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Dernières Infos - Explosions au port de Beyrouth

Mobilisation simultanée de proches de détenus et de familles de victimes en marge d'une réunion du CSM

Mobilisation simultanée de proches de détenus et de familles de victimes en marge d'une réunion du CSM

Des proches de victimes de l'explosion du 4 août 2020 assis près du palais de justice de Beyrouth, tenant les photos de leurs proches morts dans le drame, le 27 septembre 2022. Photo Instagram/daleelthawra

Des proches de victimes de l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth ont organisé, mardi, un sit-in devant le palais de justice de Beyrouth pour protester contre la nomination d'un juge suppléant dans l'enquête, une décision prise par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) qui se penche aujourd'hui sur cette question, après le report d'une séance la semaine dernière suite à un débat houleux.

Des proches de personnes détenues dans la même affaire ont organisé une manifestation au même endroit et au même moment, afin de soutenir la nomination d'un juge suppléant pour statuer sur les demandes de libération.

Dans l'après-midi, le CSM a terminé sa réunion sans dévoiler le résultat des discussions entre ses membres. Une source au sein du Conseil a affirmé à L'Orient-Le Jour que le CSM n'est pas tenu de rendre publiques ses délibérations, et que si décision il y a, elle devra être envoyée au ministère de la Justice. 

Devant le palais de justice, des images des télévisions locales montrent des dizaines de personnes rassemblées en deux sit-in bien distincts. "Nous n'accepterons pas d'autre juge !", a hurlé une femme en brandissant la photo de son fils tué par l'explosion du 4 Août, qui a fauché plus de 220 vies et blessé plus de 6.500 personnes. "Si vous voulez nommer un juge suppléant, ramenez-moi mon fils, sortez-le de la terre !", a-t-elle poursuivi, la voix tremblante de colère.

"Nous sommes des victimes tout comme vous" a lancé une autre femme, présente dans la contre-manifestation, à seulement quelques mètres de là. "Ça fait deux ans que nous sommes opprimés, persécutés, arrêtés", a déclaré une autre, alors que les détenus n'ont toujours pas été jugés et que leurs demandes de libération sont en suspens, le juge Tarek Bitar, en charge de l'instruction, étant la cible de plusieurs demandes de récusation de la part de responsables politiques poursuivis. Le directeur des douanes, Badri Daher, un proche du camp du président Michel Aoun, est notamment sous les verrous depuis août 2020.

La nomination d'un juge suppléant dans le dossier de l'enquête sur le 4 août fait polémique et se trouve en butte à l'opposition de nombreux proches de victimes. Depuis l'annonce par le CSM de cette décision, sur base d'une proposition du ministre sortant de la Justice Henri Khoury, les mobilisations se multiplient. Des collectifs de familles de victimes protestent régulièrement contre ce qu'ils considèrent comme une énième ingérence politique dans un dossier déjà bloqué de toutes parts. L’Orient-Le Jour a récemment appris de sources judiciaires concordantes que M. Khoury a proposé le nom de Samaranda Nassar, 1ère juge d’instruction du Liban-Nord et réputée proche du camp aouniste, à cette fonction.

Des proches de victimes de l'explosion meurtrière du 4 août 2020 au port de Beyrouth ont organisé, mardi, un sit-in devant le palais de justice de Beyrouth pour protester contre la nomination d'un juge suppléant dans l'enquête, une décision prise par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) qui se penche aujourd'hui sur cette question, après le report d'une séance la semaine...