Des familles de migrants détenus en Grèce et en Turquie bloquent des routes dans le Akkar

Des familles de migrants en transit actuellement détenus en Turquie et en Grèce ont manifesté mercredi dans le Akkar, au Liban-Nord, bloquant plusieurs routes, afin de réclamer le rapatriement de leurs proches, rapporte notre correspondant Michel Hallak.

Les familles ont bloqué les routes menant vers le Akkar avec des minibus et des bennes à ordures, en signe de colère contre "les atermoiements de l'État et son incapacité à prendre en charge" le rapatriement de leurs proches au Liban. Présentant leurs excuses "à tous les automobilistes qui passent par ces routes bloquées", ils ont justifié leur action en déclarant que "la situation de nos enfants en Grèce et en Turquie est devenue difficile et ne peut plus être tolérée".

Le mokhtar [maire] de Bebnine, Zaher al-Kassar, présent à l'un de ces sit-in a souligné que "la colère des gens est grande et leur inquiétude est plus grande encore face à la réalité amère à laquelle sont confrontés leurs proches, parmi lesquels des femmes et des enfants". Il a appelé l'Etat à tenir les promesses faites il y a 15 jours, lorsque des responsables avaient affirmé qu'ils allaient accélérer leurs contacts avec les autorités grecques et turques afin de résoudre cette "crise humanitaire". 

Les familles des migrants en transit avaient déjà indiqué lors de précédentes mobilisations que les autorités turques exigeraient des frais de libération de 150 à 200 dollars par personne, une somme dont les personnes détenues ne peuvent s'acquitter. Elles avaient déjà interpelé à plusieurs reprises le gouvernement libanais à ce sujet.

Les tentatives d'émigration sont de plus en plus régulières au départ du Liban en plein effondrement. En septembre, plus de 100 personnes d'origine libanaise,  palestinienne et syrienne ont perdu la vie dans le naufrage, au large de Tartous, en Syrie, de leur embarcation partie du Liban-Nord.