Il n’en finit plus de s’enflammer. Secoué depuis la mi-septembre par un mouvement de contestation antirégime né après la mort de Mahsa Amini, une jeune femme kurde de 22 ans décédée après son interpellation par la police des mœurs, l’Iran assiste désormais au soulèvement de la province du Sistan-Balouchistan (Sud-Est), frontalière du Pakistan et de l’Afghanistan. La séquence de violences a débuté vendredi alors que des manifestants ont jeté des pierres sur un poste de police de la capitale provinciale, Zahedan, avant que le bâtiment n’essuie des tirs de la part de groupes armés, tandis que divers édifices tels que des banques et des bureaux gouvernementaux auraient été pillés et incendiés.
À l’origine de ces gestes de la foule en colère, le viol et la torture d’une jeune Baloutche (minorité ethnico-religieuse sunnite) de 15 ans par le chef de la police de la ville de Chabahar. Intervenues à la suite des événements, les forces de sécurité auraient tiré en direction d’hommes armés, selon les médias d’État vendredi. Divers internautes sur Twitter soutiennent cependant que les autorités de la République islamique ont répliqué en tirant à balles réelles sur des protestataires ainsi que sur des personnes qui rentraient chez elles. Hier, Abdolhamid Ismaeelzahi, leader sunnite iranien, a également accusé les forces de sécurité du pays d’avoir déployé des tireurs d’élite lors de rassemblements à Zahedan, tandis qu’une vidéo relayée sur les réseaux sociaux montre des fidèles interrompus pendant la prière du vendredi par les autorités qui auraient ouvert le feu.
Selon l’administration de la province, le bilan des heurts s’élevait à au moins cinquante morts, parmi lesquels deux colonels des gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime. Plusieurs personnes auraient succombé à leurs blessures alors qu’elles étaient soignées à domicile par crainte d’être arrêtées par les autorités dans les hôpitaux. L’accès à internet dans la capitale provinciale aurait également été interrompu tout au long du week-end jusque dimanche tard dans la soirée.
Laissés-pour-compte
Alors que le groupe jihadiste formé en 2012, Jaïch al-Adl, aurait revendiqué l’attaque d’un commissariat à Zahedan, selon l’agence de presse Tasnim, Téhéran semble avoir trouvé là un prétexte pour qualifier les protestataires de « terroristes » et justifier leur répression dans le sang.Ancré dans la vague de soulèvement qui agite la République islamique depuis plus de deux semaines, cet épisode traduit le mécontentement populaire de cette province marginalisée et en proie à une extrême pauvreté. À l’image du Kurdistan iranien (d’où était originaire Mahsa Amini), qui participe activement aux récentes manifestations pour dénoncer la brutalité du régime et la répression à l’encontre de la minorité kurde, les habitants du Sistan-Baloutchistan sont discriminés par le pouvoir chiite en raison de leur confession sunnite. Cette situation a notamment provoqué l’éclatement régulier d’incidents meurtriers et l’émergence de diverses organisations extrémistes dans la région, à l’instar de Jaïch al-Adl. Mouvement rebelle le plus actif au sein de la province, ce groupe qui délivre notamment un discours antichiite est réputé pour ses enlèvements de gardes-frontières et les attentats à la bombe auxquels il s’est livré. En février 2019, 27 membres des gardiens de la révolution avaient ainsi été tués et 13 autres ont été blessés dans une attaque-suicide à la voiture piégée revendiquée par Jaïch al-Adl.
Engagées dans les précédents mouvements de contestation ayant secoué l’Iran au fil des années, les minorités ethnico-religieuses iraniennes vivant souvent dans les périphéries protestent régulièrement contre leur sort. À l’été 2019, la province marginalisée du Khouzistan (Ouest), qui concentre la minorité ahwazie, s’était par exemple soulevée pour dénoncer les transferts de ses ressources en eau vers les zones centrales du pays. Pour mieux justifier sa répression, Téhéran n’hésite pas à présenter ces révoltes comme des complots émanant d’agents de l’étranger. Ainsi, les manifestations qui agitent le Sistan-Baloutchistan sont souvent décrites par les autorités iraniennes comme poussées par l’Arabie saoudite, soupçonnées d’appuyer les Baloutches sunnites dans leurs revendications.
Hier encore, les manifestations se poursuivaient dans cette province du Sud-Est alors que des Iraniens sont descendus dans la rue pour exprimer leur colère. À coups de slogans et de chants tels que « Morts à Khamenei », entendus ailleurs dans le pays.
Le régime iranien tue son peuple ? Ah non. C’est le satan américain et israel qui tirent sur le peuple. balles réelles etc.. tous ces tirs proviennent de TEL AVIV et de WASHINGTON… Bientôt notre enturbanné local pourrait accuser MEERAB d’être à l’origine des tirs et pourquoi pas AIN EL REMMANEH qui tire sur les iraniens ? … Silence radio totale coté barbus locaux… Espérons qu’ils iront cette fois-ci en iran pour combattre « les femmes dangereuses aux cheveux à l’air libre » waow… comme ils l’ont fait en syrie… plus ca dégage du liban… mieux c’est pour les libanais pacifistes et patriotes.
14 h 54, le 04 octobre 2022