbas Ibrahim


La communauté internationale

Le directeur de la Sûreté générale libanaise, le général Abbas Ibrahim. Photo d'archives AFP

Le directeur de la Sûreté générale libanaise, le général Abbas Ibrahim, a déclaré jeudi que la position de la communauté internationale sur le rapatriement des réfugiés syriens résidant au Liban "pourrait changer" en raison du nombre croissant de tentatives d'émigration à partir des côtes libanaises.

Le patron de la Sûreté évoque ici les nombreuses embarcations de fortune – transportant des centaines de ressortissants libanais, syriens et palestiniens – qui ont quitté le Liban ces dernières semaines, à destination de l'Europe. Fin septembre, l'une de ces traversées s'est soldée par la mort de plus de 100 personnes après que le bateau a chaviré au large de Tartous, en Syrie.

Mercredi, le chef de l’État Michel Aoun avait annoncé que le Liban allait bientôt commencer à rapatrier "par lots" les Syriens déplacés. Au cours d'une réunion jeudi avec le syndicat des rédacteurs de presse, le général Ibrahim a déclaré que le premier groupe de réfugiés retournant en Syrie comprendra 1.600 personnes.

"Nous attendons une réponse des autorités syriennes pour décider de leur date de retour", a-t-il ajouté, selon un communiqué publié par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). "Nous n'attendrons pas le feu vert de [la communauté internationale] pour reprendre le processus de retour, et personne ne nous a donné de permission préalable", a-t-il poursuivi.

Selon Abbas Ibrahim, le Liban a renvoyé environ 485.000 réfugiés depuis 2017. Ces retours ont été organisés par la Sûreté en coopération avec le régime de Bachar el-Assad, qui a approuvé les listes avant leur rapatriement. L'organisation Human Rights Watch (HRW) affirme que ces rapatriés ont été confrontés à "de graves violations des droits humains et à des persécutions de la part du gouvernement syrien". Elle a condamné les retours massifs prévus comme "une violation manifeste des obligations internationales du Liban".

Le directeur de la Sûreté générale a déclaré que plus de deux millions de Syriens vivent au Liban, "parmi lesquels des personnes déplacées". Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) estime le nombre de réfugiés syriens au Liban à environ 1,5 million. Il a réaffirmé mercredi qu'il ne participe à aucune initiative de rapatriement, mais que "des milliers de réfugiés choisissent d'exercer leur droit au retour chaque année."

L'ONU et de la communauté internationale estiment que la situation sécuritaire en Syrie n'est pas assez sûre pour des retours massifs et que les projets de rapatriement devraient attendre une résolution du conflit syrien.

Des rapports publiés par des organisations internationales, dont HRW, ont corroboré le fait que, même si les conflits militaires ont diminué, "les arrestations arbitraires, la détention, la torture et les mauvais traitements, les disparitions involontaires ou forcées, le viol et l'homicide" sont toujours monnaie courante en Syrie.

Le directeur de la Sûreté générale libanaise, le général Abbas Ibrahim, a déclaré jeudi que la position de la communauté internationale sur le rapatriement des réfugiés syriens résidant au Liban "pourrait changer" en raison du nombre croissant de tentatives d'émigration à partir des côtes libanaises.Le patron de la Sûreté évoque ici les nombreuses embarcations de fortune –...