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Sport - Cyclisme

Evenepoel sur le toit du monde

Irrésistible, le jeune prodige belge Remco Evenepoel est devenu champion du monde à Wollongong (Australie) au terme d’un raid solitaire de plus de trente kilomètres, devançant le Français Christophe Laporte.

Evenepoel sur le toit du monde

Remco Evenepoel levant les bras au moment de franchir la ligne d’arrivée de la course des championnats du monde de cyclisme à Wollongong en Australie. William West/AFP

Remco tourne en boucle. Seulement deux semaines après être devenu à 22 ans le premier Belge à remporter un grand Tour depuis 1978, Evenepoel réitère ce dimanche sur les routes de Nouvelle-Galles du Sud en glanant haut la main son premier titre mondial.

Sur la lancée de son maillot rouge de vainqueur de la Vuelta, le Flamand s’est imposé en solitaire avec 2 minutes 21 secondes d’avance sur le premier peloton réglé par Christophe Laporte, après 266,9 km d’une course disputée sous un soleil éclatant.

« Je suis super heureux. Je rêvais d’être champion du monde. Un monument, une classique, un grand Tour, le Mondial... J’ai tout gagné cette année, c’est incroyable », a réagi celui qui a aussi remporté Liège-Bastogne-Liège au printemps et la Clasica San Sebastian cet été.

Le Belge succède au palmarès au Français Julian Alaphilippe, son coéquipier chez Quick-Step à l’année, qui avait remporté les deux dernières éditions sans avoir pu se mêler à la lutte pour les premières places cette fois-ci.

« Pour moi, c’est un mélange de plein d’émotions. J’avais pris le temps de m’imaginer sans maillot la semaine prochaine. Ça me fera encore plus apprécier les moments que j’ai eus avec ce maillot », a commenté « Alaf », qui a chaleureusement félicité son successeur, « le plus fort aujourd’hui », à l’arrivée.

Van der Poel au commissariat

La course a aussi été marquée par l’abandon précoce de Mathieu van der Poel, un des grands favoris mais qui n’avait plus de forces au bout d’une trentaine de kilomètres après avoir été arrêté par la police et passé une partie de la nuit au commissariat.

Le Néerlandais est accusé d’avoir poussé deux adolescentes qui l’empêchaient de dormir, dans le couloir de sa chambre d’hôtel. Emmené au commissariat et inculpé pour deux cas d’« agression », il doit comparaître mardi devant un tribunal australien.

Sans se soucier des déboires de son presque homonyme, Evenepoel a quant à lui fait la différence à 35 kilomètres de l’arrivée en s’extirpant d’un groupe de vingt-cinq coureurs qui avaient pris les commandes et comptaient environ deux minutes d’avance sur le peloton des principaux favoris.

Très remuant depuis le début de l’étape, impressionnant de puissance, Evenepoel a seulement été accompagné du Kazakhe Alexey Lutsenko, qu’il a ensuite lâché dans l’avant-dernière montée du Mount Pleasant, sur le circuit urbain de Wollongong.

« Pas de regrets » côté français

« Je sentais que j’étais le plus fort, il n’y avait pas de temps à perdre sur un tel circuit, après j’ai continué à pousser », a expliqué Evenepoel. Passé en mode contre-la-montre, le médaillé de bronze du chrono de dimanche dernier n’a cessé d’étendre son avance pour gagner le droit de savourer longuement son exploit.

Il a franchi la ligne, le doigt sur la bouche, comme pour faire taire les critiques, nombreuses dans son pays. Pour la Belgique, c’est en effet une revanche éclatante sur l’année dernière où l’équipe s’était liquéfiée à domicile sous la pression et la rivalité entre Evenepoel et Wout van Aert.

L’autre grand leader flamand, quatrième dimanche, devra donc attendre au moins un an de plus pour espérer décrocher le maillot arc-en-ciel qui le fait tant rêver. « Aujourd’hui, on a couru en équipe, c’était pour lui ou pour moi. L’attaque de loin a payé, on le mérite », a encore commenté Evenpoel.

Les Français, qui avaient animé tout le début de course et comptaient trois coureurs dans le groupe de tête (Bardet, Sivakov, Pacher), n’ont pas réussi à revenir sur Evenepoel mais voient leurs efforts récompensés par la médaille d’argent de Christophe Laporte.

« Quand j’ai passé la ligne, je ne savais pas vraiment à quelle place j’étais (...). On peut être vraiment satisfaits. Tout n’était pas parfait, mais Remco était vraiment le plus fort aujourd’hui », a insisté le coureur de la Jumbo-Visma.

La légende du cyclisme Eddy Merckx n’a pas manqué de saluer le titre de champion du monde remporté en Australie par son jeune compatriote Remco Evenepoel, qu’il qualifie dans la presse de son pays d’« athlète exceptionnel ».

« Evenepoel est un coureur phénoménal. Au niveau athlétique, il est nettement au-dessus de la moyenne. Le voilà à 15 victoires cette saison, rien que des succès majeurs, sans pourtant posséder une pointe de vitesse qui lui autorise(rait) parfois l’attentisme, c’est impressionnant », a déclaré Merckx au journal Le Soir.

Le Cannibale est élogieux pour celui qui a réussi une saison extraordinaire, 51 ans après lui (Merckx avait cumulé Milan-San Remo, Liège-Bastogne-Liège, le Tour de Lombardie, le Tour de France et le Mondial de Mendrisio en 1971). « Le meilleur de la course a gagné, il a dominé tout le peloton de la tête et des épaules », a expliqué Merckx, dont les relations avec Evenepoel ont souvent été qualifiées de froides.

Il n’en est rien selon lui : « Après son succès sur la Vuelta (il y a deux semaines), je lui avais envoyé un message de félicitations, amplement mérité. Et Remco m’avait répondu. » Celui qui est considéré comme le plus grand coureur de l’histoire attend désormais avec impatience que son jeune compatriote (22 ans) s’aligne sur la plus grande course du monde, le Tour de France.

« Qu’il profite avant tout de ces moments de joie, avec ses équipiers et avec ses proches. Mais il est évidemment tout à fait prêt pour la Grande Boucle 2023, je ne vois pas ce qui pourrait le retenir d’y prendre part. Mais c’est lui qui doit désormais choisir, la décision lui appartient. »

Jacques KLOPP/AFP

Remco tourne en boucle. Seulement deux semaines après être devenu à 22 ans le premier Belge à remporter un grand Tour depuis 1978, Evenepoel réitère ce dimanche sur les routes de Nouvelle-Galles du Sud en glanant haut la main son premier titre mondial. Sur la lancée de son maillot rouge de vainqueur de la Vuelta, le Flamand s’est imposé en solitaire avec 2 minutes 21 secondes d’avance...

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