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Des dépouilles de migrants naufragés au large de Tartous arrivent au Liban


Des dépouilles de migrants naufragés au large de Tartous arrivent au Liban

Des dizaines de personnes en deuil ont afflué de la ville natale des victimes, Wadi al-Jamous, vers le poste frontière pour attendre l'arrivée des dépouilles. Photo fournie par Michel Hallak

Les dépouilles mortelles de six membres d'une même famille – qui se trouvaient tous à bord du bateau de migrants qui a fait naufrage au large des côtes syriennes la semaine dernière – ont été rapatriées au Liban mardi, a rapporté notre correspondant dans le Nord Michel Hallak.

Un convoi du Croissant-Rouge syrien a transporté les corps des victimes – une mère, un père et quatre enfants – de l'hôpital Bassel, dans la ville syrienne de Tartous, jusqu'au point de passage de Arida, à la frontière libano-syrienne, où la famille des victimes les attendait. Les corps ont ensuite été transportés par les ambulances de la Croix-Rouge libanaise.

Des dizaines de personnes en deuil ont afflué de la ville natale des victimes, Wadi al-Jamous, vers le poste frontière pour attendre l'arrivée des dépouilles. Les victimes seront enterrées dans leur ville natale.

Le bilan des victimes du bateau de migrants chaviré s'est alourdi à plus de 100 morts dimanche, selon le directeur du port syrien de Banias, Nawfak Ibrahim.  Le nombre croissant de morts fait de ce naufrage l'un des épisodes les plus meurtriers de ce type en Méditerranée orientale.

Plus de 150 passagers d'origine libanaise, palestinienne et syrienne se trouvaient à bord du bateau, dont des enfants et des personnes âgées. Les corps des victimes identifiées comme étant des Libanais ou des Palestiniens résidant au Liban sont en cours de transfert vers le pays.

A Karkaf, dans le Akkar, les obsèques d'une Libanaise ont eu lieu samedi soir. Elle était mère de quatre enfants, dont trois ont également péri dans le naufrage. Le quatrième enfant n'a pas encore été retrouvé. Le mari de la femme a survécu à la tragédie.

Samedi, l'armée libanaise a déclaré avoir arrêté un ressortissant libanais qui "a admis avoir organisé la récente opération de trafic du Liban vers l'Italie par voie maritime."

Le Liban, pays qui accueille plus d'un million de réfugiés de la guerre civile en Syrie, est embourbé dans une crise financière qualifiée par la Banque mondiale d'une des pires des temps modernes. Près de trois ans d'effondrement économique ont transformé le pays en une plaque tournante pour les migrants, ses propres citoyens rejoignant les réfugiés syriens et palestiniens qui s'efforcent de fuir par des routes maritimes dangereuses.

Dans un communiqué publié mardi, le Centre d'accès aux droits de l'homme a exhorté les pays européens à "garantir des voies de migration légales et sûres", demandant, avec EuroMed Rights et d'autres organisations de défense des droits, que "Chypre et la Grèce se conforment aux obligations européennes et internationales de respecter le droit de demander l'asile et le principe de non-refoulement."

Les autorités libanaises ont conclu un accord bilatéral avec Chypre en 2002 concernant le retour des migrants en situation irrégulière, mais les autorités chypriotes ont été plus agressives ces dernières années pour repousser les migrants et les demandeurs d'asile venant du Liban par la mer.

Dans une lettre ouverte publiée le mois dernier, un groupe d'organisations de défense des droits de l'homme a affirmé : "Depuis mars 2020, dans le cadre d'un accord non public avec le Liban, les autorités chypriotes ont eu recours à plusieurs reprises au refoulement des bateaux vers le Liban et ont refusé aux individus l'accès au territoire et à la procédure d'asile." La destination principale des bateaux de passeurs s'est ainsi déplacée de Chypre vers l'Italie.

Le Centre d'accès aux droits de l'homme, une ONG basée à Beyrouth et à Paris, a également exhorté le Liban à "respecter les obligations qui lui incombent en vertu des traités internationaux, notamment celle de ne pas expulser ou renvoyer de force des personnes risquant d'être soumises à la torture. Cela implique de mettre immédiatement fin aux expulsions arbitraires de Syriens du Liban vers la Syrie et d'adopter des politiques qui garantissent la protection nécessaire des réfugiés syriens au Liban."

Les dépouilles mortelles de six membres d'une même famille – qui se trouvaient tous à bord du bateau de migrants qui a fait naufrage au large des côtes syriennes la semaine dernière – ont été rapatriées au Liban mardi, a rapporté notre correspondant dans le Nord Michel Hallak.Un convoi du Croissant-Rouge syrien a transporté les corps des victimes – une mère, un père et quatre...