Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhan ben Abdallah, a réaffirmé samedi soir l'importance de mettre en œuvre des réformes structurelles, politiques et économiques globales au Liban, mettant de nouveau en garde contre le risque que le pays devienne un point de départ pour les terroristes, le trafic de drogue ou d'autres activités criminelles qui menacent la sécurité et la stabilité de la région.
Dans son discours prononcé à la 77e Assemblée générale des Nations Unies à New York, le prince Fayçal a mis l'accent sur "la souveraineté, la stabilité et la sécurité" du Liban, selon des propos rapportés par l'agence saoudienne officielle SPA. Il a également insisté sur la nécessité de "mettre en oeuvre des réformes politiques, économiques et d'infrastructure compréhensives, qui permettront au Liban de sortir de sa crise politique et économique et de ne pas devenir une plateforme de lancement pour les terroristes, le trafic de drogue et d'autres activités criminelles qui menacent la sécurité et la stabilité de la région".
Le ministre saoudien a également appelé le gouvernement libanais à "contrôler l'ensemble du territoire", en allusion à l'influence du Hezbollah, seule milice encore armée, dans certaines régions. L'Arabie saoudite, a-t-il ajouté, exhorte le Liban à appliquer "les dispositions des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'accord de Taëf", qui a mis fin à la guerre civile, en 1989.
L'Arabie saoudite lance régulièrement ce genre d'avertissement, une manière de critiquer l'influence croissante du Hezbollah, soutenu par l'Iran, sur la politique libanaise.
Le Liban doit procéder aux réformes exigées par le Fonds monétaire international (FMI) et organiser des "élections en temps opportun" pour choisir un nouveau président avant la date limite constitutionnelle" du 31 octobre, ont déclaré des représentants des Etats-Unis, de la France et de l'Arabie saoudite dans une déclaration commune publiée mercredi dernier en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.
Une crise diplomatique de cinq mois avait éclaté entre l'Arabie saoudite, ainsi que d'autres monarchies du Golfe, et le Liban en octobre 2021 et persisté jusqu'en avril 2022. La crise avait été déclenchée par des déclarations du ministre libanais de l'information de l'époque qui critiquait l'intervention de la coalition militaire dirigée par des pays arabes au Yémen. L'Arabie saoudite avait alors décidé de "stopper toutes les importations libanaises" et rappelé son ambassadeur à Beyrouth. À l'époque, le prince Fayçal avait souligné que "le problème" entre l'Arabie saoudite et le Liban "va bien au-delà des simples commentaires d'un ministre" et dénoncé "l'hégémonie du Hezbollah sur le Liban".
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