Rechercher
Rechercher

Société - Éducation

Dans les écoles publiques, une rentrée sous le signe de l’inquiétude et des pénuries

Dans les écoles publiques, une rentrée sous le signe de l’inquiétude et des pénuries

Quelle année scolaire pour les enfants du public ? Ici, une école à Abra. Photo Mountasser Abdallah

L’année scolaire publique a finalement débuté hier matin au Liban en l’absence des conditions de travail minimales, tandis que les enseignants sont accablés par la dépréciation de leurs salaires dans un pays en plein effondrement économique, rapporte notre correspondant au Liban-Sud, Mountasser Abdallah.

Antoine Samia, directeur d’une école publique à Abra, dans le sud du Liban, a déclaré à notre correspondant qu’« un grand nombre (d’enseignants) sont partis après avoir trouvé de meilleures opportunités d’emploi, tandis que d’autres ont voyagé hors du pays avec leurs familles ». « Nous ne savons pas comment les choses vont se passer pendant l’année scolaire, mais nous ferons notre devoir autant que possible et dans la mesure de nos capacités, pour le bien des élèves », a-t-il ajouté.

Pour les enseignants, l’impact de la crise a été dramatique. Leurs salaires ont été dévalorisés avec l’effondrement de la monnaie nationale depuis 2019. Malgré les compensations financières que certains enseignants ont reçues, leurs salaires modiques ne couvrent plus leurs dépenses élémentaires, notamment l’essence pour se rendre sur leur lieu de travail.

Selon une étude réalisée par le centre d’études libanaises rattaché à la Lebanese American University (LAU) et publiée début septembre, « le revenu mensuel moyen d’un enseignant est de 131 dollars, alors que son trajet mensuel lui coûte 128 dollars, ce qui lui laisse 3 dollars pour vivre pendant tout le mois ».

« Comme l’année précédente, il nous manque beaucoup de choses – électricité, chauffage, enseignants et papeterie –, mais nous ferons de notre mieux pour faire ce que nous avons à faire », témoigne la directrice de l’école primaire mixte de Saïda, Amani Hasna. Quant aux parents des élèves scolarisés dans le secteur public, ils ne sont pas mieux lotis. Un père qui conduit ses deux fils à l’école à moto a raconté à notre correspondant qu’il avait l’impression d’envoyer ses enfants vers « l’inconnu ». « Nous ne savons pas ce qui va se passer. Mes capacités sont minimes. J’aimerais pouvoir inscrire mes enfants dans des écoles privées ou émigrer », lâche-t-il.

L’année scolaire publique a finalement débuté hier matin au Liban en l’absence des conditions de travail minimales, tandis que les enseignants sont accablés par la dépréciation de leurs salaires dans un pays en plein effondrement économique, rapporte notre correspondant au Liban-Sud, Mountasser Abdallah.Antoine Samia, directeur d’une école publique à Abra, dans le sud du Liban, a...

commentaires (2)

L’avenir des enfants qui est normalement l’avenir du pays est le dernier souci de cette classe politique pourrie. Continuez comme ça et le Liban va disparaître un jour.

Elias

13 h 43, le 04 octobre 2022

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • L’avenir des enfants qui est normalement l’avenir du pays est le dernier souci de cette classe politique pourrie. Continuez comme ça et le Liban va disparaître un jour.

    Elias

    13 h 43, le 04 octobre 2022

  • La société libanaise me semble très inégalitaire. Je pense qu'on a des gens qui n'ont rien, la majorité probablement, mais aussi une élite dont par exemple les moyens d'éducation surpassent largement ce qui est moyen ou habituel en Europe.

    Stes David

    10 h 18, le 04 octobre 2022

Retour en haut